D'Iberville
6 april 2006, 19:15
"Au milieu de la steppe sibérienne, �* 60 km de la frontière avec la
Chine, la colonie pénitentiaire ITK 14/10 de Krasnokamensk n'est pas "un
camp de vacances", ironisait récemment le président russe Vladimir
Poutine. On le croit volontiers.
A trois jours de voyage de Moscou, l'endroit, désolé, avec ses baraques
grisâtres, ses murs barbelés, ses miradors, son froid extrême, jouit
également d'un taux de radioactivité élevé en raison de la proximité
d'une mine d'extraction d'uranium. L'espérance de vie y est de 42 ans.
C'est l�*, �* 6 600 kilomètres de la capitale russe, que Mikhaïl
Khodorkovski, opposant politique et ancien patron du groupe pétrolier
Ioukos, condamné en octobre 2005 �* huit ans de prison pour "escroquerie"
et "fraude fiscale", purge sa peine, prononcée au terme d'un procès dont
les juges avaient suivi �* la lettre les recommandations du parquet.
"Difficile de trouver plus éloigné", déplore l'avocat Iouri Schmidt.
"Sept heures de vol, sept heures d'attente pour le train, quinze heures
de chemin de fer, vingt minutes en voiture jusqu'au camp", résume-t-il
avec son confrère Anton Drel, qui en revient tout juste. Officiellement,
rien de plus proche n'était disponible. "L'administration pénitentiaire
ment, rétorque Iouri Schmidt, un vétéran du barreau russe. Vraiment, il
n'y avait aucune place libre dans les 249 pénitenciers de Russie ?
Krasnokamensk compte parmi les neuf lieux de détention les plus éloignés
: aucune liaison aérienne proche, pas de ligne téléphonique directe, si
ce n'est dans le bureau du directeur de la prison". "Tout est fait pour
lui saper le moral", conclut l'avocat principal, Guenrikh Pavda.
Avertissements, refus de visite, non distribution des colis, rien n'est
épargné �* Mikhaïl Khodorkovski, aujourd'hui âgé de 42 ans, passé du
statut de l'homme le plus riche de Russie, avant son arrestation musclée
en 2003, �* celui de matricule numéro 8 du camp "de rééducation par le
travail " de Krasnokamensk. 8, comme le numéro de la baraque où il est
logé, celle des "parrains" du camp, les fortes têtes, avec une centaine
d'autres détenus de droit commun.
Le 24 janvier, l'ex-homme d'affaires a été envoyé cinq jours au cachot
parce que des "documents interdits" avaient été trouvés en sa
possession. En fait, il s'agissait de copies d'arrêtés officiels du
ministère de la justice sur les droits du détenu. "Une honte ! Des
textes qui devraient être affichés sur les murs de toutes les prisons
!", s'insurge Marina Filippovna Khodorkovskaïa, sa mère. Début février,
un autre avertissement est tombé, pour " abandon de poste", �* l'atelier
de couture où il travaille �* la confection de draps et d'uniformes de la
police".
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-743082,0.html
--
Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
sont enfin disponibles en ligne : http://diberville.blogspot.com/
"Davon geht die Welt nicht unter, sieht man sie manchmal auch grau".
Chine, la colonie pénitentiaire ITK 14/10 de Krasnokamensk n'est pas "un
camp de vacances", ironisait récemment le président russe Vladimir
Poutine. On le croit volontiers.
A trois jours de voyage de Moscou, l'endroit, désolé, avec ses baraques
grisâtres, ses murs barbelés, ses miradors, son froid extrême, jouit
également d'un taux de radioactivité élevé en raison de la proximité
d'une mine d'extraction d'uranium. L'espérance de vie y est de 42 ans.
C'est l�*, �* 6 600 kilomètres de la capitale russe, que Mikhaïl
Khodorkovski, opposant politique et ancien patron du groupe pétrolier
Ioukos, condamné en octobre 2005 �* huit ans de prison pour "escroquerie"
et "fraude fiscale", purge sa peine, prononcée au terme d'un procès dont
les juges avaient suivi �* la lettre les recommandations du parquet.
"Difficile de trouver plus éloigné", déplore l'avocat Iouri Schmidt.
"Sept heures de vol, sept heures d'attente pour le train, quinze heures
de chemin de fer, vingt minutes en voiture jusqu'au camp", résume-t-il
avec son confrère Anton Drel, qui en revient tout juste. Officiellement,
rien de plus proche n'était disponible. "L'administration pénitentiaire
ment, rétorque Iouri Schmidt, un vétéran du barreau russe. Vraiment, il
n'y avait aucune place libre dans les 249 pénitenciers de Russie ?
Krasnokamensk compte parmi les neuf lieux de détention les plus éloignés
: aucune liaison aérienne proche, pas de ligne téléphonique directe, si
ce n'est dans le bureau du directeur de la prison". "Tout est fait pour
lui saper le moral", conclut l'avocat principal, Guenrikh Pavda.
Avertissements, refus de visite, non distribution des colis, rien n'est
épargné �* Mikhaïl Khodorkovski, aujourd'hui âgé de 42 ans, passé du
statut de l'homme le plus riche de Russie, avant son arrestation musclée
en 2003, �* celui de matricule numéro 8 du camp "de rééducation par le
travail " de Krasnokamensk. 8, comme le numéro de la baraque où il est
logé, celle des "parrains" du camp, les fortes têtes, avec une centaine
d'autres détenus de droit commun.
Le 24 janvier, l'ex-homme d'affaires a été envoyé cinq jours au cachot
parce que des "documents interdits" avaient été trouvés en sa
possession. En fait, il s'agissait de copies d'arrêtés officiels du
ministère de la justice sur les droits du détenu. "Une honte ! Des
textes qui devraient être affichés sur les murs de toutes les prisons
!", s'insurge Marina Filippovna Khodorkovskaïa, sa mère. Début février,
un autre avertissement est tombé, pour " abandon de poste", �* l'atelier
de couture où il travaille �* la confection de draps et d'uniformes de la
police".
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-743082,0.html
--
Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
sont enfin disponibles en ligne : http://diberville.blogspot.com/
"Davon geht die Welt nicht unter, sieht man sie manchmal auch grau".