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Le café, le chocolat, le rhum, le thé, la confiture de goyave, le jus
de clémentine ou les cure-dents en balsa ont leur place désignée dans
les hypermarchés, avec garantie de moindres frais : on a supprimé les
intermédiaires, les fameux intermédiaires qui, depuis la nuit des
temps, grugent le client, volent le fournisseur, trompent les
assurances, sous-paient les convoyeurs et, dans l'ombre, se frottent
les mains. Entre les frites surgelées et la soupe au litre, désormais
on trouve un rayon « commerce équitable », qui rassure les groupies
des Ecolos, les sectateurs antimondialisation et les bonnes âmes.
Ainsi le politiquement correct s'est-il fait une place dans nos
assiettes : entre le boeuf label bleu blanc belge et le café garanti
guarani, le grand écart est déchirant. Faut-il mastiquer belge ou
déglutir équitable ? Aider les éleveurs wallons ou les agriculteurs du
Mato Grosso ? L'Occidental est écartelé entre sa conscience et sa
raison. L�*-bas, le tiers-monde attend, gronde, menace, prépare un
tsunami révolutionnaire. Le commerce équitable est le Valium des
jacqueries. Mais, �* la réflexion, n'est-ce pas une contradiction dans
les termes ? Equitable, le commerce ?