PDA

View Full Version : =?iso-8859-1?q?L'Islam,un_bouc_=E9missaire_pour_occulter_les_ probl=E8mes_du_monde?=


12 november 2006, 19:05
MUSTAPHA CHERIF AU «QUOTIDIEN D'ORAN»
Interview réalisée le correspondant �* Paris: S. Raouf

"L'Islam, un bouc émissaire pour occulter les problèmes du monde"

Elève de Jacques Berque, professeur �* l'Université d'Alger et
professeur invité au Collège de France, Mustapha Cherif vient de
publier «L'islam. Tolérant ou intolérant» . Un essai dont il a
fait, actuellement, la promotion �* travers la France. L'ancien
ministre et ancien ambassadeur au Caire en a présenté les motivations
et le contenu au Centre d'accueil de la presse étrangère
�* Paris. Avant d'enchaîner par des communications dans les FNAC.
«Le Quotidien d'Oran» l'a rencontré. Entretien.
Le Quotidien d'Oran: Vu d'Occident, l'Islam, écrivez-vous en
guise d'introduction de l'essai, apparaît comme un méconnu
religieux, culturel et civilisationel. À quoi tient cette
illisibilité? Déficit d'explication de ses adeptes? Ou peu
d'empressement des Occidentaux �* en comprendre le message?
Mustapha Cherif: Les deux �* la fois. La responsabilité est partagée.
D'un côté, nous ne savons pas bien expliquer nos valeurs et
références fondatrices et, bien plus négatifs, certains des nôtres
apportent de l'eau au moulin des ennemis des peuples, en agissant de
manière irrationnelle, en usurpant le nom de l'Islam.
D'un autre côté, les discours dominants en Occident, depuis
longtemps, refusent souvent de reconnaître le droit �* la différence
et caricaturent notre religion de manière délibérée ou par
ignorance. Pourtant en rive nord, ils prétendent être les seuls �*
respecter l'autre différent, ce qui est loin de correspondre �* la
réalité. Résultat, malgré des efforts de certains chercheurs:
c'est la méconnaissance et les préjugés qui dominent.

Q.O: Vous faites valoir le mérite d'un de vos professeurs, Jacques
Berque. Entamée, voici une trentaine d'années, son entreprise de
traduction du Coran a été, �* vos yeux, un «acte majeur». Un
exercice au travers duquel il voulait aller �* la rencontre du
musulman, «le comprendre et s'enrichir avec lui». Son exemple,
force est de le constater, n'a pas fait tache d'huile.
M. C: C'est le moins que l'on puisse dire. La tradition des écoles
de l'orientalisme a comme disparu. Car malgré ce que disait, �*
juste titre, Edward Saïd -c'est-�*-dire que l'orientalisme
accompagnait et soutenait le colonialisme-, il y avait un savoir
élaboré qui tentait de comprendre. En Europe, les études
scientifiques sur l'Islam ont grandement reculé, malgré des efforts
de certains et la profusion des propos �* son sujet. La majorité des
travaux abordent notre religion et notre civilisation de manière
superficielle. Sous l'angle réducteur du sécuritaire, ou celui de
l'exotisme. Nous sommes dans l'alarmisme, la désinformation et les
manipulations.

Q.O: Depuis la prédiction de Samuel Samuel Huntington et la
médiatisation qui s'en est suivie, seul l'Islam cristallise les
débats. À la différence des autres religions, �* commencer par les
deux autres monothéistes, c'est �* lui qu'on renvoie les
désordres du monde. Attitude justifiée ou parti pris?
M. C.: L'Islam est devenu le bouc émissaire, comme diversion, pour
occulter les problèmes du monde. L'ambition d'hégémonie agite le
spectre d'un nouvel ennemi, d'un épouvantail. La crise est
mondiale, nous sommes dans le non-droit, le refus de la négociation et
la loi du plus fort. La situation est grave, et nous ne sommes pas
assez conscients de la nécessité de changer de manière urgente,
réfléchie et concrète les rapports de force qui, �* l'heure
actuelle, sont en notre défaveur. Les discours dominants dans le monde
ne parlent, par exemple, que du terrorisme des faibles qui
instrumentalise de manière criminelle la religion. Ces discours
dominants de la propagande occultent sciemment la réalité du
terrorisme des puissants qui occupent d'autres pays, répriment et
transgressent le droit international.

