"«Vous êtes votre pire ennemi», a déclaré un jour la juge Leonie
Brinkema �* Zacarias Moussaoui, ce militant français d'Al Qaeda jugé pour
avoir comploét et caché au FBI, après son arrestation, que
l'organisation de Ben Laden se préparait �* écraser des avions sur New
York ou Washington.
Hier, après avoir insisté, le pire ennemi de Moussaoui a témoigné, au
grand désespoir de ses avocats, qui jusqu'au bout ont tenté de l'en
empêcher. D'une voix grave, avec un fort accent français, Moussaoui a
affirmé qu'il était au courant qu'un complot de grande ampleur se
préparait pour «après le mois d'août». Il participait, dit-il �* ce
complot. «Je devais piloter un avion sur la Maison Blanche... », a-t-il
déclaré. L'un de ses équipiers, a-t-il assuré, devait être Richard Reid,
qu'il a connu en Angleterre, et qui s'est fait arrêté, en décembre 2001,
alors qu'il tentait de déclencher un explosif caché dans sa chaussure, �*
bord d'un avion. Moussaoui a affirmé, pour la première fois, qu'il était
au courant que deux avions devaient s'écraser sur le World Trade Center,
«en plus de mon avion», mais il n'avait pas d'information sur le reste
de l'opération.
(...) Lorsque cela a été son tour de poser des questions, le procureur
Robert Spencer a, lui, profité �* fond de la situation.
-Avez vous menti �* l'agent Samit [l'agent du FBI qui l'a arrêté en aout
2001, ndlr] pour que la mission puisse se poursuivre?
-C'est juste.
(...)
-Vous saviez qu'il y avait deux autres cibles?
-Correct.
-Vous saviez que ces détournement auraient lieu �* l'aide de couteaux?
- c'était une popssibilité, oui.
-Vous saviez que des avions seraient transformés en missiles?
-correct.
Depuis trois semaines, la défense gagnait des points. Elle avait réussi
�* jeter un sérieux doute sur la solidité des arguments de l'accusation,
en mettant en évidence que le gouvernement avait, avant le 11 septembre
2001, autant d'informations -sinon plus- que le terroriste sur les
projets d'Al Qaeda. Le témoignage de Moussaoui détricote tout le travail
de ses avocats commis d'office -qu'il récuse. Les observateurs parlent
maintenant de “suicide judiciairement assisté” . Le jury devrait
déliberer �* la fin de la semaine sur la première question qui leur est
posée: l'accusé est-il éligible �* la peine de mort".
http://www.liberation.fr/page.php?Article=370300
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