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18 september 2006, 02:05
Les chrétiens en liberté surveillée


AREZKI AÏT-LARBI
La Libre Belgique Mis en ligne le 31/03/2006
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Bouteflika restreint la liberté de conscience et de culte. Tenter de
«convertir un musulman �* une autre religion» est passible de cinq ans de
prison.


CORRESPONDANT A ALGER

Comme un rouleau compresseur, la politique de normalisation autoritaire
poursuit son offensive liberticide, sur fond de concessions aux
islamistes radicaux. Après avoir contraint les écoles privées
francophones �* enseigner en langue arabe, et bâillonné la presse
indépendante par un harcèlement judiciaire sans précédent, Abdelaziz
Bouteflika a décidé de réglementer la pratique des «cultes non
musulmans». Dans la ligne de mire de son ordonnance adoptée par le
Parlement, les conversions au christianisme.

Campagne de presse

Par rejet de la violence islamiste qui a ensanglanté le pays durant la
décennie 90, faisant 200000 morts, plusieurs centaines de jeunes
Algériens se sont tournés vers Jésus. En Kabylie où elle jouit d'un
relatif climat de tolérance, l'Eglise protestante animée par le pasteur
Kader, un enfant du cru, compte déj�* un millier de fidèles. Pendant
longtemps, les autorités avaient traité ces conversions avec mépris.
«Des évangélistes profitent de la pauvreté pour convertir des jeunes
démunis contre de l'argent. D'autres jeunes embrassent le christianisme
dans l'espoir d'obtenir plus facilement un visa», expliquait le ministre
des Affaires religieuses.

En septembre 2004, un théologien de l'université islamique de
Constantine, dans l'Est algérien, sonnait brusquement la charge contre
«le laxisme des autorités face aux 15 églises, qui ont déj�* converti
30,58pc de la population kabyle!». Ces chiffres «alarmistes», relayés
par une violente campagne de presse, visaient �* légitimer l'intervention
programmée des autorités. Plus explicite, le Haut conseil islamique,
gardien de l'orthodoxie officielle, demandait au gouvernement «de
prendre les mesures qui s'imposent pour mettre fin aux dangers de
l'évangélisation, qui agresse l'islam dans sa propre maison.»

Islamistes insatisfaits

Depuis quelques jours, ces «mesures» ont force de loi. Pour pratiquer
leur culte, les chrétiens, en liberté surveillée, doivent s'organiser
dans des «associations �* caractère religieux dont la création,
l'agrément et le fonctionnement sont soumis �* la législation en vigueur»
; leurs manifestations «sont soumises �* une déclaration préalable».

Mais tout prosélytisme est désormais un délit. Est passible d'une peine
de 2 ans �* 5 ans de prison et d'une amende d'un million de dinars (10000
euros) «quiconque incite, contraint ou utilise des moyens de séduction
tendant �* convertir un musulman �* une autre religion, fabrique,
entrepose ou distribue des documents imprimés ou métrages audiovisuels
(...) visant �* ébranler la foi d'un musulman». Des sanctions jugées trop
«modérées» par les islamistes pour qui «l'apostasie est passible d'une
peine unique: la mort».

Malgré la menace qui pèse sur son église, le pasteur Kader n'est pas
près de céder: «Que les Algériens se convertissent ne m'intéresse pas.
Mais personne ne m'empêchera de proclamer ma foi en Dieu et mon amour
pour Jésus.»

«Discrets par charité»

Plus discrets, les catholiques, eux, ont renoncé depuis longtemps au
prosélytisme. Leur credo: «Amitié, compréhension mutuelle, ouverture �*
l'autre». Enracinés pourtant depuis le XIXe siècle, ils sont restés
fidèles aux enseignements de Mgr Duval, l'archevêque d'Alger décédé en
1996: «Notre foi, disait-il, doit nous rendre plus humains. Nous devons
être discrets non par peur, mais par charité.»

Regroupés dans l'Association diocésaine d'Algérie depuis 1974, leur
action humanitaire compte plusieurs réalisations socio-culturelles. La
dernière est un défi �* l'ignorance et �* la barbarie: une bibliothèque
publique érigée �* Tizi-Ouzou, en Kabylie, sur les lieux mêmes où quatre
pères blancs ont été assassinés, le 27 décembre 1994, par des islamistes
armés.


Sources:
http://www.lalibre.be/article.phtml?
id=10&subid=83&art_id=278050