Q.O: Quelles sont, d'après vous, les causes de cet acharnement et de
cette propagande?
M.C: Nous représentons une différence quant au sens de la vie, �*
notre époque, car du temps de l'Occident classique, il y avait un
fond commun. On représente, aujourd'hui, une résistance morale face
au modèle déshumanisant que certains veulent imposer au monde entier.
On apparaît comme des dissidents, des hérétiques. Nous sommes,
depuis toujours des assoiffés de sens, de justice et des peuples
attachés �* la dignité. On veut nous isoler et nous empêcher de nous
allier avec les forces dans le monde, qui cherchent aussi, �* résister
aux injustices, �* la perte de sens. Le malheur réside, aussi, dans le
fait que certains qui usurpent le nom de l'Islam, par leurs actes
fondés sur la violence et l'idéologie des interdits -démarche
suicidaire-, choquent l'opinion mondiale. Nuisent �* ce qu'ils
croient défendre. Et trahissent la lettre et l'esprit de notre
religion. Tout comme certains qui, de l'extérieur de l'Islam, le
récusent sous prétexte de modernisme et participent aussi �* sa
caricature.

Q.O: L'une des critiques récurrentes a trait �* «l'intolérance»
et �* la «fermeture» des musulmans. La mondialisation faisant son
oeuvre, ces derniers sont crédités de toutes les adversités: rejet
de la modernité, opposition au progrès, allergie �* l'air du temps.
M.C: Ce sont des contrevérités. Les musulmans aspirent comme tous les
peuples au progrès. Rien, dans nos références fondatrices et notre
histoire ne s'oppose au progrès et �* l'ouverture. Au contraire,
tout l'exige. Mais, il est légitime de vouloir allier progrès et
authenticité.
Tout comme il est normal de critiquer les pesanteurs de notre
tradition, il est légitime de critiquer les dérives de la modernité.
Cela nous est refusé et sert d'alibi �* la stigmatisation. On veut
nous obliger �* passer �* l'Ouest sans conditions. Mais, de notre
côté, pour être crédibles, il nous faut pratiquer l'autocritique
et mettre tout en oeuvre pour corriger nos insuffisances, faire
évoluer l'ijtihad et le tajdid et se réformer en profondeur afin de
former un citoyen responsable et une société productive et créative.
Sinon on prêtera toujours le flanc.

Q.O: Les mêmes critiques brossent des états de lieux contrastés
entre les trois religions monothéistes.
Autant le christianisme et le judaïsme se sont remis en cause �*
l'épreuve du temps et, ce faisant, réformés. Autant l'Islam
s'est gardé d'une telle démarche.
M. C: Les caractéristiques de l'Islam et celles des deux autres
religions abrahamiques sont différentes, malgré des aspects communs.
L'Islam est réformateur de manière inhérente. Il n'a pas
d'église, chaque musulman est censé être libre face �* Dieu. Et sa
version de l'humain est naturelle: il permet les changements et
l'ouverture dans les rapports au monde. Mais, si reformer l'Islam
cela signifie le couper de la vie, le marginaliser, c'est voué �*
l'échec. Nul ne peut changer les valeurs et la vitalité de
l'Islam. Car la réforme aux yeux de l'Occident et de certains
modernistes, c'est mettre en oeuvre une vision réductrice du
religieux. C'est-�*-dire affirmer que c'est une oeuvre humaine,
liée �* des contingences historiques, plus encore fondée sur des
mythes et la subjectivité sources d'aliénations. Cette vision est
irrecevable. Si par contre, se reformer c'est faire évoluer
l'interprétation, mettre en valeur les potentialités
émancipatrices de l'Islam et adapter sa compréhension et sa
pratique �* la marche du temps, cela est non seulement possible mais
vital. Nous sommes en retard sur nombre de points, affaiblis par ceux
qui instrumentalisent la religion �* des fins politiques et freinés
par les tenants d'une tradition fermée, mais il faut savoir faire la
part des choses: ce sont des dérives et une contrefaçon, et non point
des causes coraniques.

