Nomen Nescio
15 februari 2007, 21:11
Les autorités intégristes de Téhéran viennent de clôturer un concours international de dessins antisémites. Objectif : nier les crimes nazis contre l’Humanité. Le deuxième pris revient �* Chard, la dessinatrice de « Rivarol », un journal d’extrême droite français. En Belgique, ses partisans sont nombreux. Parmi eux, il y a Belgique & Chrétienté.
« Rivarol », Chard et leurs amis n’aiment pas les juifs
Extrême droite, négationnisme et antisémitisme
Les autorités intégristes de Téhéran viennent de clôturer un concours international de dessins antisémites. Objectif : nier les crimes nazis contre l’Humanité. Le deuxième pris revient �* Chard, la dessinatrice de « Rivarol », un journal d’extrême droite français. En Belgique, ses partisans sont nombreux. Parmi eux, il y a Belgique & Chrétienté. Survol d’une mouvance politique nostalgique de l’Ordre nouveau.
Au début du mois de novembre, l’Associated press informait dans l’une de ses dépêches destinées aux médias que « la dessinatrice française Chard, qui publie régulièrement dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, a obtenu le deuxième prix, doté de l’équivalent de 6.300 euros », du concours iranien de « caricatures de l’Holocauste ». Ce concours avait été lancé, en février dernier par les autorités de Téhéran, suite au scandale suscité par les caricatures du prophète Mohammed, diffusées dans un journal danois, l’année dernière.
Depuis le milieu des années 1980, Téhéran est devenue une véritable Mecque internationale du négationnisme. De diverses façons, les autorités politico-religieuses iraniennes apportent un soutien inconditionnel �* ceux qui nient l’existence des chambres �* gaz homicides mises en place par la dictature nazie pour exterminer les Juifs européens, durant la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs négateurs-menteurs européens ont ainsi pu bénéficier du soutien des ayatollahs et même de l’asile politique en Iran...
Chard nie
Pseudonyme de Françoise Pichard (né en 1941), Chard dément aujourd’hui avoir participé �* ce concours négationniste. En août, la dessinatrice avait déj�* affirmé �* l’hebdomadaire français le Nouvel Observateur qu’elle n’avait « jamais envoyé le moindre dessin ». En précisant encore : « Je n’ai jamais eu le moindre contact avec un officiel iranien, avant ou après la publication du ’palmarès’ ». C’est bien possible. Mais, une chose est sûre : ex-aequo avec un dessinateur brésilien, Chard figure bel et bien en deuxième position de ce concours.
Le 17 août, le site Internet d’extrême droite « Altermedia », proche de Chard, avait lui même diffusé une dépêche disant : « Plusieurs Français dont la dessinatrice française Chard, collaboratrice de l’hebdomadaire Rivarol auraient des dessins exposés » �* l’exposition des caricatures de ce concours négationniste.
Négationniste mais hypocrite...
Reconnaissant l’existence de ce dessin, Chard informe, dans une édition récente de l’hebdomadaire Rivarol, qu’« il date d’une bonne dizaine d’années ». Selon la caricaturiste d’extrême droite, ce croquis était « destiné �* un usage strictement privé ». Pourtant, il serait extrait d’un de ses recueilles de dessins... « Le petit révisionniste illustré » (le terme révisionniste est celui utilisé par les négationnistes pour se désigner de manière politiquement correcte). Force est de constater que la divulgation aujourd’hui du palmarès de l’immonde concours, initié par les intégristes de Téhéran, gêne fortement Chard. Qui semble vouloir éviter désormais de possibles poursuites judiciaires, si jamais son dessin primé par les négationnistes iraniens venait �* être diffusé en France.
