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Le petit =?iso-8859-1?Q?=E9lectro-menager?= et le bricoleur
Les bricoleurs d'entre-vous l'auront certainement remarqué, il devient de
plus en plus difficile, quand ce n'est pas impossible, de démonter le
petit électro-ménager dont vous êtes l'heureux propriétaire.
Il y a encore quelques années de cela, les petits bazars électro-ménagers
qui remplissent vos placards, de la friteuse au fer �* repasser en passant
par la cafetière ou le robot-mixeur étaient vissés avec... des vis, comme
c'est étrange, qui pouvaient se dévisser... avec un tournevis, comme c'est
surprenant !
Vis plate ou vis cruciforme, empreinte Philips ou Pozidriv pour les
connoîsseurs (et quel mari de ménagère s'en soucie quand c'est pour
remplacer le fil électrique du fer ?), et, depuis une petite quinzaine
d'années, parfois, soyons fous, une empreinte Torx, qui commençait déj�*
intrinsèquement �* nous faire chier la bite tant il est vrai qu'on a
rarement exactement le tournevis Torx de la bonne taille pour dévisser ce
machin-l�*, et que l'approximation Torxienne ne pardonne pas.
Bon, les plus bricoleurs d'entre-nous auront acheté un jeu d'embouts Torx
de toutes tailles, et roule ma poule, fini les problèmes, croyaient-ils
naïvement.
Oui, mais non.
Car voil�*, les fabricants d'électro-ménager ont du décider un beau matin,
d'un bel ensemble, qu'il n'était désormais plus question de laisser
Monsieur Vulgum Pecus démonter lui-même sa cafetière ou son fer �*
repasser, qui pourtant lui appartiennent ce me semble, mais qu'il serait
économiquement beaucoup plus rentable de forcer Monsieur Dupont �* apporter
son appareil au SAV �* la première avarie, et, vu la gueule du devis, �* en
racheter directement un neuf.
C'est ainsi qu'apparurent par un vilain matin les appareils montés avec
des vis volontairement indémontables, pour empêcher Monsieur Martin de
démonter sa friteuse lui-même,[1] le laissant tout con le bec dans l'eau
avec son tournevis ordinaire.
Parmi ces pièges �* cons, on trouva en premier, et on trouve encore très
couramment, des vis �* empreintes quasi-Torx, mais avec un téton
protubérant en leur milieu, de manière �* empêcher que l'on puisse y
enfoncer un tournevis Torx ordinaire. Les salopards.
Pour dévisser ces machins-l�*, il faut donc un tournevis Torx avec un trou
foré en son milieu. Type de tournevis que l'on ne trouve généralement que
dans les SAV, mais rarement dans la boîte �* outils de Monsieur Dubois.
Trouvable quand même �* qui cherche bien, mais en Facom ou autre,
c'est-�*-dire matos professionnel vendu au prix de l'or. Bien dissuasif,
surtout s'il faut acheter la collec' complète pour les vis de toutes tailles.
Une astuce quand mème, c'est que ces vis Torx-�*-téton, souvent faites dans
un métal de merde, pouvaient se voir facilement amputées de leur téton,
d'un bon coup de tournevis plat, et toc ! Plus ensuite qu'�* dévisser avec
un Torx ordinaire.
Vinrent ensuite les empreintes de vis encore plus vicieuses, les
empreintes cruciformes décalées pour qu'un tournevis cruciforme ordinaire
soit incapable de les dévisser... mais par contre parfaitement capable de
bouziller la tête de vis.
Puis les empreintes triangulaires décalées, les presque pires, quasiment
impossibles �* dévisser avec autre chose que l'outil introuvable spécial
prévu �* cet effet.
Et enfin, les pires des pires, les empreintes indémontables, empreintes
triangulaires (plus rarement plates) spéciales, comme "pré-foirées",
étudiées de manière �* ce que même avec l'outil spécial adapté on puisse
seulement visser la vis, mais pas la dévisser. Quand on voit ça, on sait
que l'appareil est carrément prévu pour être indémontable même par le SAV.
Et peut-on savoir de quel droit (ne parlons même pas de droit moral) les
fabricants d'électro-ménager décidèrent-ils un beau matin d'ôter �* leurs
clients le droit bien naturel de démonter et de réparer eux-mêmes le matos
qu'ils ont acheté et qui leur appartient en pleine propriété ? [2]
Société de consommation de merde.
Embouts spéciaux Aussi quel ne fut pas mon bonheur quand je tombai un beau
jour, par le plus grand des hasards, dans un bac de soldes, sur un jeu
d'embouts spéciaux de nature �* dévisser la majorité de ces vis �* la con
(photo). Autant dire que je me précipitai sur l'objet, orgasmant dans ma
culotte �* l'idée de pouvoir de nouveau démonter ma cafetière �* loisir.
Ô joie ! Ô Allégresse !
Seulement depuis, j'ai déchanté grave devant le nombre de vis que ce beau
jeu d'embouts s'est cependant avéré incapable de dévisser.
Ma râlerie furieuse de ce matin : le petit radiateur électrique
"céramique" soufflant de la salle-de-bains, que je m'apprête �* placardiser
pour l'été (il est temps).
Avant de le ranger, je m'aperçois qu'il est pratiquement totalement
colmaté par la poussière crasse, et que continuer de l'utiliser comme ça
serait dangeureux (inefficace, risque d'incendie). Il me faut donc le
démonter et le nettoyer.
Oui mais voil�*, il est fermé avec 4 vis �* empreinte triangulaire spéciale
- Pas grave ! me dis-je, j'ai les embouts spéciaux.
Oui mais voil�*, les 4 vis spéciales se trouvent au fond de 4 trous
tubulaires très profonds et très étroits dans lesquels il est
rigoureusement impossible de faire pénétrer un tournevis �* embouts. Il
faut une lame-embout longue et fine d'un seul tenant. Que je n'ai pas.
Et qui c'est qui l'a dans le cul ? C'est moi.
Je perds 1/4 d'heure �* essayer de démonter les vis avec un tournevis plat
long et fin. J'arrive �* en avoir une, mais les trois autres macache. J'y
renonce.
N'ai plus qu'�* décrasser le machin en utilisant en combinaison le gonfleur
de trucs gonflables (pour souffler un jet d'air sur la crasse) et
l'aspirateur. Je m'épuise une demi-heure �* pomper des jets d'air
l�*-dedans, alors que si j'avais pu dévisser les vis, ça m'aurait pris 2
minutes pour un bien meilleur résultat.
Salaud de fabricant.
Je suppose que ce fabricant-l�* préfère que je foute le feu chez moi avec
un radiateur électrique encrassé, plutôt que je sois capable de le
démonter pour le nettoyer.
Ou suis-je censé acheter un radiateur neuf dès que le mien est encrassé ?
Grrrrr !
Aussi je m'écrie tel le De Gaulle de base :
VIVE LE MATÉRIEL LIBRE !
Celui qu'on peut démonter. Chier, merde ! Bordel.
Swâmi Petaramesh
--
G.O.
Notes
[1] De toute manière, il est notoire que Monsieur Martin est trop con pour
démonter une friteuse, ce qui s'appelle accessoirement l'infantilisation
du peuple. Monsieur Martin est tellement plus rentable �* utiliser son
temps de cerveau disponible �* regarder des pubs de sodas aux extraits
végétaux �* la télévision, plutôt qu'�* réparer la friteuse...
[2] Il est même surprenant qu'une loi DADVSI ou assimilée n'ait pas été
opportunément votée pour punir de 30 ans de prison tout citoyen ayant
tenté de dévisser de force une vis indévissable...
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