Q.O: La conférence de presse que vous avez animée au Centre
d'accueil de la presse étrangère, �* Paris, a confirmé combien le
contenu du Coran suscite, plus que jamais, aux yeux des Occidentaux,
une multitude de questions. Au premier rang desquelles sa perception de
la différence de l'autre, autrement dit le non-musulman, la femme,
etc. Le texte sacré des musulmans est-il émaillé de tabous?
M. C: Contrairement aux préjugés, le Coran est constitué de 90% de
permissions, d'appels �* la tolérance, du respect du droit �* la
différence, au pardon et �* la patience, et seulement 10%
d'interdits et de recommandations �* la fermeté, ce qui n'est pas
des tabous. Tout comme pour la femme, elle est l'égale de l'homme.
C'est dans le couple que se situe le secret de la vie. L'Islam,
naturellement, respecte aussi la différence qui existe entre le
féminin et le masculin, et l'équilibre: ni exhibitionnisme de la
femme, ni son enfermement. Un fossé sépare parfois la perception
spirituelle et les discours féministes, �* cause notamment de leur
vision unisexiste d'une part et de nos dérives sociologiques, et
lectures arbitraires de nos textes, d'autre part. De plus, le modèle
dominant dans le monde laisse septique: nul n'a le monopole de la
vérité.

Q.O: Vous déplorez la chape de plomb qui pèse, en Occident, sur la
contribution de l'Islam �* l'essor des temps modernes. Le monde
musulman n'est-il pas le premier responsable?
M.C: L'Occident a été judeo-islamo-chrétien et greco-arabe et
l'on a fait croire qu'il fut seulement judéo-chrétien et
gréco-romain. Sans l'apport arabe, il n'y aurait pas eu de
renaissance européenne. La désislamisation du patrimoine commun,
l'amnésie, ont des conséquences néfastes pour tous. Nous avons une
part de responsabilité car on a participé aux ruptures. L'Emir
Abdelkader l'a bien compris. Il a combattu de manière exemplaire
l'agression coloniale, mais ensuite, il a essayé d'aider les
sociétés arabes �* renouer avec l'exercice de la raison et
l'efficacité scientifique, sans tourner le dos �* la spiritualité;
l'un n'empêche pas l'autre. Aujourd'hui, les réactions
aveugles face aux injustices et nos retards en matière de
développement politique et économique nous mettent, aux yeux de
l'opinion, au rang des derniers sous-développés de la planète.

Q.O: Des oeuvres remarquablement éclairées ont jalonné le
cheminement du monde musulman au travers des siècles. Or, ces textes
brillent par leur rareté, si ce n'est pas leur absence dans le monde
musulman. Elles se sont éclipsées des rayons de librairies pour
laisser place �* la littérature salafiste.
M.C: Hier, les pays arabes ont mis l'accent sur une littérature de
l'idéologie nationaliste soucieuse des questions matérielles. Cela
est utile peut-être, mais insuffisant. Depuis un certain temps, on
assiste �* la profusion de la littérature qui instrumentalise le
religieux, version rétrograde.
Le savoir objectif, dans toutes ses dimensions historiques,
scientifiques et théologiques reste, il est vrai, peu visible, voire
absent. Mais la demande est immense. La jeunesse est �* la recherche de
la connaissance, pour approfondir sa foi, et aussi sa maîtrise du
monde. Lire Ibn Khaldoun, Ibn Rochd et Ibn Arabi, pour ne citer que ces
grands symboles, parmi des milliers d'autres, est une exigence. Reste
�* aider les éditeurs et libraires, et nous autres intellectuels
d'aujourd'hui �* produire des textes qui tentent de répondre aux
interrogations de notre temps.

