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25 september 2006, 05:45
http://www.lefigaro.fr/magazine/20060922.MAG000000339_baby_boomers_generation_accu see.html
La France est, depuis trente ans, le paradis de la démagogie. Son coût
est énorme », dénoncent Denis Jeambar, le nouveau PDG des Editions du
Seuil, et Jacqueline Remy, rédactrice en chef �* L’Express, dans un essai
au titre alarmant et accablant pour les gens nés entre 1945 et 1960 :
Nos enfants nous haïront (1).
« Un jour, nos enfants auront 20 ans, 30 ans, 40 ans. Alors, pleins
d’espoir et affamés d’avenir, ils comprendront que nous, les
baby-boomers, leur avons laissé une société usée et mitée. Ce jour-l�*,
ils nous haïront. Et ils auront raison. »
Cruel constat pour une génération de parents qui croyaient avoir inventé
le bonheur, sans se douter que leur inconscience précipiterait la
France, bien malgré eux, au bord du gouffre. C’est bien l�* le paradoxe
des baby-boomers : la société hédoniste qu’ils ont construite est
devenue quasiment inaccessible �* leurs enfants. Et les avancées
sociales, réelles, auxquelles ils ont contribué, s’avèrent ruineuses
pour ceux qui devront les financer : toujours leurs enfants.
l’addition laissée par les baby-boomers est salée. « Pour la première
fois dans notre histoire, en effet, nous allons transmettre �* nos
enfants plus de charges que de ressources, s’inquiètent Denis Jeambar et
Jacqueline Remy. Autant dire que nous avons fabriqué un schisme dans
notre corps social qui peut se traduire par un
affaissement de notre pays. C’est ainsi que meurent les civilisations :
quand le poids de l’héritage devient si lourd que la société ne peut
plus le supporter et s’effondre. »
Le piège du statu quo
Les premiers symptômes du mal sont l�*. « La France vit au-dessus de ses
moyens », a lancé le ministre de l’Economie Thierry Breton, commentant
l’explosif rapport sur la dette française que lui a remis en décembre
2005 le banquier Michel Pébereau. Depuis vingt-cinq ans, la dette
financière des administrations publiques n’a cessé d’augmenter.
Multipliée par cinq depuis 1980, elle dépasse aujourd’hui
1 100 milliards d’euros, voire 2 000 milliards d’euros en
tenant compte des engagements hors bilan de l’Etat, constitués par les
droits �* la retraite des agents de la fonction publique. Pour la
première fois, en 2006, l’impôt sur le revenu payé par l’ensemble des
ménages français n’aura pratiquement servi qu’�* rembourser les intérêts
de la dette, au lieu de préparer l’avenir. Voil�* des années que la
France vit �* crédit, reportant sur les générations futures le poids de
ses choix inconsidérés, �* commencer par celui du déficit reconduit
d’année en année, comme un chèque en blanc sur l’avenir. Vingt-cinq ans
de déficits publics pour en arriver �* une situation ubuesque où 9 % de
la population active se retrouvent au chômage… dont un jeune sur quatre.
Le modèle social français, dont certains sont si fiers, a donc du plomb
dans l’aile. Et les jeunes, curieusement, en sont les premières
victimes. Des victimes qui, bizarrement, privilégient plus volontiers le
statu quo que l’action [euh, jeunes téléguidés par des enseignants de
quel bord encore ? Syndiqués ?]
« Une fois de plus, en défendant les droits acquis… des autres, les
jeunes se sont tiré politiquement, économiquement et socialement une
balle dans le pied », écrit Bernard Spitz.
C’est aussi ce que l’on observe �* propos des retraites. Depuis cette
année, les premiers bataillons de baby-boomers commencent �* quitter le
marché du travail, mettant en péril l’équilibre du système. On a beau
répéter �* l’envi que le système de la retraite par répartition court �*
sa perte, compte tenu du déséquilibre démographique annoncé, rien n’y
fait. Les Français, même les plus jeunes, refusent de toucher au
système, y compris lorsqu’il s’agit de réformer, comme l’a suggéré
récemment François Fillon, les régimes spéciaux de retraite des agents
du secteur public.
Travailler plus ? Impensable. Les mentalités ont changé. Les Français
n’aiment plus le travail. Ils ont pris goût aux loisirs. Et les
baby-boomers aux commandes de la France depuis vingt-cinq ans y sont
pour beaucoup. « Nous avons, avec les 35 heures et les RTT, profondément
modifié le contenu de la valeur travail et la morale même de la relation
professionnelle en déséquilibrant la balance entre les droits et les
devoirs du citoyen et du salarié, expliquent Denis Jeambar et Jacqueline
Remy. Nous ne faisons plus progresser assez vite la richesse nationale
pour garantir la pérennité d’un système de redistribution que nous nous
refusons par ailleurs �* réformer. (…)
Nous sommes dans la situation du pilote qui accélère �* fond et freine �*
bloc en même temps. » L’issue, pour les auteurs, est inéluctable : le «
tête-�*-queue et l’accident ». Un acte de repentance louable venant de
deux baby-boomers de la presse. Pour une fois, les actes suivront-ils
les mots ? Les futurs « papys-krachers » y ont tout intérêt s’ils
veulent éviter un Mai 68 �* l’envers. Avis aux candidats �* l’élection
présidentielle nés entre 1945 et 1960…
(1) Nos enfants nous haïront, de Denis Jeambar et Jacqueline Remy,
Seuil, 234 p., 15 euros.
