"Depuis quelques années, Aguaviva, petit bourg de la province de Teruel,
revit. Alors que des milliers de villages espagnols se meurent chaque
jour, victimes de l'exode rural, Luis Bricio, le maire d'Aguaviva, est
parvenu �* stopper l'hémorragie. Il a gagné la bataille contre le
dépeuplement en lançant un projet inédit : faire venir des familles
d'immigrés triées sur le volet pour repeupler le village.
L'expérience mise en place en 2000 est aujourd'hui une réussite. À ce
jour, des dizaines de volontaires sont sur liste d'attente et près de 70
municipalités de la région, mais aussi de Galice ou de Castille, se sont
jointes au projet en proposant gîte et emploi.
Sur les 701 habitants actuels d'Aguaviva, 128 sont d'origine étrangères.
Les premières familles �* s'être laissé tenter par l'initiative sont
venues d'Argentine, alors en pleine crise économique. Aujourd'hui, la
communauté la plus importante est roumaine avec 118 personnes.
«Tout a commencé en 2000 avec la parution d'une annonce dans un journal
argentin», explique Gilda, �* la tête de l'association des municipalités
contre le dépeuplement. «Village espagnol cherche habitants pour le
repeupler. Personnes prêtes �* partir tout de suite. Le village propose
un logement et offre un emploi. En échange, les familles auront un
contrat les obligeant �* rester cinq ans dans le village. La mairie
avance l'argent pour le voyage.»
L'appel a suscité aussitôt un vif enthousiasme. En un mois, la mairie
reçoit 6 000 demandes de familles prêtes �* s'envoler pour la campagne
déserte aragonaise. L'expérience est reproduite en Roumanie, avec le
même résultat.
Face �* ce succès inattendu, les bourgades environnantes s'inscrivent
aussitôt dans le programme. Commence alors une phase de sélection. «Le
village doit s'engager �* fournir une maison décente et un travail �* l'un
des conjoints. Le couple doit, en général, avoir moins de 40 ans et
avoir un enfant, au minimum. Enfin, il est préférable que les immigrés
ne soient pas dotés de diplômes supérieurs et soient disposés �* faire
des travaux manuels», explique Gilda.
L'exemple de deux couples d'Argentins psychanalystes, en dépression
après avoir travaillé durant un mois �* l'usine du village et prenant la
poudre d'escampette un beau matin, est resté gravé dans la mémoire de la
municipalité.
«Je n'ai rien contre les intellos, mais il faut savoir que la vie est
très dure �* la campagne», remarque Ricardo Sancho Gimeno, maire de Foz
de Calanda, une bourgade de 302 habitants qui a suivi l'exemple
d'Aguaviva. Devant les nouveaux candidats, ce maire de 35 ans et éleveur
de moutons, noircit volontiers le tableau. «Aux citadins en quête de vie
bucolique, je leur dis qu'il fait très froid l'hiver, qu'il n'y a
personne dans les rues et que la vie privée n'existe plus car tout le
monde sait tout sur la vie de chacun.»
http://www.lefigaro.fr/international...espagnols.html
On devrait peut-être faire ça en Gaspésie...
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Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
sont enfin disponibles en ligne :
http://diberville.blogspot.com/
"Davon geht die Welt nicht unter, sieht man sie manchmal auch grau".