Chard est connue pour ses dessins stigmatisant �* outrance les Juifs, les Arabes, les Noirs... Spécialiste dans la caricature politique la plus abjecte, elle milite au sein de l’extrême droite depuis bien longtemps, en collaborant notamment �* plusieurs titres de la « presse nationaliste ». Elle a énormément publié dans Présent, journal intégriste catholique d’extrême droite. Elle a aussi illustrée les ouvrages d’auteurs néofascistes, comme l’un de l’antisémite Henry Coston (1910-2001). En 1996, Chard sortait de presse un livre de ses dessins, intitulé « Profanation », �* l’Æncre, une maison d’éditions parisiennes spécialisée en opuscules néonazis, antisémites et négationnistes. L’année dernière, avec un autre caricaturiste de la même trempe, Konk (dont les dessins étaient notamment publiés en Belgique dans le journal Polémique-Info d’Alain Escada et le sont toujours aujourd’hui au sein de l’extrême droite belge, Vlaams Blok/Belang compris), elle proposait �* son public « Le petit révisionniste illustré ». Dans un autre de ses ouvrages, « Ma déclaration des droits de l’homme », une dédicace figure pour le « révisionniste Zündel », un acharné négateur-menteur du génocide juif, actuellement emprisonné en Allemagne pour racisme.
Rivarol contre l’« L’Amérique judéo-nègre »
Pour sa part Rivarol, dont Chard est aujourd’hui la dessinatrice attitrée, il est un hebdomadaire engagé, depuis 1951, dans le combat nationaliste pour une « France blanche » et épurée de ses multiples ennemis. « Depuis quelques années, l’antisionisme et le négationnisme occupent une part importante du contenu rédactionnel » de Rivarol, était-il déj�* précisé en 1992 dans le livre « Les droites nationales et radicales en France » de Jean-Yves Camus et René Monzat (publié aux Presse universitaires de Lyon). Spécialistes incontournables de l’extrême droite, les auteurs de ce livre informaient encore : « Depuis 1990, le parti-pris anti-juif du journal s’est accentué dans les articles qui dénoncent l’influence supposée de la communauté juive sur la politique française ».
Le journaliste nord-américain Mark Hunter, auteur d’un ouvrage d’enquête sur le Front national français (« Un Américain au Front - Enquête au sein du FN », chez Stock, 1997) décrit dans celui-ci l’ambiance d’un diner-débat parisien avec la « presse nationale », auquel il participa. Au cours de celui-ci : « Camille Galic, une petite femme élégante �* la voix rauque, directrice de Rivarol, (hebdomadaire) �* l’antisémitisme obsessionnel, saisit le micro. Me tournant vers elle, je la vis, le corps agité de tremblements hurler : « L’Amérique juive ! L’Amérique nègre ! L’Amérique judéo-nègre ! Encore un de ces extraordinaires moments de libération attendus par tous. Mais celui-ci n’eut pas, en l’occurrence, l’effet escompté. Au lieu d’applaudir, l’assistance resta un instant silencieuse. A ma table, chacun se mit �* regarder son assiette. Galic avait dépassé les limites de ce qui est convenable (...), et sa faute était pire car il y avait un étrange dans la salle (...) et c’était exactement le genre de propos qui risquaient de leur nuire �* tous s’ils venaient �* être imprimés ». La diatribe de la patronne de Rivarol le sera, le 21 avril 1996, dans le New York Times Magazine. Mark Hunter mentionne encore dans son livre qu’après sa sortie antisémite, Camille Galic « dans l’intervalle (...) avait continué, évoquant la « mafia israélite » des Hauts-de-Seine. Son antisémitisme était comme une croûte qu’elle ne pouvait s’empêcher de gratter ».
Pour le contenu de certains articles, le soutien au racisme organisé et au négationnisme, des plaintes ont été régulièrement déposées contre Rivarol. En avril 1998, cet hebdomadaire est condamné �* une amende de 15.000 francs français de l’époque pour contestation de crimes contre l’humanité [1]. Jean-Marie Le Pen, président du Front national français, suite �* une interview accordée au journal de Galic et Chard, en janvier 2005, sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris, en juin 2007, pour « complicité d’apologie de crime de guerre » et « complicité de contestation de crime contre l’humanité ». L’avocat de Jean-Marie Le Pen est un dénommé Wallerand de Saint-Just. Dirigeant, affilié ou avocat de plusieurs organisations d’extrême droite (FN, Chrétienté-Solidarité, Agrif, Fraternité Saint-Pie X...), ce dernier est par ailleurs le co-fondateur de Jus Patria, avec Henry Laquay, avocat belge et militant de Belgique & Chrétienté, l’un des principaux « correspondants belges » de Rivarol. Ce « monde » est petit.
