D'Iberville
6 april 2006, 19:44
"LES CHOSES sérieuses commencent aujourd'hui pour Zacarias Moussaoui. Un
mois jour pour jour après l'ouverture de son procès, le Français de 37
ans, seul accusé des attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis,
aborde la phase décisive des débats contradictoires, face �* un jury
populaire qui a sur lui un pouvoir de vie ou de mort.
(...) Le 22 avril 2005, Moussaoui a, contre la recommandation de ses
avocats, plaidé coupable de six chefs d'inculpation : «Conspirations en
vue de commettre des actes de terrorisme, de piraterie aérienne, de
destruction d'aéronef, d'usage d'armes de destruction massive, de
meurtre d'agents du gouvernement et de destruction de propriété.»
Il a également signé une «Déclaration de faits» de cinq pages où il
avoue être membre d'al-Qaida, s'être entraîné en Afghanistan, avoir été
en contact avec Oussama Ben Laden, s'être formé au pilotage de Boeing
747, avoir reçu de l'argent pour préparer un attentat et avoir été
informé du projet de jeter des avions sur des bâtiments aux États-Unis.
Son cas semble d'autant plus mal engagé qu'il ignore ses avocats commis
d'office et se fait régulièrement expulser des audiences pour des
diatribes plus ou moins cohérentes.
Pourtant, il n'a pas renoncé �* se défendre. Sa culpabilité acquise,
l'objet du présent procès se limite �* fixer sa peine. Trois des six
chefs d'accusation l'exposent �* la punition capitale : les complots de
terrorisme, de destruction d'avion et d'usage d'armes de destruction
massive. Pour les trois autres griefs, il est de toute façon assuré de
passer le reste de sa vie en prison, sans possibilité de libération sur
parole. Moussaoui, qui s'est plongé dans les arcanes du droit américain
depuis son arrestation en août 2001, a élaboré une stratégie de défense
compliquée et hasardeuse : il estime n'avoir rien signé qui le lie
directement au 11 septembre et, certains témoins lui ayant été refusés,
il compte sur la Cour suprême pour annuler une éventuelle peine
capitale, au motif qu'il n'a pas eu droit �* un «procès équitable».
Les audiences qui débutent cet après-midi vont se dérouler sur plusieurs
semaines en deux phases. Durant la première, l'accusation devra prouver
«au-del�* du doute raisonnable» que le Français est «éligible» �* la peine
de mort. Si, au terme d'une première délibération, les jurés n'en sont
pas convaincus �* l'unanimité, le procès prendra fin et Moussaoui
retournera en prison jusqu'�* la fin de ses jours. S'ils l'estiment au
contraire «qualifié», une seconde phase s'ouvrira pour déterminer si la
peine capitale est la sanction «appropriée» de ses crimes. Cette ultime
étape, si elle a lieu, constituera «le procès du 11 septembre» tant
annoncé aux États-Unis. Durant la première phase, le banc du procureur
doit seulement démontrer que l'accusé a «menti intentionnellement» aux
agents fédéraux pour permettre aux attentats d'avoir lieu et «qu'au
moins une victime» du 11 septembre est la «conséquence directe de ses
actes».
Les débats devraient donc tourner longuement autour de la notion de
«mensonge», centrale dans le droit américain, et le seul «acte» reproché
�* Moussaoui. Pointant l'incurie du FBI, la défense estime qu'il y a une
nuance entre «ne pas mentir» et «dire la vérité», surtout lorsqu'on
s'abstient de répondre �* des questions qui n'ont pas été posées. Dans sa
«déclaration» de culpabilité, le Français reconnaît avoir «menti (...)
pour permettre �* ses «frères» d'al-Qaida de poursuivre l'opération
consistant �* projeter des avions sur des immeubles». Mais il ne dit pas
qu'il en savait plus sur les cibles choisies. Sa propre mission
consistait �* frapper la Maison-Blanche... C'est par cette faille
minuscule qu'il espère sauver sa vie.
http://www.lefigaro.fr/international/20060306.FIG000000074_le_proces_moussaoui_entre_da ns_le_vif_du_sujet.html
--
Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
sont enfin disponibles en ligne : http://diberville.blogspot.com/
"Davon geht die Welt nicht unter, sieht man sie manchmal auch grau".
mois jour pour jour après l'ouverture de son procès, le Français de 37
ans, seul accusé des attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis,
aborde la phase décisive des débats contradictoires, face �* un jury
populaire qui a sur lui un pouvoir de vie ou de mort.