Q.O: L'éducation dans le monde musulman est au coeur du procès.
Otage de faux prophètes, elle fabrique, charge-t-on, des fanatiques
responsables de l'image brouillée et chahutée de l'Islam.
M.C: L'école est au coeur des enjeux de l'avenir. Mais toute la
société est responsable, la famille, les pouvoirs, la société
politique, la société civile, les médias... Il faut souligner
qu'au sujet de l'école, les extrémistes de tous bord perturbent
le besoin d'une vision objective. Il y a ceux qui veulent éliminer
des programmes, par exemple tout enseignement de la religion, et il y a
ceux qui ont une version obscurantiste et fermé de cet enseignement.
Alors qu'il s'agit d'apprendre �* nos enfants la connaissance du
fait religieux et l'apprentissage ouvert de valeurs inhérentes �*
notre histoire et identité. Le meilleur rempart contre les déviations
et tentations fanatiques c'est la connaissance, l'ignorance étant
une des sources des problèmes.

Q.O: Dialogue: tel est, souligné dans votre essai, le remède
approprié au fossé qui se creuse irrémédiablement entre l'Orient
et l'Occident. Y-a-t-il place au dialogue sur fond de guerre en Irak,
de persistance du conflit israélo-palestinien, d'islamophobie
rampante?
M.C: Depuis que l'humanité existe, le dialogue est le seul moyen
pour mettre fin �* des hostilités et travailler �* l'intérêt
général. Le problème, aujourd'hui, réside dans le fait que des
grandes puissances refusent le dialogue entre les peuples. Il faut que
les forces éprises de paix tentent de mettre fin �* ce face-�*-face de
la mort qui coûte très cher. Je suis inquiet car les forces
belliqueuses et les tenants de l'islamophobie marquent des points.
Par exemple, elles ont réussi �* amener le Vatican �* dissoudre
récemment la commission du dialogue inter-religieux, et la diluer dans
un organe des relations avec les non-croyants et la culture.
Et, sans honte, un ancien Premier ministre israélien a rendu visite au
Pape, cette semaine, pour lui demander de s'aligner sur les thèses
sionistes, en ce qui concerne le Hamas palestinien, et les relations
avec les pays musulmans. L'impasse du dialogue euroméditérannéen,
le peu de perspectives d'une réforme de l'ONU, et tant d'autres
dossiers en panne, sont le reflet de la nécessité du dialogue.
Les pays du Maghreb, l'Algérie, les pays de l'Europe du Sud, la
France, et, sur le plan des masses, les croyants de toutes confessions
et simplement les citoyens du monde attachés au Droit, peuvent oeuvrer
pour des relations fondées sur la justice et un universel commun, qui
nous font tant défaut.


http://mustapha-cherif.blogspot.com/

Arthur
12 november 2006, 19:35
L'Islam est un culte satanique de la Deese lunaire Baal Hamon travesti
en Dieu au travers de allah,

Le culte de satan aime le sang les martyre, la haine , et la devotion
du culte lunaire est de se soumettre. Tout ceci est dans l'islam,
car l'islam est un culte inversé et satanique.

Ceux qui pactise avec le diable ne peuvent se retacter, cat ils ont
vendus leur âme au diable.

Voila la vérité Wassup , la lumiere crevera les yeux
des fils du serpent pour l'eternite tel Promethée
qui a volé le feu aux Dieux,a été chatié pour
l'etenernite.

