John Stufflebeam |
10 februari 2011 22:53 |
N-VA woordvoerder schrijft brief "en flamand"
Jean Quatremer is een nogal excentrieke journalist van de Franse krant Libération. Op zijn blog haalt hij regelmatig uit naar les nationalises flamands. Volgens Jean zouden die - naar Servisch voorbeeld - enkele gemeenten in Vlaams Brabant willen zuiveren.
Nu is de man verbaasd dat hij Bart De Wever niet kan interviewen. Hij heeft een beleefde brief van Jeroen Van Overmeer gekregen (woordvoerder N-VA). En die brief is geschreven - je houdt het niet voor mogelijk - en flamand.
Gelukkig heeft Jean Quatremer de brief laten vertalen, en op zijn blog gezet. Lees vooral ook zijn reactie op
http://bruxelles.blogs.liberation.fr...e-la-n-va.html
Citaat:
« Cher monsieur Quatremer,
Sur votre blog, en date d’hier (08/02/2011), avec pour titre “Autisme flamingant”, je lis que vous êtes particulièrement en colère parce que vous m’avez appelé quelques fois et que je n’ai pas pris le combiné, chose que je ne conteste du reste pas. Vous êtes fâché parce qu’aussi bien les présidents de la N-VA Bart De Wever que le ministre-président flamand Kris Peeters ne veulent pas vous accorder une interview. Et votre conclusion est : les Flamands ne doivent pas venir se plaindre s’ils ont une mauvaise image �* l’étranger. Ne pas répondre au téléphone, de manière systématique, n’est en effet pas très aimable. Permettez-moi [donc] par la présente de vous faire parvenir une réponse amicale aux questions que vous vous posez.
La Flandre n’est-elle pas préoccupée par son image �* l’étranger ? Bien sûr que si. Bart De Wever et la N-VA ne sont-ils pas préoccupés de leur image �* l’étranger ? Bien sûr que si. C’est �* regret que nous devons toutefois établir que notre image est régulièrement salie sur le théâtre international, et ce n’est pas un hasard, par les actions que mènent certains politiciens francophones en Belgique, qui ont d’excellentes connexions avec la communauté francophone internationale. Et pour la Flandre, c’est [déj�*] de facto un handicap que la communauté internationale suive plus facilement les médias francophones que les médias flamands. C’est compréhensible, le français est de fait une plus grande langue mondiale que le néerlandais.
Pourquoi ne donnons-nous pas alors des interviews aux médias internationaux pour redresser cette image ? Nous le faisons, et même souvent. Mieux encore, après la spectaculaire victoire électorale de la N-VA en juin 2010, nous avons expressément décidé au sein du parti d’investir beaucoup de temps et d’énergie dans la communication vers la communauté internationale. Parce que nous sommes conscients du fait que la politique belge en général, et l’aspiration flamande pour plus d’autonomie sont particulièrement difficiles �* comprendre pour les gens de l’extérieur. Parce que nous sommes conscients que cette aspiration �* l’autonomie est souvent mal comprise �* l’étranger. Parce que nous trouvons qu’en tant que plus grand parti de Flandre, nous portons également une responsabilité, et devons travailler �* une image positive de la Flandre dans le monde extérieur.
Je fais ici une liste des médias internationaux auxquels les membres les plus éminents de la N-VA ont déj�* donné une interview au cours des mois précédents (et il est possible que j’en oublie quelques-unes) :
∞ Bart De Wever (président de la N-VA): Financial Times Deutschland, Time Magazine, Der Spiegel, The New Yorker
∞ Danny Pieters (président du Sénat, N-VA): The Economist, BBC, RAI (Italie), ORF (Autriche), TRT (Turquie), ERT (Grèce)
∞ Geert Bourgeois (vice-ministre président flamand, N-VA): De Volkskrant, Zaman Benelux (Turc)
∞ Siegfried Bracke (Député fédéral N-VA): NOS
∞ Ben Weyts (Député fédéral N-VA): SVT (Suédois)
∞ Wilfried Vandaele (Député flamand N-VA): France 2
Une liste assez impressionnante (sic), pas vrai ? De plus, les têtes du parti ont eu, avec la régularité d’une horloge, des discussions discrètes avec les ambassadeurs et les consuls étrangers. Et bientôt, la N-VA lance un site web entièrement trilingue, en néerlandais, en français et en anglais. Ça ne me paraît pas de l’“autisme flamingant”.
J’arrive ainsi �* votre question originelle : pourquoi la N-VA ne vous accorde-t-elle pas d’interview ? Eh bien, je vais vous répondre de manière très polie, mais aussi très claire : il y a certaines personnes avec lesquelles nous choisissons de ne pas parler. Nous n’avons pas le moindre problème �* donner des interviews �* des médias qui nous critiquent régulièrement sévèrement. Comme vous l’écrivez, nous avons déj�* plusieurs fois donné des interviews �* la Libre Belgique. Je vous invite �* lire ce journal quotidiennement, je crois que vous pourrez difficilement soutenir que c’est un journal qui soutient la N-VA. Vous ne pouvez certainement pas faire ce reproche �* Francis Van de Woestyne, cet homme ne l’a pas mérité. Mais revenons �* plus de sérieux : il y a des limites �* nos yeux.
Permettez-moi peut-être de faire une petite liste de quelques citations. Le 17 novembre 2010, vous décrivez dans une interview dans Le Soir la situation politique en Belgique : “Il y a les gentils, les victimes – avec quarante-trois guillemets – qui sont les francophones, les Wallons et les Bruxellois. Et puis il y a les méchants, les “bad guys ” qui sont les Flamands.» Dans cette même interview, vous comparez certains conflits linguistiques dans les communes flamandes périphériques de Bruxelles avec des situations yougoslaves : “Cela se passerait en Serbie, cela porterait un nom et ce pays serait �* la porte de l’Union européenne.” La Flandre doit donc selon vous être expulsée de l’UE. Nous prenons acte.
S’agissait-il d’une formulation malheureuse dans un moment de mauvaise humeur ? Eh bien non. Déj�* le 17 mai 2008, deux ans auparavant, vous déclariez au Morgen, �* propos des politiciens flamands : “Ils sèment la haine entre deux communautés qui ne se sont jamais haïes. Ils les dirigent vers une guerre ethnolinguistique qui rappelle les Balkans.”
Juste avant les dernières élections en Belgique, le 9 juin 2010, vous écriviez, toujours dans De Morgen : “Comme toutes les formes de nationalisme, la variante flamande ne viole pas seulement l’état de droit, mais il s’oppose également aux valeurs européennes.» Que certaines formes extrêmes de nationalisme ne soient pas saines (ce qui vaut d’ailleurs pour les extrêmes de tous les — ismes), nous l’admettons volontiers. Mais �* vos yeux, TOUTES les formes de nationalisme sont un ‘viol de l’état de droit’. Dans le même article, vous écrivez de plus que la délimitation de la frontière linguistique au début des années 60 était un ‘crime contre la Belgique’. Oui, oui. Nous avons bien lu : ‘un crime’.
Bien que je trouve de telles déclarations abominablement injustes, je ne vous retire pas le droit de les exprimer. Je ne peux qu’espérer que de votre côté, vous nous octroyiez le droit de préférer ne pas parler �* des gens qui nous accusent de viol, de crimes et d’actions guerrières. Il y a des limites. Autrement dit, si vous m’appelez tout �* l’heure, il y a très peu de chances que je décroche le téléphone. Vous pouvez donc vous épargnez cette peine.
Salutations polies,
Jeroen Overmeer
Porte-parole N-VA »
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