![]() |
UNLM Et si on évitait de faire rimer gratuité et irresponsabilité ?
Xavier Brenez, Directeur Général de l'Union Nationale des Mutualités Libres:"A quoi sert de vouloir responsabiliser les patients avec les tickets modérateurs dans le cadre de l’assurance obligatoire si cet effet peut être annulé par des interventions de l’assurance complémentaire ?"
Depuis peu, certaines mutualités remboursent intégralement la quote-part personnelle que leurs affiliés doivent acquitter sur les honoraires de leur médecin. Ces tickets modérateurs (TM) sont remboursés par l’assurance complémentaire des mutualités concernées, qui le font savoir �* grand renfort de publicités vantant la soi-disant "gratuité" des soins pour leurs affiliés. Cette évolution soulève la question de la cohérence de notre système. A quoi sert en effet de vouloir responsabiliser les patients avec les TM dans le cadre de l’assurance obligatoire si cet effet peut être annulé par des interventions de l’assurance complémentaire ? N’oublions pas que le TM fait partie des instruments mis en place par les acteurs de la santé (mutualités y comprises), dans le cadre de l’assurance obligatoire, pour responsabiliser les patients et éviter une surconsommation de soins. De nombreux pays ont dans cette optique pris des mesures pour décourager, voire interdire, la prise en charge de TM par les mutualités ou les assureurs. Ceci étant dit, une réflexion plus large s’impose sur la charge financière laissée aux patients. Le TM est un instrument utile pour la maîtrise des dépenses de soins de santé qui doit être utilisé �* bon escient. Mal configuré, il limite la consommation médicale de manière linéaire sans faire de distinction entre les soins essentiels ou non essentiels, avec le risque de mettre certaines catégories de patients dans une situation critique. Aujourd’hui, les TM pèsent encore trop sur les malades chroniques et les bas revenus, génèrent des coûts administratifs importants et ne favorisent pas la performance du système en s’assurant de l’adéquation des soins. Or, il devrait être possible de les transformer en mécanismes encourageant les patients �* recourir �* des soins �* haute valeur ajoutée en lieu et place de traitements de faible valeur*. Reste enfin que l’évolution des assurances complémentaires des mutualités pose question. D’abord parce qu’elles détournent les instruments de politique de santé de leur but premier. Ensuite parce qu’elles s’éloignent de plus en plus de leur mission de base, la santé. Le temps est sans doute venu de baliser l’assurance complémentaire, cela éviterait peut-être de faire rimer gratuité… et irresponsabilité. * Traitements évitables ou qui n’ont pas démontré leur efficacité thérapeutique Bron: politics.be |
Alle tijden zijn GMT +1. Het is nu 18:55. |
Forumsoftware: vBulletin®
Copyright ©2000 - 2025, Jelsoft Enterprises Ltd.
Content copyright ©2002 - 2020, Politics.be