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View Full Version : Re: assez symptomatique non ?


Anonymous
6 april 2006, 19:01
On Thu, 09 Feb 2006 18:29:36 +0100, Denis L wrote:

> On le laisse alors libre de pratiquer sa nouvelle religion. Il fait d'ailleurs
> beaucoup de choses comme les juifs qui l'hébergent : il autorise les mêmes
> aliments, fait la prière vers Jérusalem, décrète le jeûne de 'âshûrâ', jeûne
> observé par les juifs pour la fête des expiations, etc. Ce n'est que
> quelques mois plus tard que la tension va monter entre Muhammad et les
> responsables des tribus juives. Les musulmans qui forment progressivement le
> groupe le plus influent de Médine commencent �* s'affirmer et �* prendre leur
> autonomie. Le changement de direction de la prière, l'obligation du jeûne du
> mois de Ramadan et la relativisation du jeune de 'âshûrâ' est symptomatique
> de ce mouvement. Progressivement, la loi du plus fort qui régit les
> relations entre les tribus vont jouer en faveur du prophète : les tribus
> juives vont devoir se soumettre �* son autorité.La Mekke n'en reste pas l�*,
> car la notoriété de Muhammad est de plus en plus grande et la Mekke craint
> qu'il ne cherche �* s'emparer d'elle. Commencent alors six années de guerres
> intermittentes entre Médine et la Mekke.
>
> http://www.theologia.fr/article/index.jsp?docId=1437871


L'Inquisition espagnole

Elle commence en 1480 avant la fin de la reconquista, après que le pape Sixte IV autorise en 1478 Ferdinand et Isabelle �* engager 3 évêques ayant un pouvoir juridique total sur les hérétiques. Isabelle la Catholique refuse l'intervention d'un légat du Pape dans les affaires intérieures de l'Espagne, mais face aux accusations de poursuivre la pratique du judaïsme, portées �* l'encontre des marranes conversos, des juifs convertis depuis le XIIIeS, présents dans les hautes sphères de la société, ces derniers exigent de pouvoir prouver leur bonne foi devant un tribunal compétent. Les ambassadeurs espagnols �* Rome font alors pression pour obtenir l'inquisition. Le pape accepte �* contrecœur, ne pouvant ainsi contrôler cette institution. L'inquisition donc ne visait pas les juifs mais bien ceux des 'nouveaux chrétiens' dont la conversion n'était pas sincère. Le 17 septembre 1480 les premiers inquisiteurs dominicains sont nommés par l'état: Miguel de Morillo et Juan de St Martin. Ils prirent leur fonction �* Séville où la communauté marrane menacée échoua dans une tentative d'insurrection, 6 personnes furent brûlés vives. L'inquisition débuta ainsi sa longue carrière. Les humiliations et persécutions incessantes menées contre les hérétiques par les inquisiteurs étaient loin d'être toujours désintéressées. En effet lors des confiscations de biens, qui frappaient non seulement les "coupables", mais aussi toute leur famille, le Saint-Office perçut une part de plus en plus élevée, pouvant atteindre 80% du produit des biens saisis. Ainsi il leur arrivait de déterrer des morts pour un procès au terme duquel les os étaient brûlés et les biens du défunt transférés. Certains juifs accusés de ne pas avoir dénoncé des conversos seront tués par l'inquisition. Certains membres du clergé tomberont eux aussi sous les accusations.

La charge de travail devenant trop importante pour Séville, le 11 février 1482 de nouveaux inquisiteurs sont nommés, et parmi eux le plus tristement célèbre: Tomás de Torquemada le confesseur personnel de la reine Isabelle. En 1483 le 'conseil de l'Inquisition suprême et général’ la Suprema est créé pour superviser les tribunaux de Castille et de Leon. Torquemada en devient le chef de 1481 �* 1498. Ses pouvoirs s'étendent sur l'Aragon la Catalogne et Valence. Les évêques de Séville et de Calahorra tombent sous les accusations de la Suprema. En 1485 le tribunal est transféré �* Tolède.

Le coût élevé de l'entretien des hérétiques emprisonnés �* vie poussa Torquemada �* créer de grands centres pénitenciers. Ceux-ci avaient pour vocation de redonner une activité aux prisonniers en lien avec leur ancienne profession. Le produit servait ensuite �* l'Église ou était revendu. Ces prisonniers �* perpétuité enduraient en fait la peine du strictus murus, ou « mur étroit » et ne devaient en théorie jamais sortir du cachot (cf. ci-dessus). En dix-sept ans d'activité, le nombre de condamnations prononcées par le tribunal inquisitorial de Tolède sous la tutelle de Torquemada se révéla important : 10 220 brûlés vifs, 6 840 égorgés et brûlés, 65 271 suppliciés et morts au cachot, 12 340 pendus, 19 760 condamnés aux galères �* perpétuité, soit un total de 114 431 condamnations �* des peines lourdes. Toutefois, même si la saisie systématique des biens des condamnés produisit un montant faramineux, Torquemada ne céda pas personnellement �* la tentation de la richesse ou du luxe, et resta toute sa vie en accord avec la rigueur monacale de son ordre. Mais il utilisa les dépouilles de ses victimes pour enrichir l'Eglise et étendre son emprise, par la fondation ou la rénovation d'édifices religieux, ou encore par des donations aux œuvres de charité gérées par celle-ci. Son entêtement et son fanatisme le conduisirent �* refuser de se démettre, en dépit de son grand âge. C'est l'inquisiteur Diego Deza qui lui succéda.

La communauté juive très réduite par les massacres et les conversions
vit pendant ce temps sous une législation sévère, mais ne représente
plus d'intérêt économique pour l'état. Les juifs étaient considérés
comme des étrangers par les Rois catholiques qui voulaient asseoir leur
double monarchie (Castille et Aragon) sur l'unité et la pureté de foi.
Le 30 mars 1492, année où le dernier bastion maure (le Royaume de
Grenade) tomba, aboutissement de la Reconquista, Isabelle et Ferdinand
promulguent un édit, exigeant que les juifs se convertissent au
Catholicisme ou quittent le pays; une règle similaire concernant les
Maures fut ensuite établie.