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Oud 14 april 2007, 13:28   #30
guerin
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Standaard Contre le fascisme : quelle stratégie ?

[A propos des contre-rassemblements antifascistes, comme celui prévu
demain (15 avril) contre le meeting du Front National... Note du
SIPN]

A chaque élection, la présence de l’extrême-droite (avec cette
fois-ci trois candidats) est �* l’origine de comportements
stéréotypés : front républicain avec appel unitaire aux urnes pour
les uns, manifestations frontales pour les autres (les deux
comportements n’étant d’ailleurs pas forcément exclusifs l’un de
l’autre). Mais, dans tous les cas, le débat de fond, tout comme le
débat stratégique, sont occultés, au prétexte d’une “urgence”, qui,
faute justement de ces débats, se renouvelle telle quelle depuis
plus de vingt ans.


NAISSANCE DUN SIGLE...

Le SCALP (Section Carrément Anti-Le Pen) est né en 1984 �* Toulouse.
Il fut principalement issu d’une double conjonction : d’une part la
survivance d’une mouvance gauchiste-activiste et de l’autre la
volonté du pouvoir miterrandien de favoriser la montée du Front
National pour mettre un obstacle électoral dans les pattes de la
droite. Ce 6 juin 1984, le chef du FN vient dans la ville rose.
C’est la manif. Un groupe, organisé autour d’une banderole sur
laquelle on peut lire "Après la dispersion, la manif continue",
signé "SCALP", se place, dans la plus pure tradition des gauchistes
des années 70, en queue du cortége réformiste. Le terme de "Section"
avait été choisi en référence aux syndicats et partis qui appelaient
�* manifester contre l’extrême-droite. C’était un clin d’œil, car la
tactique était classique, celle de débordement de ces organisations
de gauche, qui se dispersaient place du Capitole, très loin du
meeting de Le Pen. Il s’agissait d’entraîner la "base" �* un
affrontement bien préparé par une minorité. Et c’est ainsi qu’après
une manif bien sage, la manif continua vers le stadium derrière la
banderole du Scalp.

Si, la semaine précédente, la salle de la piscine municipale dans
laquelle il avait été prévu d’accueillir le chef du FN avait été
complètement détruite par une explosion, le meeting, lui, n’avait
pas été annulé pour autant. Et, contrairement �* ce qu’on peut lire
par exemple dans l’encyclopédie du net (Wikipédia), le meeting de Le
Pen se tint quand même, sous un chapiteau, sur l’île du Ramier, au
Stadium. C’est sur le long et rectiligne pont Garagliano, qui relie
le stadium �* la rive droite de la Garonne, qu’allait naître la
légende médiatique du Scalp. En préparation aux affrontements qui
allaient suivre, des caisses de bouteilles explosives avaient été
placées dans un hall d’immeuble de la cité Daste (quartier Empalot),
rive droite, �* la disposition de tous. Du coup, la rangée de CRS
placée �* l’entrée du pont, dût reculer en désordre sous la charge de
manifestants aussi bien équipés. Et c’est sous une pluie de
grenades, cocktails Molotovs et autres billes d’acier, lancées par
des frondes, qu’allait se dérouler la soirée. Ce fût ce que les
médias appelèrent, avec un brin d’exagération, "la bataille du pont
Garigliano". Dans toute la France, on parlait du Scalp... et du FN,
lequel, pour la première fois de son histoire, allait atteindre
quelques jours plus tard le score de 11 pour cent �* des élections
nationales (pour les européennes). Quant au Scalp qui, au départ,
n’était qu’un de ces nombreux sigles destinés �* disparaître après un
action, il allait connaître, comme Le Pen, une carrière inattendue
par ses promoteurs.


...ET PERSISTANCE DUN FOLKLORE

En effet, en parallèle �* la montée du FN, une mouvance antifasciste
�* tendance libertaire allait se construire sur les cendres des
actions du Scalp et des activistes toulousains ; mais cette mouvance
allait avoir ceci de particulier qu’elle ne fera jamais de bilan de
ces années l�*. Le caractère gauchiste et sa violence minoritaire,
réglée comme du papier �* musique, le discours péremptoire et
velléitaire, ne furent absolument pas remis en question. Bien au
contraire, pendant près de 25 ans, sur ce thème il allait se vendre
des T-shirts et des bières, des chansons et des badges,... en
entretenant ainsi un espèce de mythe de "l’antifa-radical"
(antifascisme radical) ; le tout aboutissant �* un folklore
viriliste. Un folklore auquel il ne manque ni le langage guerrier ni
les tenues pitoresques. Pourtant, quiconque a vécu de prés ou de
loin cette période ne peut que voir lui sauter aux yeux les
différences avec les temps que nous vivons et comprendre combien ce
folklore est inutile et dangereux. Nous sommes face �* un pouvoir
beaucoup plus répressif. En 1984, par exemple, malgré la violence
des affrontements et des blessés graves, il n’y eut strictement
aucune interpellation ni poursuite contre le Scalp ; seul l’attentat
contre la salle des fêtes de la piscine municipale (qui l’avait
rendue parfaitement inutilisable) donna lieu par la suite �* une
enquête et �* quatre incarcérations. Autre différence de taille, face
�* la pression permanente du pouvoir, �* ses pratiques répressives, la
population adopte maintenant, et de plus en plus souvent, une
pratique spontannée de résistance populaire aux antipodes des
pratiques gauchistes et des réactions de l’époque, bien mieux
encadrées par les partis et syndicats. Mais, comme sur ce folklore
"antifa", certaines organisations de tendance libertaire allaient
bâtir leur communication, voire leur Service d’Ordre ( !), jusqu’au
début des années 2000, ceci compensa cela, et on fit allégrement
l’impasse sur le bilan et la réflexion . Ce qui aboutit au paradoxe
actuel, qui est que, �* un moment où une part de la population se
défend spontanément avec des méthodes proches des pratiques
libertaires et anarchosyndicalistes, certains libertaires continuent
encore �* promouvoir des tactiques gauchistes qui, sur le fond comme
sur la forme, sont totalement obsolètes. Cette expérience
d’instrumentalisation de la violence antifasciste, si elle avait été
un tant soit peu réfléchie, aurait pu être bien utile. Un cas
récent, celui de la manifestation toulousaine du 25 mars 2007 va
nous persmettre d’illustrer ce propos.