(...) Le 22 avril 2005, Moussaoui a, contre la recommandation de ses
avocats, plaidé coupable de six chefs d'inculpation : «Conspirations en
vue de commettre des actes de terrorisme, de piraterie aérienne, de
destruction d'aéronef, d'usage d'armes de destruction massive, de
meurtre d'agents du gouvernement et de destruction de propriété.»
Il a également signé une «Déclaration de faits» de cinq pages où il
avoue être membre d'al-Qaida, s'être entraîné en Afghanistan, avoir été
en contact avec Oussama Ben Laden, s'être formé au pilotage de Boeing
747, avoir reçu de l'argent pour préparer un attentat et avoir été
informé du projet de jeter des avions sur des bâtiments aux États-Unis.
Son cas semble d'autant plus mal engagé qu'il ignore ses avocats commis
d'office et se fait régulièrement expulser des audiences pour des
diatribes plus ou moins cohérentes.
Pourtant, il n'a pas renoncé �* se défendre. Sa culpabilité acquise,
l'objet du présent procès se limite �* fixer sa peine. Trois des six
chefs d'accusation l'exposent �* la punition capitale : les complots de
terrorisme, de destruction d'avion et d'usage d'armes de destruction
massive. Pour les trois autres griefs, il est de toute façon assuré de
passer le reste de sa vie en prison, sans possibilité de libération sur
parole. Moussaoui, qui s'est plongé dans les arcanes du droit américain
depuis son arrestation en août 2001, a élaboré une stratégie de défense
compliquée et hasardeuse : il estime n'avoir rien signé qui le lie
directement au 11 septembre et, certains témoins lui ayant été refusés,
il compte sur la Cour suprême pour annuler une éventuelle peine
capitale, au motif qu'il n'a pas eu droit �* un «procès équitable».
Les audiences qui débutent cet après-midi vont se dérouler sur plusieurs
semaines en deux phases. Durant la première, l'accusation devra prouver
«au-del�* du doute raisonnable» que le Français est «éligible» �* la peine
de mort. Si, au terme d'une première délibération, les jurés n'en sont
pas convaincus �* l'unanimité, le procès prendra fin et Moussaoui
retournera en prison jusqu'�* la fin de ses jours. S'ils l'estiment au
contraire «qualifié», une seconde phase s'ouvrira pour déterminer si la
peine capitale est la sanction «appropriée» de ses crimes. Cette ultime
étape, si elle a lieu, constituera «le procès du 11 septembre» tant
annoncé aux États-Unis. Durant la première phase, le banc du procureur
doit seulement démontrer que l'accusé a «menti intentionnellement» aux
agents fédéraux pour permettre aux attentats d'avoir lieu et «qu'au
moins une victime» du 11 septembre est la «conséquence directe de ses
actes».
Les débats devraient donc tourner longuement autour de la notion de
«mensonge», centrale dans le droit américain, et le seul «acte» reproché
�* Moussaoui. Pointant l'incurie du FBI, la défense estime qu'il y a une
nuance entre «ne pas mentir» et «dire la vérité», surtout lorsqu'on
s'abstient de répondre �* des questions qui n'ont pas été posées. Dans sa
«déclaration» de culpabilité, le Français reconnaît avoir «menti (...)
pour permettre �* ses «frères» d'al-Qaida de poursuivre l'opération
consistant �* projeter des avions sur des immeubles». Mais il ne dit pas
qu'il en savait plus sur les cibles choisies. Sa propre mission
consistait �* frapper la Maison-Blanche... C'est par cette faille
minuscule qu'il espère sauver sa vie.
http://www.lefigaro.fr/international/20060306.FIG000000074_le_proces_moussaoui_entre_da ns_le_vif_du_sujet.html
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Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
sont enfin disponibles en ligne : http://diberville.blogspot.com/
"Davon geht die Welt nicht unter, sieht man sie manchmal auch grau".