Nomen Nescio
12 november 2006, 09:55
Une lettre de JM Klinkenberg, prof �* l'ULg, adressée �* des collègues.
Chères amies,
Chers amis,
Je vous ai écris récemment pour vous dire mon inquiétude au sujet des lois
liberticides qui avaient été votées dans notre pays en 1999 et en 2003, et
qui nous menacent tous dangereusement.
Je vous ai écris récemment pour vous dire que j'avais perdu toute
confiance vis-�*-vis de la Ministre de la justice de mon pays, laquelle
s'était rendue coupable d'une machination visant �* livrer un de nos
concitoyens �* la "Justice" turque, par qui les opposants sont traités de
la manière que l'on sait.
Je vous écris aujourd'hui pour vous dire que j'ai moins confiance encore
dans la "Justice" de mon pays. Et pour vous dire que les craintes que
j'exprimais dans mes précédents messages sont hélas fondées.
Mardi, notre concitoyen Bahar Kimyongür a été condamné �* cinq ans de prison.
Les seuls actes objectifs qui lui sont reprochés sont : 1) avoir traduit
un tract d'un mouvement révolutionnaire turc 2) avoir un jour interpellé
publiquement, au parlement européen, le ministre turc des affaires
étrangères, 3) et plus généralement avoir diffusé des informations sur les
conditions de détention des opposants en Turquie.
Ses compagnons Musa Asoglu, Dursan Karatas, Sukriye Akar, Fehriye Erdal,
Zerrin Sari et Kaya Saz ont été respectivement condamnés �* 7, 5, 4, 4, 4
et 4 ans de prison, dans la même logique : ils n'ont commis aucun acte de
violence, n'ont pas incité �* la violence, et rien n'indique qu'ils aient
pu en avoir l'intention.
Pourquoi, alors, ces condamnations ? C'est que toutes ces activités sont
dorénavant jugées comme constitutives du terrorisme.
La simple d'appartenance est désormais un délit. Non seulement la
qualification de terrorisme s'applique désormais �* des activités qui
relevaient naguère dela simple liberté d'opinion, mais la loi réprime ceux
qui apportent assistance �* des organisations désignées comme terroristes,
même s'ils ne sont pas personnellement auteurs des faits reprochés �* ces
associations.
Une bonne partie des longs attendus du prononcé portaient d'ailleurs sur
la légitimité qu'il y avait pour la "Justice" (je fais usage, vous l'aurez
compris, des guillemets pour bien distinguer l'institution de la vertu) de
donner une interprétation très large aux dispositions de nos lois
liberticides.
Notez que cette décision, dans laquelle les pressions politique en
provenance de l'Etat turc ont été pour quelque chose, survient au moment
où l'Union Européenne se fait plus méfiante vis-�*-vis de la Turquie, en
raison du peu d'empressement de son gouvernement �* respecter ses citoyens.
Dorénavant, plus aucune personne désireuse de contester quelque chose dans
notre pays, du moins de manière tant soit peu efficace, ne sera �* l'abri :
grévistes, syndicalistes, militants de tous poils, résistants,
altermondialistes, objecteurs, sachez ce qui vous attend. Intellectuels
qui analysez, citoyens qui prenez la plume, artistes qui caricaturez,
terroristes vous êtes déj�*, même si vous ne le savez pas.
Les moyens pour en savoir plus, et pour vous faire une opinion, ne
manquent pas. Mais je me permets de mettre sous vos yeux la référence
d'une communique et une analyse de ces faits :
http://www.leclea.be/pages/page_communiques.html#verdict
Chères amies,
Chers amis,
Je vous ai écris récemment pour vous dire mon inquiétude au sujet des lois
liberticides qui avaient été votées dans notre pays en 1999 et en 2003, et
qui nous menacent tous dangereusement.
Je vous ai écris récemment pour vous dire que j'avais perdu toute
confiance vis-�*-vis de la Ministre de la justice de mon pays, laquelle
s'était rendue coupable d'une machination visant �* livrer un de nos
concitoyens �* la "Justice" turque, par qui les opposants sont traités de
la manière que l'on sait.
Je vous écris aujourd'hui pour vous dire que j'ai moins confiance encore
dans la "Justice" de mon pays. Et pour vous dire que les craintes que
j'exprimais dans mes précédents messages sont hélas fondées.
Mardi, notre concitoyen Bahar Kimyongür a été condamné �* cinq ans de prison.
Les seuls actes objectifs qui lui sont reprochés sont : 1) avoir traduit
un tract d'un mouvement révolutionnaire turc 2) avoir un jour interpellé
publiquement, au parlement européen, le ministre turc des affaires
étrangères, 3) et plus généralement avoir diffusé des informations sur les
conditions de détention des opposants en Turquie.
Ses compagnons Musa Asoglu, Dursan Karatas, Sukriye Akar, Fehriye Erdal,
Zerrin Sari et Kaya Saz ont été respectivement condamnés �* 7, 5, 4, 4, 4
et 4 ans de prison, dans la même logique : ils n'ont commis aucun acte de
violence, n'ont pas incité �* la violence, et rien n'indique qu'ils aient
pu en avoir l'intention.
Pourquoi, alors, ces condamnations ? C'est que toutes ces activités sont
dorénavant jugées comme constitutives du terrorisme.
La simple d'appartenance est désormais un délit. Non seulement la
qualification de terrorisme s'applique désormais �* des activités qui
relevaient naguère dela simple liberté d'opinion, mais la loi réprime ceux
qui apportent assistance �* des organisations désignées comme terroristes,
même s'ils ne sont pas personnellement auteurs des faits reprochés �* ces
associations.
Une bonne partie des longs attendus du prononcé portaient d'ailleurs sur
la légitimité qu'il y avait pour la "Justice" (je fais usage, vous l'aurez
compris, des guillemets pour bien distinguer l'institution de la vertu) de
donner une interprétation très large aux dispositions de nos lois
liberticides.
Notez que cette décision, dans laquelle les pressions politique en
provenance de l'Etat turc ont été pour quelque chose, survient au moment
où l'Union Européenne se fait plus méfiante vis-�*-vis de la Turquie, en
raison du peu d'empressement de son gouvernement �* respecter ses citoyens.
Dorénavant, plus aucune personne désireuse de contester quelque chose dans
notre pays, du moins de manière tant soit peu efficace, ne sera �* l'abri :
grévistes, syndicalistes, militants de tous poils, résistants,
altermondialistes, objecteurs, sachez ce qui vous attend. Intellectuels
qui analysez, citoyens qui prenez la plume, artistes qui caricaturez,
terroristes vous êtes déj�*, même si vous ne le savez pas.
Les moyens pour en savoir plus, et pour vous faire une opinion, ne
manquent pas. Mais je me permets de mettre sous vos yeux la référence
d'une communique et une analyse de ces faits :
http://www.leclea.be/pages/page_communiques.html#verdict