LE PIEGE DU 25 MARS

Tout commence par un message sur un site Internet régulièrement
fréquenté par les policiers des Renseignements généraux. Un individu
qui signe "un faf, une balle" (tout un programme !) appelle avec un
ton enflammé �* manifester contre le FN. Significativement, il
argumente son plaidoyer, non pas par une analyse actuelle du rapport
de force, mais en se basant sur un événement vieux de 10 ans, que de
plus il connaît mal. La Préfecture de police, qui ne se cache même
pas qu’elle se sert de ce site comme d’une source de renseignements,
annonce très clairement et par avance, dans La Dêpêche du Midi [1] ,
en évoquant le message de notre "un faf, une balle", "...qu’elle
mettra en place, un dispositif adapté". C’est dire que les places
sont déj�* réservées �* la maison d’arrêt de Seysses. Les
organisations qui appellent �* manifester ne se donnent aucune peine
pour déjouer le piège annoncé, elles vont faire exactement comme
d’habitude, chacune avec ses spécifités. Les antifa se divisent, les
uns fidèles �* leur tactique gauchiste manifestent comme �* leur
habitude avec la gauche syndicale et réformiste qui réunit �* grand
peine 200 personnes. Les autres, plus autonomes, vont
malheureusement servir de gibier aux 200 policiers qui étaient
placés l�* pour faire du chiffre. Routine oblige, ni les uns ni les
autres n’ont pris la peine de s’organiser unitairement pour
réfléchir aux conditions de cette journée. On se contentera donc de
passer �* la télé et du folklore habituel. Le résultat parle de lui
même : sur 200 manifestants présents place Arnaud Bernard il y aura
une vingtaine d’interpellations (10 % des présents), et cinq
personnes sont �* ce jour encore en prison, c’est tout simplement du
jamais vu �* Toulouse après une manif anti-FN.


SOLIDARITE ET CLARIFICATION

Divisés le 25 mars, les libertaires toulousains se sont retrouvés
pour organiser la solidarité envers les manifestants incarcérés. Le
3 avril, �* l’appel public de la CNT-Vignoles pour constituer un
comité de soutien, il y avait de tout dans leur local : des EDQ et
du Scalp, des militants anticarcéraux, des squatteurs et de la CGA,
de la CNT- AIT et même un chien. Mais, mis �* part un membre de la
LCR aux casquettes multiples et variées, il n’y avait pas un
syndicaliste et encore moins un représentant d’un parti de gauche.
Très significativement, ni les partis de gauche ni les syndicats,
n’ont bougé pour cette solidarité et cela malgré les appels du pied
d’un responsable toulousain des Vignoles qui (espérons que ce ne
soit que pour cela) pour encourager les réformistes �* participer au
comité de soutien, n’a pas hésité �* en appeler dans la presse locale
au "principes républicains" [2] (sic). La réalité nous oblige �*
remettre les montres �* l’heure. Suivre les syndicats, pendant les
mouvements de masse comme le fit la CNT-Vignoles pendant le CPE, se
joindre �* eux lors d’une manif anti-Le Pen, est une tactique qui
est, nous le voyons encore ici, totalement infondée sur le fond et
totalement inefficace dans la forme. Les "révolutionnaires" qui
attendent du soutien qu’ils apportent aux réformistes un "retour"
lorsqu’ils en ont besoin se mettent tragiquement le doigt dans l’œil
[3] .

Jusqu’�* quand donc va-t-on continuer de qualifier de sectaires les
compagnons, comme c’est le cas de ceux de la CNT AIT, qui ont
simplement la clairvoyance de dénoncer avec virulence les pratiques
des syndicats, comme par exemple l’absence totale de solidarité
envers des prisonniers antifascistes ? N’est-il pas temps de faire
cesser la confusion entre le syndicalisme (même camouflé derrière le
terme de " révolutionnaire ") et l’anarchosyndicalisme ? Ces deux
concepts n’ont rien �* voir l’un avec l’autre. C’est peut être l�*
l’occasion d’en débattre franchement et tous ensemble.

CNT-AIT Toulouse



Notes :

[1] La Dépêche du Midi, 17 mars 07 : "La préfecture se dit
aujourd’hui en phase de recherche et renseignements (...) nous
prendrons les mesures adaptées �* la situation"

[2] idem, 30 mars 07 "Bertrand Péron, adhérent de la CNT, fustige le
principe antirépublicain qui consiste �* condamner les adversaires du
fascisme..."

[3] Et croire que le vague communiqué que ces mêmes organisations
peuvent éventuellement concéder si elles y ont un intérêt a une
valeur quelconque, c’est s’enfoncer ce même doigt dans l’autre œil
tout aussi �* profondément.
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De profiteurs,dat zijn deze met zwembaden in hun tuinen,te veel autos op hun opritten enz
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