[size=4]Blanke pedofiel die gehandicapten verkrachtte na lange tijd pas voor gerecht ![/size]
Émile Louis réfute en bloc l'acte d'accusation
Emile Louis, qui comparaît depuis ce matin devant la cour d'assises de l'Yonne, accusé de l'assassinat de sept jeunes femmes dans la région d'Auxerre �* la fin des années 70, a contesté dans l'après-midi tous les faits qui lui sont reprochés. «Je conteste, Monsieur le président, l'intégralité des faits», a déclaré M. Louis d'une voix légèrement chevrotante. La cour venait d'écouter pendant environ 1h30 la lecture de l'acte d'accusation, qui détaille les charges pesant contre l'accusé dans chacune des sept disparitions. Après cette courte déclaration de l'accusé, l'audience a été suspendue. Elle devait reprendre peu après, avec l'examen de la personnalité de M. Louis, en commençant par l'évocation de son enfance.
Avec AFP
Stéphane Durand-Souffland
[03 novembre 2004]
Au milieu des années 70, l'autocar des Rapides de Bourgogne sillonnait les routes vallonnées de l'Auxerrois. Au volant, seul maître �* bord, le chauffeur conduisait des adolescentes affligées d'un léger handicap mental vers leur institution spécialisée. Élégant, l'oeil pétillant, l'accent gourmand du pays de Colette, Émile Louis était très apprécié de ses jeunes passagères. Certaines s'empressaient pour goûter le privilège de voyager �* ses côtés. Qu'importe s'il avait parfois la main baladeuse, le verbe égrillard.
Les experts psychologues ont dressé un portrait glaçant d'Emile Louis, qui comparait aujourd'hui au palais de justice d'Auxerre. Celui d'un individu privé d'affects, empli de haine, pétri de perversion.
(Photo AFP)
Autres voyages, autre décor : les berges de la rivière Serein, une nuit de pleine lune. Émile Louis n'est plus le même : une
«bestiole» s'est emparée de lui, qui le force �*
«faire du mal». Il a attiré une jeune fille sous un fallacieux prétexte. Après l'avoir contrainte �* une relation sexuelle brutale, le Charon de l'Yonne emmenait sa proie sur l'autre rive, celle d'où l'on ne revient pas.
C'est du moins ce qui ressort de ses aveux, passés en décembre 2002. Émile Louis se dépeignait alors lui-même en loup-garou débordé par ses
«pulsions», homme �* femmes qui parfois, sans savoir pourquoi, tuait ses conquêtes. Il conduira les enquêteurs l�* où, disait-il, il avait enseveli les corps : ceux de Jacqueline Weis et Madeleine Dejust furent exhumés sur ses indications. Le «loup-garou», toutefois, gardait le sens des réalités. Il ne se laissa aller aux confidences que parce qu'il pensait que les faits étaient prescrits. Peu après, il se rétracta. Il se présente aujourd'hui devant les assises en clamant son innocence, épaulé par Mes Thuault et Fraitag. A la télévision, ce dernier présentait récemment son client comme un
«brave pépé» victime d'un complot. Les avocats n'expliquent pas vraiment comment il savait que deux des disparues étaient inhumées �* cet endroit précis, mais notent que cinq autres n'ont pas été retrouvées. Bien qu'aucune ne se soit manifestée depuis 1979, elles seraient vivantes, laissent-ils entendre. Par surcroît, la défense soutient que les faits sont prescrits.
Le «loup-garou» autoproclamé, donc, avoua en croyant pouvoir s'abriter sous le Code pénal ; ses conseils demanderont aujourd'hui le renvoi du procès au motif qu'ils ont saisi la Cour européenne des droits de l'homme du problème de la prescription – pourtant purgé par la Cour de cassation, grâce �* un providentiel acte de procédure de 1993. Au risque d'émettre un message ambigu : le
«brave pépé» n'a rien fait et, en plus, c'est prescrit. En face, écoeurées, les parties civiles attendent, depuis près de trente ans, une vérité judiciaire
(nos éditions d'hier).
Ce n'est pas, bien sûr, le tueur de la pleine lune, le possédé des berges du Serein, qui est jugé, mais un homme accusé de sept assassinats. Un homme au parcours jalonné de condamnations pour des crimes et délits sexuels. La dernière – la plus lourde – remonte au 26 mars : vingt ans de réclusion pour viols accompagnés d'actes de torture et de barbarie sur sa seconde épouse, et agressions sur sa belle-fille, commis dans le Var.
L'intéressé se décrit comme un séducteur. D'autres parlent d'un obsédé. Il aime �* se faire passer pour une victime en série : de l'Assistance publique – il n'a pas connu ses parents –, de sa mère adoptive, de compagnes vindicatives, de jeunes filles
«vicieuses» et,
in fine, d'un complot ourdi contre lui par des notables pervers de l'Yonne désireux de dissimuler les turpitudes d'un réseau organisé �* leur profit.
Il est vrai que les errements de l'enquête laissent pantois et qu'on peine �* croire que la justice puisse, �* ce point, manquer d'�*-propos. Le dossier des disparues de l'Yonne est une succession de non-lieux hâtifs, de pièces égarées, d'enquêtes bâclées. Parce que les victimes qui, toutes, avaient approché Émile Louis, étaient d'origine modeste ? Parce qu'elles étaient handicapées ? Peu importe : les négligences pointées au sein du tribunal d'Auxerre apparaissent d'autant plus choquantes que les procureurs concernés se sont défendus avec morgue jusque devant le Conseil supérieur de la magistrature, en mars 2002, rejetant au besoin sur des secrétaires la responsabilité des dysfonctionnements.
Pour autant, rien de sérieux n'est venu étayer la piste des réseaux. Mais il aura fallu l'obstination de deux personnalités atypiques – de celles qui hérissent l'institution ronronnante – pour que l'affaire aboutisse �* un procès. L'adjudant-chef Christian Jambert d'abord, qui, dès le début des années 80, s'intéressa �* Émile Louis et dont les travaux se sont avérés précieux pour les parties civiles. Il est mort en 1997. Officiellement, il s'est suicidé. Mais une instruction a été ouverte a posteriori, une forte suspicion de meurtre ayant été mise au jour.
Le second protagoniste se nomme Pierre Monnoir, fondateur de l'Association de défense des handicapés de l'Yonne (ADHY). Désespéré par l'inertie de la justice, il tente sa chance auprès de Jacques Pradel, animateur, sur TF 1, de l'émission «Perdu de vue». Ce n'est qu'en 1996, sous la pression médiatique, que de véritables investigations sont ouvertes. Au centre du procès d'Auxerre : la personnalité d'Émile Louis. Les experts psychologues en ont dressé un portrait glaçant. Celui d'un individu privé d'affects, empli de haine, pétri de perversion, qui, si sa culpabilité était établie, aurait choisi ses victimes parmi des jeunes femmes particulièrement vulnérables. Pas un loup-garou, un homme, mais un homme fondamentalement bestial, revêtu d'un costume bien repassé de brave type. Un homme qui, tout-puissant au volant de son autocar, sélectionnait tranquillement ses proies dans le rétroviseur.
Moet er voor elke scheet een topic geopend worden? :roll: