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L'existence des valeurs européennes doit être rappelée �* l'Estonie
(Vedomosti)

12:55 | 25/ 01/ 2007

MOSCOU, 25 janvier - RIA Novosti. Les deux projets de loi adoptés
mercredi par le parlement de l'Estonie placent ce pays au rang
singulier de pionnier en matière de "révisionnisme historique". L'un
de ces textes assimile la symbolique soviétique �* la symbolique nazie
et interdit son utilisation tandis que l'autre autorise le transfert
des monuments et des cimetières militaires.

La première loi révolte les anciens combattants et Moscou, mais elle,
on pourrait encore la comprendre partiellement. Les autorités
actuelles des pays de l'ancienne Union soviétique et du camp
socialiste sont fondées de ne pas porter dans leur coeur la période
soviétique de l'histoire avec tous ses symboles. Par contre, le
deuxième texte est sans précédent. Il autorise non seulement le
démontage des monuments, mais aussi les exhumations des restes dans
les sépultures militaires et leur transfert. Ce qui conduit tout
droit, comme les autorités estoniennes l'admettent elles-mêmes, �*
l'évacuation �* terme des monuments et des cimetières de militaires
soviétiques du centre historique des villes. Une chose �* laquelle
s'étaient refusés tous les dirigeants sans exception des pays de
l'ancienne Union soviétique et de l'Europe orientale. La Pologne, la
Hongrie, la Lituanie et la Lettonie avaient déboulonné des monuments
érigés �* des personnalités et �* des chefs militaires soviétiques,
mais elles n'avaient jamais été jusqu'�* la profanation de tombes. Si
l'Estonie adopte cette loi dans sa rédaction actuelle, alors elle
franchira le fossé qui existe entre l'Etat civilisé et la période
barbare et médiévale de l'histoire, lorsque certains chefs de clan
estimaient de bon ton de violer les tombes des ennemis.

Comment la Russie doit-elle réagir �* cette démarche? Evidemment, on
pourrait déclencher une tumultueuse campagne anti-estonienne et la
parachever par des sanctions officielles (et non pas migratoires comme
précédemment) contre Tallin. Une réponse symétrique pourrait aussi
être envisagée en transférant les restes des tirailleurs de la
division rouge estonienne enfouis dans les environs d'Orel (ouest de la
Russie). Ici l'appui de la majorité de la population serait assuré.

Selon un sondage réalisé en mai 2006 par le Centre Levada, l'Estonie
occupe la 5e place (28%) dans la liste des pays les plus hostiles �* la
Russie, derrière la Lettonie (46%), la Géorgie (44%), la Lituanie
(42%) et les Etats-Unis (37%).

Mais �* quoi bon s'abaisser �* une réponse symétrique dans cette
situation? Il est d'ailleurs probable que l'Estonie attend justement un
transfert réciproque de tombes ou encore un communiqué dénonçant la
nocivité des anchois estoniens et du balsamique Vanja Tallin.

Il serait bien que la Russie dise �* l'Europe et au monde civilisé que
l'Estonie viole grossièrement les normes de la morale et du droit
international: la Convention de Genève tolère le transfert des
sépultures militaires et des restes de militaires tués uniquement
lorsqu'ils se trouvent en mauvais état et sont dépourvus des
documents d'accompagnement requis. Dans ce cas l'Europe pourrait
soutenir la Russie. Mercredi le secrétaire général du Conseil de
l'Europe, Terry Davis, a évoqué l'exemple de la France: "A Strasbourg
il y a des tombes de musulmans et des tombes de soldats allemands. Je
pense que l'Estonie pourrait emprunter l'expérience de la France, un
pays où les sépultures des soldats tombés durant la Seconde Guerre
mondiale sont soigneusement entretenues". L'existence des valeurs
européennes doit être rappelée �* l'Estonie.

RIA Novosti décline toute responsabilité quant au contenu des
articles tirés de la presse russe.

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