L'Islam est un bouc, car le bouc est le symbole de satan,

L'islam est LE probleme des la planete Terre et des terriens,

Ce culte satanqie disparaitra de la face de la Terre,tel
est ecrit dans lapocalypse de Saint Jean de Patmos.

La force du courou de dieu est immense envers les fils du serpent,
aucun d'entre eux ne pourra se cacher a sa face, car Dieu est, etait et
sera.

Kope
12 november 2006, 20:55
i am a radical muslim please read my blog.

ttp://www.xanga.com/hfghj23458654fgha

menfin
12 november 2006, 22:55
l'islam �* tj tort car religion de MERRRRRRRRRRRRRDE

<[email protected]> a écrit dans le message de news:
[email protected] om...
MUSTAPHA CHERIF AU «QUOTIDIEN D'ORAN»
Interview réalisée le correspondant �* Paris: S. Raouf

"L'Islam, un bouc émissaire pour occulter les problèmes du monde"

Elève de Jacques Berque, professeur �* l'Université d'Alger et
professeur invité au Collège de France, Mustapha Cherif vient de
publier «L'islam. Tolérant ou intolérant» . Un essai dont il a
fait, actuellement, la promotion �* travers la France. L'ancien
ministre et ancien ambassadeur au Caire en a présenté les motivations
et le contenu au Centre d'accueil de la presse étrangère
�* Paris. Avant d'enchaîner par des communications dans les FNAC.
«Le Quotidien d'Oran» l'a rencontré. Entretien.
Le Quotidien d'Oran: Vu d'Occident, l'Islam, écrivez-vous en
guise d'introduction de l'essai, apparaît comme un méconnu
religieux, culturel et civilisationel. À quoi tient cette
illisibilité? Déficit d'explication de ses adeptes? Ou peu
d'empressement des Occidentaux �* en comprendre le message?
Mustapha Cherif: Les deux �* la fois. La responsabilité est partagée.
D'un côté, nous ne savons pas bien expliquer nos valeurs et
références fondatrices et, bien plus négatifs, certains des nôtres
apportent de l'eau au moulin des ennemis des peuples, en agissant de
manière irrationnelle, en usurpant le nom de l'Islam.
D'un autre côté, les discours dominants en Occident, depuis
longtemps, refusent souvent de reconnaître le droit �* la différence
et caricaturent notre religion de manière délibérée ou par
ignorance. Pourtant en rive nord, ils prétendent être les seuls �*
respecter l'autre différent, ce qui est loin de correspondre �* la
réalité. Résultat, malgré des efforts de certains chercheurs:
c'est la méconnaissance et les préjugés qui dominent.

Q.O: Vous faites valoir le mérite d'un de vos professeurs, Jacques
Berque. Entamée, voici une trentaine d'années, son entreprise de
traduction du Coran a été, �* vos yeux, un «acte majeur». Un
exercice au travers duquel il voulait aller �* la rencontre du
musulman, «le comprendre et s'enrichir avec lui». Son exemple,
force est de le constater, n'a pas fait tache d'huile.
M. C: C'est le moins que l'on puisse dire. La tradition des écoles
de l'orientalisme a comme disparu. Car malgré ce que disait, �*
juste titre, Edward Saïd -c'est-�*-dire que l'orientalisme
accompagnait et soutenait le colonialisme-, il y avait un savoir
élaboré qui tentait de comprendre. En Europe, les études
scientifiques sur l'Islam ont grandement reculé, malgré des efforts
de certains et la profusion des propos �* son sujet. La majorité des
travaux abordent notre religion et notre civilisation de manière
superficielle. Sous l'angle réducteur du sécuritaire, ou celui de
l'exotisme. Nous sommes dans l'alarmisme, la désinformation et les
manipulations.