La directrice de Rivarol (deuxième en partant de gauche) �* la tribune d’un meeting de la droite nationale pure dure flamande de France, �* Lille, en juin 2003. Hervé Van Laethem, ex-dirigeant du groupe néonazi l’Assaut et proche de Belgique & Chrétienté, y était aussi .
« Rivarol », Chard et leurs amis n’aiment pas les juifs
Extrême droite, négationnisme et antisémitisme
Les autorités intégristes de Téhéran viennent de clôturer un concours international de dessins antisémites. Objectif : nier les crimes nazis contre l’Humanité. Le deuxième pris revient �* Chard, la dessinatrice de « Rivarol », un journal d’extrême droite français. En Belgique, ses partisans sont nombreux. Parmi eux, il y a Belgique & Chrétienté. Survol d’une mouvance politique nostalgique de l’Ordre nouveau.
Au début du mois de novembre, l’Associated press informait dans l’une de ses dépêches destinées aux médias que « la dessinatrice française Chard, qui publie régulièrement dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, a obtenu le deuxième prix, doté de l’équivalent de 6.300 euros », du concours iranien de « caricatures de l’Holocauste ». Ce concours avait été lancé, en février dernier par les autorités de Téhéran, suite au scandale suscité par les caricatures du prophète Mohammed, diffusées dans un journal danois, l’année dernière.
Depuis le milieu des années 1980, Téhéran est devenue une véritable Mecque internationale du négationnisme. De diverses façons, les autorités politico-religieuses iraniennes apportent un soutien inconditionnel �* ceux qui nient l’existence des chambres �* gaz homicides mises en place par la dictature nazie pour exterminer les Juifs européens, durant la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs négateurs-menteurs européens ont ainsi pu bénéficier du soutien des ayatollahs et même de l’asile politique en Iran...
Chard nie
Pseudonyme de Françoise Pichard (né en 1941), Chard dément aujourd’hui avoir participé �* ce concours négationniste. En août, la dessinatrice avait déj�* affirmé �* l’hebdomadaire français le Nouvel Observateur qu’elle n’avait « jamais envoyé le moindre dessin ». En précisant encore : « Je n’ai jamais eu le moindre contact avec un officiel iranien, avant ou après la publication du ’palmarès’ ». C’est bien possible. Mais, une chose est sûre : ex-aequo avec un dessinateur brésilien, Chard figure bel et bien en deuxième position de ce concours.
Le 17 août, le site Internet d’extrême droite « Altermedia », proche de Chard, avait lui même diffusé une dépêche disant : « Plusieurs Français dont la dessinatrice française Chard, collaboratrice de l’hebdomadaire Rivarol auraient des dessins exposés » �* l’exposition des caricatures de ce concours négationniste.
Négationniste mais hypocrite...
Reconnaissant l’existence de ce dessin, Chard informe, dans une édition récente de l’hebdomadaire Rivarol, qu’« il date d’une bonne dizaine d’années ». Selon la caricaturiste d’extrême droite, ce croquis était « destiné �* un usage strictement privé ». Pourtant, il serait extrait d’un de ses recueilles de dessins... « Le petit révisionniste illustré » (le terme révisionniste est celui utilisé par les négationnistes pour se désigner de manière politiquement correcte). Force est de constater que la divulgation aujourd’hui du palmarès de l’immonde concours, initié par les intégristes de Téhéran, gêne fortement Chard. Qui semble vouloir éviter désormais de possibles poursuites judiciaires, si jamais son dessin primé par les négationnistes iraniens venait �* être diffusé en France.
Chard est connue pour ses dessins stigmatisant �* outrance les Juifs, les Arabes, les Noirs... Spécialiste dans la caricature politique la plus abjecte, elle milite au sein de l’extrême droite depuis bien longtemps, en collaborant notamment �* plusieurs titres de la « presse nationaliste ». Elle a énormément publié dans Présent, journal intégriste catholique d’extrême droite. Elle a aussi illustrée les ouvrages d’auteurs néofascistes, comme l’un de l’antisémite Henry Coston (1910-2001). En 1996, Chard sortait de presse un livre de ses dessins, intitulé « Profanation », �* l’Æncre, une maison d’éditions parisiennes spécialisée en opuscules néonazis, antisémites et négationnistes. L’année dernière, avec un autre caricaturiste de la même trempe, Konk (dont les dessins étaient notamment publiés en Belgique dans le journal Polémique-Info d’Alain Escada et le sont toujours aujourd’hui au sein de l’extrême droite belge, Vlaams Blok/Belang compris), elle proposait �* son public « Le petit révisionniste illustré ». Dans un autre de ses ouvrages, « Ma déclaration des droits de l’homme », une dédicace figure pour le « révisionniste Zündel », un acharné négateur-menteur du génocide juif, actuellement emprisonné en Allemagne pour racisme.