La France est, depuis trente ans, le paradis de la démagogie. Son coût
est énorme », dénoncent Denis Jeambar, le nouveau PDG des Editions du
Seuil, et Jacqueline Remy, rédactrice en chef �* L’Express, dans un essai
au titre alarmant et accablant pour les gens nés entre 1945 et 1960 :
Nos enfants nous haïront (1).
« Un jour, nos enfants auront 20 ans, 30 ans, 40 ans. Alors, pleins
d’espoir et affamés d’avenir, ils comprendront que nous, les
baby-boomers, leur avons laissé une société usée et mitée. Ce jour-l�*,
ils nous haïront. Et ils auront raison. »
Cruel constat pour une génération de parents qui croyaient avoir inventé
le bonheur, sans se douter que leur inconscience précipiterait la
France, bien malgré eux, au bord du gouffre. C’est bien l�* le paradoxe
des baby-boomers : la société hédoniste qu’ils ont construite est
devenue quasiment inaccessible �* leurs enfants. Et les avancées
sociales, réelles, auxquelles ils ont contribué, s’avèrent ruineuses
pour ceux qui devront les financer : toujours leurs enfants.
l’addition laissée par les baby-boomers est salée. « Pour la première
fois dans notre histoire, en effet, nous allons transmettre �* nos
enfants plus de charges que de ressources, s’inquiètent Denis Jeambar et
Jacqueline Remy. Autant dire que nous avons fabriqué un schisme dans
notre corps social qui peut se traduire par un
affaissement de notre pays. C’est ainsi que meurent les civilisations :
quand le poids de l’héritage devient si lourd que la société ne peut
plus le supporter et s’effondre. »
Le piège du statu quo
Les premiers symptômes du mal sont l�*. « La France vit au-dessus de ses
moyens », a lancé le ministre de l’Economie Thierry Breton, commentant
l’explosif rapport sur la dette française que lui a remis en décembre
2005 le banquier Michel Pébereau. Depuis vingt-cinq ans, la dette
financière des administrations publiques n’a cessé d’augmenter.
Multipliée par cinq depuis 1980, elle dépasse aujourd’hui
1 100 milliards d’euros, voire 2 000 milliards d’euros en
tenant compte des engagements hors bilan de l’Etat, constitués par les
droits �* la retraite des agents de la fonction publique. Pour la
première fois, en 2006, l’impôt sur le revenu payé par l’ensemble des
ménages français n’aura pratiquement servi qu’�* rembourser les intérêts
de la dette, au lieu de préparer l’avenir. Voil�* des années que la
France vit �* crédit, reportant sur les générations futures le poids de
ses choix inconsidérés, �* commencer par celui du déficit reconduit
d’année en année, comme un chèque en blanc sur l’avenir. Vingt-cinq ans
de déficits publics pour en arriver �* une situation ubuesque où 9 % de
la population active se retrouvent au chômage… dont un jeune sur quatre.
Le modèle social français, dont certains sont si fiers, a donc du plomb
dans l’aile. Et les jeunes, curieusement, en sont les premières
victimes. Des victimes qui, bizarrement, privilégient plus volontiers le
statu quo que l’action [euh, jeunes téléguidés par des enseignants de
quel bord encore ? Syndiqués ?]
« Une fois de plus, en défendant les droits acquis… des autres, les
jeunes se sont tiré politiquement, économiquement et socialement une
balle dans le pied », écrit Bernard Spitz.
C’est aussi ce que l’on observe �* propos des retraites. Depuis cette
année, les premiers bataillons de baby-boomers commencent �* quitter le
marché du travail, mettant en péril l’équilibre du système. On a beau
répéter �* l’envi que le système de la retraite par répartition court �*
sa perte, compte tenu du déséquilibre démographique annoncé, rien n’y
fait. Les Français, même les plus jeunes, refusent de toucher au
système, y compris lorsqu’il s’agit de réformer, comme l’a suggéré
récemment François Fillon, les régimes spéciaux de retraite des agents
du secteur public.
Travailler plus ? Impensable. Les mentalités ont changé. Les Français
n’aiment plus le travail. Ils ont pris goût aux loisirs. Et les
baby-boomers aux commandes de la France depuis vingt-cinq ans y sont
pour beaucoup. « Nous avons, avec les 35 heures et les RTT, profondément
modifié le contenu de la valeur travail et la morale même de la relation
professionnelle en déséquilibrant la balance entre les droits et les
devoirs du citoyen et du salarié, expliquent Denis Jeambar et Jacqueline
Remy. Nous ne faisons plus progresser assez vite la richesse nationale
pour garantir la pérennité d’un système de redistribution que nous nous
refusons par ailleurs �* réformer. (…)
Nous sommes dans la situation du pilote qui accélère �* fond et freine �*
bloc en même temps. » L’issue, pour les auteurs, est inéluctable : le «
tête-�*-queue et l’accident ». Un acte de repentance louable venant de
deux baby-boomers de la presse. Pour une fois, les actes suivront-ils
les mots ? Les futurs « papys-krachers » y ont tout intérêt s’ils
veulent éviter un Mai 68 �* l’envers. Avis aux candidats �* l’élection
présidentielle nés entre 1945 et 1960…
(1) Nos enfants nous haïront, de Denis Jeambar et Jacqueline Remy,
Seuil, 234 p., 15 euros.