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"Des députés CD&V ont déposé un projet de résolution au parlement flamand pour bannir le nom francophone des 39 villes et communes flamandes qui ont l'archaïque privilège de pouvoir être nommées en deux langues (Vilvorde, Ypres, Dixmude, Courtrain etc.).
On ne pourra plus dire : le sucre de Tirlemont. Mais : le sucre de Tienen. On ne visitera plus le zoo d'Anvers mais le zoo van Antwerpen.
Johan Sauwens, �* qui l'on doit cette résolution, précise qu'il ne vise pas les conversations privées (sa suffisance est trop aimable) mais les panneaux de circulation et les documents officiels.
Epluchons ca. Si le parlement flamand devait voter cette résolution (et notre hypothèse, c'est que, oui, il suivra, quitte �* le faire en bêlant), il ne pourra agir que par décret. Et un décret, avec ses petits poings, ca ne fera pas bouger la loi fédérale sur l'emploi des langues. Et que dit celle-ci? Que, par exemple, les panneaux routiers sont en français en Wallonie (Mons), en flamand en Flandre (Bergen) et bilingues �* Bruxelles (Mons-Bergen) ainsi que dans les communes �* facilités (sauf que, l�*, c'est juste Bergen car Mons a été badigeonné par des Flamands désoeuvrés, en quête d'occupations amusantes).
Sauwens signale que son projet vaudra aussi pour la Poste et la SNCB. Où l'on rigole. Ces institutions sont régies par des lois fédérales. Aussi, la SNCB cause déj�* français en Wallonie, flamand en Flandre et bilingue �* Bruxelles (le train Bxl-Liège est l'exemple le plus gai de ceci. Aux Guillemins, on avertit le voyageur qu'il part pour Bruxelles. A la gare de Leuven, qu'il part pour Brussel. A Bruxelles, qu'il est arrivé �* "Bruxelles-Brussel".
Pour le reste, soit : la Flandre, en Flandre, fait ce qu'elle veut. Avertissement donc : pour Montaigu, suivre désormais les panneaux Scherpenheuvel-Zichem (oui, tout n'est pas aussi facile que Vilvorde-Vilvoorde ou Bruges-Brugge).
Cela dit, le texte CD&V va juste mettre des mots sur des faits. Il est déj�* exceptionnel, au nord, de dénicher une instruction en français. Et des desoeuvrés (apparentés �* ceux cités plus haut) se sont déj�* amusés �* brouiller les pistes. Comme ce Rijsel pour désigner...Lille. Ou ce Luxembourg, sur le ring de Bruxelles, dont un oisif (encore un) a gommé le "o".
C'est dangereux, un désoeuvré. C'est nuisible. Il y a quelques années, Sauwens, qui s'ennuyait au ministère, a tué le temps en faisant repeindre les feux rouges en jaune et noir. En 2001, dans un registre moins crétin, mais plus gluant, il a été pris �* participer �* une réunion du Sint-Maartensfonds, une amicale d'anciens SS captant autour d'eux des nostalgiques du Reich et autres partisans des régimes draconiens. "Savais pas trop où j'étais", a d'abord dit (en gros) Sauwens. Avant qu'il soit établi qu'il était membre du Sint-brol depuis 25 ans. Et que, selon un témoin présent �* la réunion, il a chanté "Ich hatte einen Kameraden", comptine qui, comme nul ne l'ignore, figure au répertoire de base du plus ordinaire des karaokés.
Voil�* décrit le bonhomme. Dont la dernière initiative (re)pose cette question : qu'est-ce qui anime tous ces désoeuvrés. Leur acharnement �* "affirmer le caractère flamand de la Flandre" (c'est ainsi que Sauwens motive sa résolution) relève-t-il d'un amour immodéré pour leur culture. Ou, plutôt, d'une haine imbécile et méchante �* l'égard de la nôtre?
En attendant, tirons un trait. Si la Flandre tient tellement �* perdre et �* em... ceux qui veulent s'y rendre, y dépenser des sous, visiter ses parcs d'attractions ou y livrer des marchandises, c'est, au fond, très exactement son problème."
Bron : Le Soir
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