Rivarol contre l’« L’Amérique judéo-nègre »
Pour sa part Rivarol, dont Chard est aujourd’hui la dessinatrice attitrée, il est un hebdomadaire engagé, depuis 1951, dans le combat nationaliste pour une « France blanche » et épurée de ses multiples ennemis. « Depuis quelques années, l’antisionisme et le négationnisme occupent une part importante du contenu rédactionnel » de Rivarol, était-il déj�* précisé en 1992 dans le livre « Les droites nationales et radicales en France » de Jean-Yves Camus et René Monzat (publié aux Presse universitaires de Lyon). Spécialistes incontournables de l’extrême droite, les auteurs de ce livre informaient encore : « Depuis 1990, le parti-pris anti-juif du journal s’est accentué dans les articles qui dénoncent l’influence supposée de la communauté juive sur la politique française ».
Le journaliste nord-américain Mark Hunter, auteur d’un ouvrage d’enquête sur le Front national français (« Un Américain au Front - Enquête au sein du FN », chez Stock, 1997) décrit dans celui-ci l’ambiance d’un diner-débat parisien avec la « presse nationale », auquel il participa. Au cours de celui-ci : « Camille Galic, une petite femme élégante �* la voix rauque, directrice de Rivarol, (hebdomadaire) �* l’antisémitisme obsessionnel, saisit le micro. Me tournant vers elle, je la vis, le corps agité de tremblements hurler : « L’Amérique juive ! L’Amérique nègre ! L’Amérique judéo-nègre ! Encore un de ces extraordinaires moments de libération attendus par tous. Mais celui-ci n’eut pas, en l’occurrence, l’effet escompté. Au lieu d’applaudir, l’assistance resta un instant silencieuse. A ma table, chacun se mit �* regarder son assiette. Galic avait dépassé les limites de ce qui est convenable (...), et sa faute était pire car il y avait un étrange dans la salle (...) et c’était exactement le genre de propos qui risquaient de leur nuire �* tous s’ils venaient �* être imprimés ». La diatribe de la patronne de Rivarol le sera, le 21 avril 1996, dans le New York Times Magazine. Mark Hunter mentionne encore dans son livre qu’après sa sortie antisémite, Camille Galic « dans l’intervalle (...) avait continué, évoquant la « mafia israélite » des Hauts-de-Seine. Son antisémitisme était comme une croûte qu’elle ne pouvait s’empêcher de gratter ».
Pour le contenu de certains articles, le soutien au racisme organisé et au négationnisme, des plaintes ont été régulièrement déposées contre Rivarol. En avril 1998, cet hebdomadaire est condamné �* une amende de 15.000 francs français de l’époque pour contestation de crimes contre l’humanité [1]. Jean-Marie Le Pen, président du Front national français, suite �* une interview accordée au journal de Galic et Chard, en janvier 2005, sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris, en juin 2007, pour « complicité d’apologie de crime de guerre » et « complicité de contestation de crime contre l’humanité ». L’avocat de Jean-Marie Le Pen est un dénommé Wallerand de Saint-Just. Dirigeant, affilié ou avocat de plusieurs organisations d’extrême droite (FN, Chrétienté-Solidarité, Agrif, Fraternité Saint-Pie X...), ce dernier est par ailleurs le co-fondateur de Jus Patria, avec Henry Laquay, avocat belge et militant de Belgique & Chrétienté, l’un des principaux « correspondants belges » de Rivarol. Ce « monde » est petit.
La directrice de Rivarol (deuxième en partant de gauche) �* la tribune d’un meeting de la droite nationale pure dure flamande de France, �* Lille, en juin 2003. Hervé Van Laethem, ex-dirigeant du groupe néonazi l’Assaut et proche de Belgique & Chrétienté, y était aussi .