Q.O: Depuis la prédiction de Samuel Samuel Huntington et la
médiatisation qui s'en est suivie, seul l'Islam cristallise les
débats. À la différence des autres religions, �* commencer par les
deux autres monothéistes, c'est �* lui qu'on renvoie les
désordres du monde. Attitude justifiée ou parti pris?
M. C.: L'Islam est devenu le bouc émissaire, comme diversion, pour
occulter les problèmes du monde. L'ambition d'hégémonie agite le
spectre d'un nouvel ennemi, d'un épouvantail. La crise est
mondiale, nous sommes dans le non-droit, le refus de la négociation et
la loi du plus fort. La situation est grave, et nous ne sommes pas
assez conscients de la nécessité de changer de manière urgente,
réfléchie et concrète les rapports de force qui, �* l'heure
actuelle, sont en notre défaveur. Les discours dominants dans le monde
ne parlent, par exemple, que du terrorisme des faibles qui
instrumentalise de manière criminelle la religion. Ces discours
dominants de la propagande occultent sciemment la réalité du
terrorisme des puissants qui occupent d'autres pays, répriment et
transgressent le droit international.

Q.O: Quelles sont, d'après vous, les causes de cet acharnement et de
cette propagande?
M.C: Nous représentons une différence quant au sens de la vie, �*
notre époque, car du temps de l'Occident classique, il y avait un
fond commun. On représente, aujourd'hui, une résistance morale face
au modèle déshumanisant que certains veulent imposer au monde entier.
On apparaît comme des dissidents, des hérétiques. Nous sommes,
depuis toujours des assoiffés de sens, de justice et des peuples
attachés �* la dignité. On veut nous isoler et nous empêcher de nous
allier avec les forces dans le monde, qui cherchent aussi, �* résister
aux injustices, �* la perte de sens. Le malheur réside, aussi, dans le
fait que certains qui usurpent le nom de l'Islam, par leurs actes
fondés sur la violence et l'idéologie des interdits -démarche
suicidaire-, choquent l'opinion mondiale. Nuisent �* ce qu'ils
croient défendre. Et trahissent la lettre et l'esprit de notre
religion. Tout comme certains qui, de l'extérieur de l'Islam, le
récusent sous prétexte de modernisme et participent aussi �* sa
caricature.

Q.O: L'une des critiques récurrentes a trait �* «l'intolérance»
et �* la «fermeture» des musulmans. La mondialisation faisant son
oeuvre, ces derniers sont crédités de toutes les adversités: rejet
de la modernité, opposition au progrès, allergie �* l'air du temps.
M.C: Ce sont des contrevérités. Les musulmans aspirent comme tous les
peuples au progrès. Rien, dans nos références fondatrices et notre
histoire ne s'oppose au progrès et �* l'ouverture. Au contraire,
tout l'exige. Mais, il est légitime de vouloir allier progrès et
authenticité.
Tout comme il est normal de critiquer les pesanteurs de notre
tradition, il est légitime de critiquer les dérives de la modernité.
Cela nous est refusé et sert d'alibi �* la stigmatisation. On veut
nous obliger �* passer �* l'Ouest sans conditions. Mais, de notre
côté, pour être crédibles, il nous faut pratiquer l'autocritique
et mettre tout en oeuvre pour corriger nos insuffisances, faire
évoluer l'ijtihad et le tajdid et se réformer en profondeur afin de
former un citoyen responsable et une société productive et créative.
Sinon on prêtera toujours le flanc.

