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View Full Version : Saviez-vous que... - 1209 - "nous n'y arriverons jamais"


D'Iberville
27 augustus 2006, 16:07
.... "nous n'y arriverons jamais", commenta sobrement Adolf Galand -
futur inspecteur général de la chasse - au retour d'une mission
d'escorte au dessus de la Grande-Bretagne.

De fait, contrairement aux attentes de Goering, la "Bataille
d'Angleterre" ne pouvait être gagnée par l'aviation allemande. Cela
tenait �* une multitude de facteurs, avant tout techniques.

Partis de France, les chasseurs allemands ne disposaient pas d'une
autonomie suffisante pour protéger efficacement leurs bombardiers
opérant au dessus de la Grande-Bretagne. Conçus pour des missions
essentiellement tactiques - c-�*-d d'appui aux troupes terrestres, les
dits bombardiers ne transportaient pas une charge de bombes capable
d'emporter la décision sur des Britanniques bien décidés �* se défendre
même s'ils devaient, selon les mots de Churchill, se contenter de
"lancer des bouteilles de bière" sur les assaillants.

Abandonnés par leur escorte de chasse, les bombardiers se retrouvaient
trop vulnérables de jour (1) et durent donc finalement se contenter
d'opérer de nuit, où ils bénéficiaient certes d'une relative protection
mais ne pouvaient s'en prendre qu'�* des objectifs de très grandes
dimensions - autrement dit des villes (2) - dénués de toute valeur
militaire
(http://photos1.blogger.com/blogger/5471/452/1600/London%27s%20East%20End%20burns%20-%207%20Sep%201940.0.jpg).



Efficacement guidés par radar, les chasseurs britanniques avaient autant
de facilité �* repérer leurs proies que celles-ci avaient de la
difficulté �* trouver leurs cibles. Opérant en permanence au dessus de
leur sol, et �* proximité immédiate de leurs aérodromes, les pilotes
britanniques pouvaient combattre plus longuement, et plus
tranquillement, que leurs rivaux allemands, dont les regards ne
s'éloignaient jamais beaucoup de la jauge �* essence.

Surtout, s'ils étaient abattus et forcés de se parachuter, ou de
procéder �* un atterrissage d'urgence, les pilotes britanniques n'avaient
pour ainsi dire qu'�* sauter dans un nouvel avion pour repartir
immédiatement au combat. Les pilotes allemands, eux, étaient aussitôt
capturés et n'avaient plus qu'�* attendre la fin de la guerre dans un
camp de prisonniers, ce qui privait la Luftwaffe d'un nombre sans cesse
croissant de pilotes expérimentés et très difficiles �* remplacer.

Dit autrement, loin d'être en mesure de gagner la guerre �* elle seule,
la Lufwaffe était occupée �* s'épuiser inutilement. La rage au cœur,
Hitler n'eut alors d'autre choix, le 17 septembre 1940, que d'annoncer
"l'ajournement" - il ne voulait pas parler "d'annulation" - de la
conquête des îles britanniques. Si celles-ci devaient encore, au cours
des mois suivants, connaître d'intenses périodes de bombardement
nocturne, la "Bataille d'Angleterre" proprement dite était terminée...


(1) c'était particulièrement vrai pour les "Stuka" monomoteurs, qui
furent très vite retirés du Front
(2) déj�* aléatoire de jour, la précision du bombardement chutait
dramatiquement de nuit, la grande majorité des bombes tombant fort loin,
souvent �* plus kilomètres, de la cible visée.

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Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
sont enfin disponibles en ligne : http://diberville.blogspot.com/
"Davon geht die Welt nicht unter, sieht man sie manchmal auch grau".