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View Full Version : L'arroseur arrosé


Jean-Claude®
4 augustus 2005, 22:36
On parle bcp des conséquences des importations textiles chinoises en Europe.

Il va y a avoir des pertes d'emplois et une nouvelle crise du textile chez
nous.

Sur le temps que les ministres européens pleurent le textile, les ACP
pleurent le sucre.
Et �* cause de qui ?

L'histoire de l'arroseur arrosé.

JC
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http://afrik.com/article8551.html


La Commission de l'agriculture du Parlement européen a présenté, mercredi,
son projet de réduction progressive des prix garantis aux exportateurs de
sucre �* destination de l'Europe. Cette mesure risque d'avoir des
conséquences dramatiques pour les pays du groupe Afrique, Caraïbes,
Pacifique (ACP). Bénéficiant d'une période transitoire de cinq ans, ils
estiment que cela ne leur laisse guère le temps de diversifier leurs
économies, dont certaines, �* l'instar de Maurice, sont fortement dépendantes
de l'industrie sucrière.


Par Floréal Sotto

La baisse progressive mais drastique des prix garantis sur le sucre
envisagée par l'Union européenne, �* l'horizon 2010, va entraîner la faillite
de milliers de petits producteurs dans les pays du groupe Afrique, Caraïbes,
Pacifique (ACP). Une proposition de la Commission européenne, présentée
mercredi, entend réduire de 42% les prix garantis aux exportations de sucre
en provenance de ces pays. Les pays ACP estiment désastreuses les
conséquences socio-économiques de cette disposition.
Elle intervient �* la suite du verdict rendu, en avril dernier, par l'
Organisation mondiale du commerce (OMC) qui juge illégal ce système de
subventions. La mesure européenne reste néanmoins trop brutale et trop
rapide pour beaucoup, dont les pays ACP. « Il y a une obsession �* apporter
une réforme brutale quelles que soient les conséquences pour les producteurs
des pays du groupe Afrique, Caraïbes et Pacifique, dont Maurice", a déclaré
le ministre mauricien de l'Agriculture, Nando Bodha.
Les aides de l'UE en cause
Jusqu'�* maintenant, l'Union Européenne (UE) garantit un prix d'achat aux
producteurs de sucre, tout en imposant des quotas pour limiter la
production. Ce prix garanti est environ trois fois plus élevé que celui du
marché mondial : 523 euros contre 200 euros par tonne. Les agriculteurs
européens et les pays du ACP bénéficient ainsi de revenus stables et d'un
accès préférentiel au marché européen.
Mais, face �* des pressions de plus en plus insistantes de la part de ses
partenaires commerciaux, l'Europe s'est vue dans l'obligation de réviser ce
système de subvention. Le Brésil, la Thaïlande et l'Australie avaient
notamment porté plainte contre elle devant l'OMC, en 2004. Ces pays
soutiennent que ces aides tirent vers le bas les cours mondiaux, et leur
imposent des taxes élevées �* l'importation, constituant ainsi une véritable
barrière douanière. Ces réformes étaient attendues depuis des années, mais
la condamnation de l'OMC d'avril dernier a accéléré le processus.
Une faillite programmée
Cette baisse devrait commencer dès l'année prochaine et s'étaler sur 5 ans.
Dès 2006, le prix du sucre passera de 523 euros la tonne, �* 496,80 euros,
puis il chutera �* 384,70 euros sur la période 2007/2008. A la fin du
processus, entre 2009 et 2010, il ne sera plus que de 319,50 euros. Cette
nouvelle touche particulièrement l'économie mauricienne, dont les principaux
revenus sont liés �* l'exportation de sucre. Elle a rapporté 9 milliards de
roupies mauriciennes (255 millions d'euros) en 2004, emploie 22 000
planteurs et fait vivre 30 000 familles.
L'inquiétude s'est donc installée dans les petites plantations comme dans
les grandes productions. Les premières sont vouées �* disparaître car elles
ne pourront survivre �* ce choc économique. Les secondes devront entreprendre
des mesures rapides de diversification de la production, pour ne pas couler.
"A ce niveau de prix, on ne pourra pas survivre. Ce sera très difficile",
déclare Jean-Noël Humbert, secrétaire général de la Chambre d'Agriculture
mauricienne.

Des mesures palliatives
Le projet prévoit néanmoins quelques mesures pour permettre aux pays ACP de
s'ajuster. Quarante millions d'euros d'aide devraient être débloqués afin d'
accompagner la diversification de leur agriculture. Mais cette aide reste
dérisoire comparée �* celle qui sera attribuée aux producteurs de l'UE. Ils
recevront, eux, une compensation représentant 60% de la baisse. Il est a
noter que des entreprises européennes devraient, quant �* elles, bénéficier
largement de cette baisse des prix. The Indenpendant, journal anglais,
indique �* titre d'exemple que « l'entreprise britannique Cadbury Schwepps,
qui fabrique du chocolat et des boissons sucrées, pourrait ainsi augmenter
ses marges de 105 millions d'euros par an avec cette réforme ».
Pour les pays du groupe ACP, l'acceptation de cette proposition, sans délai,
équivaudrait �* un manque �* gagner de 400 millions d'euros par an. Ils ne s'
opposent pas �* une réforme nécessaire, mais souhaitent une réduction moins
importante qui serait étalée sur 8 ans. Ils espèrent aussi obtenir davantage
de soutien pour la restructuration et la modernisation de leurs industries.
Le groupe se base sur une estimation britannique qui affirme que 500
millions d'euros seront nécessaires pour pallier le futur manque �* gagner.
Le groupe ACP exige que ce financement de l'UE soit disponible avant la
signature de la réforme. Cependant, la proposition de la Commission ne
devrait être approuvée qu'en septembre. Trois mois de sursis donc pour les
pays ACP qui espèrent, plus que jamais, faire pencher la balance en leur
faveur.

Jean-Claude®
4 augustus 2005, 22:36
Lire aussi.

http://www.prosi.net.mu/francais/agrienvi.htm

JC

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>
> http://afrik.com/article8551.html
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>
> La Commission de l'agriculture du Parlement européen a présenté, mercredi,
> son projet de réduction progressive des prix garantis aux exportateurs de
> sucre �* destination de l'Europe. Cette mesure risque d'avoir des
> conséquences dramatiques pour les pays du groupe Afrique, Caraïbes,
> Pacifique (ACP). Bénéficiant d'une période transitoire de cinq ans, ils
> estiment que cela ne leur laisse guère le temps de diversifier leurs
> économies, dont certaines, �* l'instar de Maurice, sont fortement
dépendantes
> de l'industrie sucrière.
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