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View Full Version : Saviez-vous que... - 944 - le Juif =?iso-8859-1?Q?=E9ternel?=


D'Iberville
8 oktober 2005, 12:45
.... souvent associé �* Satan et �* ses rites, le Juif était au Moyen-Âge
une créature maléfique, qui non contente de refuser le message du
Christ, et d'en nier l'essence divine, l'avait mis �* mort sur la Croix,
ce qui en faisait �* tout jamais un déicide.

Au 19ème siècle, �* mesure que les sociétés occidentales apprirent �* se
laïciser et �* écarter Dieu de leur vécu quotidien, l'unanime détestation
du Juif perdit peu �* peu son caractère religieux et quasi-surnaturel
pour acquérir une dimension nationale et identitaire.

Dans les campagnes, où l'on ne voyait pour ainsi dire jamais le moindre
Juif, et chez les couches les moins éduquées de la population, il
pouvait encore arriver que son image reste associée �* celle,
traditionnelle, du sorcier ou de l'abuseur et égorgeur d'enfants. Mais
dans les villes, parmi les intellectuels, et plus généralement chez tous
ceux qui se piquaient de modernisme, on le condamnait �* présent pour sa
"différence", pour son refus constant de "s'intégrer" et de se fondre
dans une "Nation" unie sous un même cortex de "valeurs".

En Allemagne, on ne lui en voulait plus de rejeter le Christ, on ne
cherchait plus �* le convertir au christianisme : on lui reprochait
maintenant de ne pas être un "vrai Allemand", de rester d'abord et avant
tout un "Juif", qu'il importait donc de "rééduquer" de gré ou de force,
afin qu'il devienne citoyen authentique d'un pays par ailleurs de plus
en plus ravagé - et il n'était hélas pas le seul - par la fièvre
nationaliste et identitaire.

Au conservateur allemand ouvertement antisémite, qui souhaitait
continuer �* parquer le Juif dans un ghetto où il resterait privé de tout
droit, répondait le réformateur libéral, qui entendait pour sa part
monnayer sortie du ghetto et octroi des droits normaux de citoyen en
échange de la renonciation �* la "judéïté", �* tout ce qui constituait la
"différence" par rapport au peuple allemand.

L'échec, au moins relatif, de cette nouvelle approche, la perception,
vraie ou fausse, que le Juif, malgré tous les efforts déployés, ne
cherchait pas vraiment �* s'intégrer et �* renoncer �* tout ce qui le
distinguait de l'Allemand ordinaire, conforta évidemment les antisémites
les plus rabiques dans leur conviction qu'il fallait �* tout prix
empêcher le Juif de continuer �* pervertir la société allemande, ce qui
impliquait donc sa totale mise �* l'écart et, plus tard, sa déportation,
puis son extermination...

--
Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
sont enfin disponibles en ligne : http://diberville.blogspot.com/
"It's not having what you want, it's wanting what you've got"

8 oktober 2005, 13:25
D'Iberville schreef:

> ... souvent associé �* Satan et �* ses rites, le Juif était au Moyen-Âge
> une créature maléfique, qui non contente de refuser le message du
> Christ, et d'en nier l'essence divine, l'avait mis �* mort sur la Croix,
> ce qui en faisait �* tout jamais un déicide.
>
> Au 19ème siècle, �* mesure que les sociétés occidentales apprirent �* se
> laïciser et �* écarter Dieu de leur vécu quotidien, l'unanime détestation
> du Juif perdit peu �* peu son caractère religieux et quasi-surnaturel
> pour acquérir une dimension nationale et identitaire.
>
> Dans les campagnes, où l'on ne voyait pour ainsi dire jamais le moindre
> Juif, et chez les couches les moins éduquées de la population, il
> pouvait encore arriver que son image reste associée �* celle,
> traditionnelle, du sorcier ou de l'abuseur et égorgeur d'enfants. Mais
> dans les villes, parmi les intellectuels, et plus généralement chez tous
> ceux qui se piquaient de modernisme, on le condamnait �* présent pour sa
> "différence", pour son refus constant de "s'intégrer" et de se fondre
> dans une "Nation" unie sous un même cortex de "valeurs".
>
> En Allemagne, on ne lui en voulait plus de rejeter le Christ, on ne
> cherchait plus �* le convertir au christianisme : on lui reprochait
> maintenant de ne pas être un "vrai Allemand", de rester d'abord et avant
> tout un "Juif", qu'il importait donc de "rééduquer" de gré ou de force,
> afin qu'il devienne citoyen authentique d'un pays par ailleurs de plus
> en plus ravagé - et il n'était hélas pas le seul - par la fièvre
> nationaliste et identitaire.
>
> Au conservateur allemand ouvertement antisémite, qui souhaitait
> continuer �* parquer le Juif dans un ghetto où il resterait privé detout
> droit, répondait le réformateur libéral, qui entendait pour sa part
> monnayer sortie du ghetto et octroi des droits normaux de citoyen en
> échange de la renonciation �* la "judéïté", �* tout ce qui constituait la
> "différence" par rapport au peuple allemand.
>
> L'échec, au moins relatif, de cette nouvelle approche, la perception,
> vraie ou fausse, que le Juif, malgré tous les efforts déployés, ne
> cherchait pas vraiment �* s'intégrer et �* renoncer �* tout ce qui le
> distinguait de l'Allemand ordinaire, conforta évidemment les antisémites
> les plus rabiques dans leur conviction qu'il fallait �* tout prix
> empêcher le Juif de continuer �* pervertir la société allemande, ce qui
> impliquait donc sa totale mise �* l'écart et, plus tard, sa déportation,
> puis son extermination...