Q.O: Les mêmes critiques brossent des états de lieux contrastés
entre les trois religions monothéistes.
Autant le christianisme et le judaïsme se sont remis en cause �*
l'épreuve du temps et, ce faisant, réformés. Autant l'Islam
s'est gardé d'une telle démarche.
M. C: Les caractéristiques de l'Islam et celles des deux autres
religions abrahamiques sont différentes, malgré des aspects communs.
L'Islam est réformateur de manière inhérente. Il n'a pas
d'église, chaque musulman est censé être libre face �* Dieu. Et sa
version de l'humain est naturelle: il permet les changements et
l'ouverture dans les rapports au monde. Mais, si reformer l'Islam
cela signifie le couper de la vie, le marginaliser, c'est voué �*
l'échec. Nul ne peut changer les valeurs et la vitalité de
l'Islam. Car la réforme aux yeux de l'Occident et de certains
modernistes, c'est mettre en oeuvre une vision réductrice du
religieux. C'est-�*-dire affirmer que c'est une oeuvre humaine,
liée �* des contingences historiques, plus encore fondée sur des
mythes et la subjectivité sources d'aliénations. Cette vision est
irrecevable. Si par contre, se reformer c'est faire évoluer
l'interprétation, mettre en valeur les potentialités
émancipatrices de l'Islam et adapter sa compréhension et sa
pratique �* la marche du temps, cela est non seulement possible mais
vital. Nous sommes en retard sur nombre de points, affaiblis par ceux
qui instrumentalisent la religion �* des fins politiques et freinés
par les tenants d'une tradition fermée, mais il faut savoir faire la
part des choses: ce sont des dérives et une contrefaçon, et non point
des causes coraniques.

Q.O: La conférence de presse que vous avez animée au Centre
d'accueil de la presse étrangère, �* Paris, a confirmé combien le
contenu du Coran suscite, plus que jamais, aux yeux des Occidentaux,
une multitude de questions. Au premier rang desquelles sa perception de
la différence de l'autre, autrement dit le non-musulman, la femme,
etc. Le texte sacré des musulmans est-il émaillé de tabous?
M. C: Contrairement aux préjugés, le Coran est constitué de 90% de
permissions, d'appels �* la tolérance, du respect du droit �* la
différence, au pardon et �* la patience, et seulement 10%
d'interdits et de recommandations �* la fermeté, ce qui n'est pas
des tabous. Tout comme pour la femme, elle est l'égale de l'homme.
C'est dans le couple que se situe le secret de la vie. L'Islam,
naturellement, respecte aussi la différence qui existe entre le
féminin et le masculin, et l'équilibre: ni exhibitionnisme de la
femme, ni son enfermement. Un fossé sépare parfois la perception
spirituelle et les discours féministes, �* cause notamment de leur
vision unisexiste d'une part et de nos dérives sociologiques, et
lectures arbitraires de nos textes, d'autre part. De plus, le modèle
dominant dans le monde laisse septique: nul n'a le monopole de la
vérité.

Q.O: Vous déplorez la chape de plomb qui pèse, en Occident, sur la
contribution de l'Islam �* l'essor des temps modernes. Le monde
musulman n'est-il pas le premier responsable?
M.C: L'Occident a été judeo-islamo-chrétien et greco-arabe et
l'on a fait croire qu'il fut seulement judéo-chrétien et
gréco-romain. Sans l'apport arabe, il n'y aurait pas eu de
renaissance européenne. La désislamisation du patrimoine commun,
l'amnésie, ont des conséquences néfastes pour tous. Nous avons une
part de responsabilité car on a participé aux ruptures. L'Emir
Abdelkader l'a bien compris. Il a combattu de manière exemplaire
l'agression coloniale, mais ensuite, il a essayé d'aider les
sociétés arabes �* renouer avec l'exercice de la raison et
l'efficacité scientifique, sans tourner le dos �* la spiritualité;
l'un n'empêche pas l'autre. Aujourd'hui, les réactions
aveugles face aux injustices et nos retards en matière de
développement politique et économique nous mettent, aux yeux de
l'opinion, au rang des derniers sous-développés de la planète.