Cioran dirait dans son 'La tentation d'exister' (Editions Gallimard
1956):
...ces deux peuples, attires secretement l'un vers l'autre, ne
pouvaient s'entendre: comment les Allemands, ces arrivistes
de la fatalité, auraient ils pardonné aux Juifs d'avoir un destin
supérieur au leur? Les persecutions naissent de la haine et
non du mépris; or, la haine équivaut a un reproche que l'on
n'ose se faire a soi, a une intolérance a l'égard de notre idéal
incarné dans autrui..Les Allemands détestaient dans le Juif
leur reve réalisé, l'universalité qu'ils ne pouvaient attendre..
(chapitre:Un peuple de solitaires)
>
> --
> Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
> sont enfin disponibles en ligne : http://diberville.blogspot.com/
> "It's not having what you want, it's wanting what you've got"

lenel luc
8 oktober 2005, 15:15
"D'Iberville" <[email protected]> a écrit dans le message de news:
[email protected]...

Quand 2 ou 3 mots servent de boomerang.


> Mais dans les villes, parmi les intellectuels, et plus généralement chez
> tous
> ceux qui se piquaient de modernisme, on le condamnait �* présent pour sa
> "différence", pour son refus constant de "s'intégrer" et de se fondre
> dans une "Nation" unie sous un même cortex de "valeurs".
> En Belgique, on ne lui en voulait plus de rejeter le Christ, on ne
> cherchait plus �* le convertir au christianisme : on lui reprochait
> maintenant de ne pas être un "vrai Belge", de rester d'abord et avant
> tout un "étranger", qu'il importait donc de "rééduquer" de gré ou de
> force,
> afin qu'il devienne citoyen authentique d'un pays par ailleurs de plus
> en plus ravagé - et il n'était hélas pas le seul - par la fièvre
> nationaliste et identitaire.
> Au conservateur belge ouvertement raciste, qui souhaitait
> continuer �* parquer l'étranger dans un ghetto où il resterait privé de
> tout
> droit, répondait le réformateur libéral, qui entendait pour sa part
> monnayer sortie du ghetto et octroi des droits normaux de citoyen en
> échange de la renonciation �* la "l'altérité", �* tout ce qui constituait la
> "différence" par rapport au peuple belge.
> L'échec, au moins relatif, de cette nouvelle approche, la perception,
> vraie ou fausse, que l'étranger, malgré tous les efforts déployés, ne
> cherchait pas vraiment �* s'intégrer et �* renoncer �* tout ce qui le
> distinguait du belge ordinaire, conforta évidemment les racistes
> les plus rabiques dans leur conviction qu'il fallait �* tout prix
> empêcher l'étranger de continuer �* pervertir la société belge, ce qui
> impliquait donc sa totale mise �* l'écart et, plus tard, sa déportation,
> puis son extermination...

=?ISO-8859-1?Q?La_Sorci=E8re?=
9 oktober 2005, 00:45
lenel luc a écrit :
> "D'Iberville" <[email protected]> a écrit dans le message de news:
> [email protected]...
>
> Quand 2 ou 3 mots servent de boomerang.

il est assez pathétique, il faut bien l'avouer...

La Sorcière


>
>>Mais dans les villes, parmi les intellectuels, et plus généralement chez
>>tous
>>ceux qui se piquaient de modernisme, on le condamnait �* présent pour sa
>>"différence", pour son refus constant de "s'intégrer" et de se fondre
>>dans une "Nation" unie sous un même cortex de "valeurs".
>>En Belgique, on ne lui en voulait plus de rejeter le Christ, on ne
>>cherchait plus �* le convertir au christianisme : on lui reprochait
>>maintenant de ne pas être un "vrai Belge", de rester d'abord et avant
>>tout un "étranger", qu'il importait donc de "rééduquer" de gré ou de
>>force,
>>afin qu'il devienne citoyen authentique d'un pays par ailleurs de plus
>>en plus ravagé - et il n'était hélas pas le seul - par la fièvre
>>nationaliste et identitaire.
>>Au conservateur belge ouvertement raciste, qui souhaitait
>>continuer �* parquer l'étranger dans un ghetto où il resterait privé de
>>tout
>>droit, répondait le réformateur libéral, qui entendait pour sa part
>>monnayer sortie du ghetto et octroi des droits normaux de citoyen en
>>échange de la renonciation �* la "l'altérité", �* tout ce qui constituait la
>>"différence" par rapport au peuple belge.
>>L'échec, au moins relatif, de cette nouvelle approche, la perception,
>>vraie ou fausse, que l'étranger, malgré tous les efforts déployés, ne
>>cherchait pas vraiment �* s'intégrer et �* renoncer �* tout ce qui le
>>distinguait du belge ordinaire, conforta évidemment les racistes
>>les plus rabiques dans leur conviction qu'il fallait �* tout prix
>>empêcher l'étranger de continuer �* pervertir la société belge, ce qui
>>impliquait donc sa totale mise �* l'écart et, plus tard, sa déportation,
>>puis son extermination...
>
>
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>

D'Iberville
9 oktober 2005, 01:05
Le Sun, 09 Oct 2005 01:45:30 +0200, La Sorcière a écrit :

> lenel luc a écrit :
>> "D'Iberville" <[email protected]> a écrit dans le message de news:
>> [email protected]...
>>
>> Quand 2 ou 3 mots servent de boomerang.
>
> il est assez pathétique, il faut bien l'avouer...

C'est pas gentil pour Lenul...

--
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