Q.O: Des oeuvres remarquablement éclairées ont jalonné le
cheminement du monde musulman au travers des siècles. Or, ces textes
brillent par leur rareté, si ce n'est pas leur absence dans le monde
musulman. Elles se sont éclipsées des rayons de librairies pour
laisser place �* la littérature salafiste.
M.C: Hier, les pays arabes ont mis l'accent sur une littérature de
l'idéologie nationaliste soucieuse des questions matérielles. Cela
est utile peut-être, mais insuffisant. Depuis un certain temps, on
assiste �* la profusion de la littérature qui instrumentalise le
religieux, version rétrograde.
Le savoir objectif, dans toutes ses dimensions historiques,
scientifiques et théologiques reste, il est vrai, peu visible, voire
absent. Mais la demande est immense. La jeunesse est �* la recherche de
la connaissance, pour approfondir sa foi, et aussi sa maîtrise du
monde. Lire Ibn Khaldoun, Ibn Rochd et Ibn Arabi, pour ne citer que ces
grands symboles, parmi des milliers d'autres, est une exigence. Reste
�* aider les éditeurs et libraires, et nous autres intellectuels
d'aujourd'hui �* produire des textes qui tentent de répondre aux
interrogations de notre temps.

Q.O: L'éducation dans le monde musulman est au coeur du procès.
Otage de faux prophètes, elle fabrique, charge-t-on, des fanatiques
responsables de l'image brouillée et chahutée de l'Islam.
M.C: L'école est au coeur des enjeux de l'avenir. Mais toute la
société est responsable, la famille, les pouvoirs, la société
politique, la société civile, les médias... Il faut souligner
qu'au sujet de l'école, les extrémistes de tous bord perturbent
le besoin d'une vision objective. Il y a ceux qui veulent éliminer
des programmes, par exemple tout enseignement de la religion, et il y a
ceux qui ont une version obscurantiste et fermé de cet enseignement.
Alors qu'il s'agit d'apprendre �* nos enfants la connaissance du
fait religieux et l'apprentissage ouvert de valeurs inhérentes �*
notre histoire et identité. Le meilleur rempart contre les déviations
et tentations fanatiques c'est la connaissance, l'ignorance étant
une des sources des problèmes.

Q.O: Dialogue: tel est, souligné dans votre essai, le remède
approprié au fossé qui se creuse irrémédiablement entre l'Orient
et l'Occident. Y-a-t-il place au dialogue sur fond de guerre en Irak,
de persistance du conflit israélo-palestinien, d'islamophobie
rampante?
M.C: Depuis que l'humanité existe, le dialogue est le seul moyen
pour mettre fin �* des hostilités et travailler �* l'intérêt
général. Le problème, aujourd'hui, réside dans le fait que des
grandes puissances refusent le dialogue entre les peuples. Il faut que
les forces éprises de paix tentent de mettre fin �* ce face-�*-face de
la mort qui coûte très cher. Je suis inquiet car les forces
belliqueuses et les tenants de l'islamophobie marquent des points.
Par exemple, elles ont réussi �* amener le Vatican �* dissoudre
récemment la commission du dialogue inter-religieux, et la diluer dans
un organe des relations avec les non-croyants et la culture.
Et, sans honte, un ancien Premier ministre israélien a rendu visite au
Pape, cette semaine, pour lui demander de s'aligner sur les thèses
sionistes, en ce qui concerne le Hamas palestinien, et les relations
avec les pays musulmans. L'impasse du dialogue euroméditérannéen,
le peu de perspectives d'une réforme de l'ONU, et tant d'autres
dossiers en panne, sont le reflet de la nécessité du dialogue.
Les pays du Maghreb, l'Algérie, les pays de l'Europe du Sud, la
France, et, sur le plan des masses, les croyants de toutes confessions
et simplement les citoyens du monde attachés au Droit, peuvent oeuvrer
pour des relations fondées sur la justice et un universel commun, qui
nous font tant défaut.


http://mustapha-cherif.blogspot.com/

Arthur
12 november 2006, 23:25
menfin a écrit :
> l'islam �* tj tort car religion de MERRRRRRRRRRRRRDE


je me permet d'ajouter une modification que ce n'est pas une religion
mais une secte, car elle rend ses adeptes dependants et appel a la haine
des non adeptes.