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Oud 27 augustus 2006, 18:28   #1
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Standaard Un =?ISO-8859-1?Q?d=E9sert_de_cadavres_pris_au_pi=E8ge?==?ISO-8859-1?Q?_t=E9moigne_de_l=27=E9chec_d=27Isra=EBl?=

ls en ont fait un désert et ils appellent cela la paix. Srifa - ou ce
qui fut autrefois le village de Srifa - est un lieu de gravats, de chats
affamés, de cadavres pris au piège dans les maisons qui ont été
ratatinées comme des crêpes. Mais c'est aussi un lieu de victoire pour
le Hezbollah, dont les combattants marchaient hier dans les décombres en
ayant l'air de héros conquérants. Alors, qui doit-on condamner pour ce
désert ? La milice chiite qui a provoqué cette guerre ou l'aviation et
l'infanterie israéliennes qui ont ravagé le sud-Liban et tué un si grand
nombre de ses habitants ?

Il n'y avait aucun doute de ce que le moukhtar [le chef de village]
pensait. Tandis que trois hommes du Hezbollah - l'un blessé au bras, les
autres transportant deux chargeurs de munitions et un émetteur-récepteur
- nous croisaient au milieu des piles de béton fracassé, Hussein Kamel
el-Din leur cria : "Salut, les héros !" Ensuite il se tourna vers moi.
"Savez-vous pourquoi ils sont en colère ? Parce que Dieu ne leur a pas
donné l'occasion de mourir".

Il faut être ici avec le Hezbollah au milieu de cette destruction
effrayante - loin au sud du fleuve Litani, dans ce territoire d'où
Israël avait juré, autrefois, de les chasser - pour réaliser la nature
de ce mois de guerre et de son énorme signification politique pour le
Proche-Orient. La puissante armée d'Israël a déj�* battu en retraite du
village voisin de Ghandoutiya après avoir perdu 40 hommes en seulement
36 heures de combats. Elle n'a même pas réussi �* entrer dans la ville
dévastée de Khiam où le Hezbollah faisait la fête hier après-midi. À
Srifa, je me tiens l�*, debout avec des hommes du Hezbollah, �* regarder
les routes vides vers le sud et je pouvais voir jusqu'en Israël et la
colonie de Mizgav Am, de l'autre côté de la frontière. Ce n'est pas de
cette façon que la guerre était censée se terminer pour Israël.

Loin d'avoir humilié l'Iran et la Syrie - ce qui était le plan
israélo-américain - ces deux Etats supposés être des parias ont été
laissés intacts et la réputation du Hezbollah est adulée dans tout le
monde arabe. "L'occasion" que le Président George Bush et sa Secrétaire
d'Etat, Condoleeza Rice, ont cru voir dans la guerre du Liban s'est
avérée être une occasion pour les ennemis de l'Amérique de montrer la
faiblesse de l'armée d'Israël. Vraiment, la nuit dernière, on ne voyait
pratiquement aucun blindé israélien �* l'intérieur du Liban - on a juste
pu apercevoir un char solitaire �* l'extérieur de Bint Jbeil - et les
Israéliens se sont même retirés de la ville chrétienne "sûre" de
Marjayoun. Il est désormais clair que l'armée israélienne, forte de
30.000 hommes, et qui avait été signalée en train de foncer vers le
fleuve Litani, n'a jamais existé. En fait, il est peu probable qu'il
restait hier plus de 1.000 soldats israéliens au sud-Liban, même s'ils
ont été impliqués dans deux échanges de tirs, pendant la matinée,
quelques heures après que le cessez-le-feu onusien a pris effet.

Pendant ce temps, est arrivé un exode massif de dizaines de milliers de
familles chiites, descendant la côte depuis Beyrouth, avec leur literie
empilée sur le toit de leurs voitures. Beaucoup arboraient des drapeaux
du Hezbollah avec des photos de Sayed Hassan Nasrallah, le président du
Hezbollah, sur leurs pare-brise. Aux embouteillages massifs autour des
ponts d'autoroutes démolis et des cratères qui constellent le paysage,
le Hezbollah distribuait même des drapeaux jaune et vert de "victoire"
avec des écriteaux officiels conseillant vivement aux parents de ne pas
laisser les enfants jouer avec les milliers de bombes qui n'ont pas
explosé et qui jonchent �* présent le paysage. Hier, au moins un enfant
libanais a été tué par un obus qui n'avait pas explosé et 15 autres ont
été blessés.

Mais vers quoi les gens retournent-ils ? Haj Ali Dakroub, un chef de
chantier de 42 ans, avait perdu une partie de sa maison dans le
bombardement israélien de Srifa en 1996. À présent sa maison a été
totalement ratatinée. "Qu'y a-t-il ici pour qu'Israël ait tout détruit
?" demande-t-il. "Nous ne nions pas que la résistance se trouvait �*
Srifa. Elle y était hier et elle y sera demain. Mais, dans cette maison
ne vivait que ma famille. Alors pourquoi Israël l'a-t-il bombardée ?" Eh
bien ! Il se trouve que j'ai remarqué ce qui semble être l'enveloppe
extérieure d'un missile pendant du balcon d'une maison très endommagée
en face des décombres de la maison d'Ali Dakroub. Et un groupe de
miliciens du Hezbollah, dont l'un d'eux porte un pistolet �* la ceinture,
nous a croisés en marchant nonchalamment et a disparu dans un verger ?
Etait-ce l�*, peut-être, qu'ils gardaient quelques-unes de leurs roquettes ?

M. Dakroub n'a rien dit. "Je vais reconstruire ma maison avec mes deux
fils", a-t-il insisté. "Il se peut qu'Israël revienne dans dix ans et
détruise tout �* nouveau et ensuite je reconstruirais tout une nouvelle
fois. C'était une victoire du Hezbollah. Les Israéliens ont été capables
de vaincre tous les pays arabes en six jours en 1967, mais ils n'ont pas
réussi, en un mois, �* vaincre la résistance. Les hommes de la résistance
sortaient du sol et ripostaient. Ils y sont toujours".

"Sors du sol !" est une expression que j'ai entendu plusieurs fois ces
quatre dernières semaines et je commence �* soupçonner qu'un grand nombre
des milliers de guérilleros se cachaient vraiment dans des grottes, des
sous-sols et des tunnels, juste pour en sortir et tirer leurs missiles
ou utiliser leurs roquettes �* infra-rouge contre l'armée israélienne,
après qu'elle a commis l'erreur d'envoyer des troupes au sol au Liban.
Et y a-t-il quelqu'un pour croire que le Hezbollah se laissera désarmer
par une force onusienne internationale et par les troupes libanaises une
fois qu'elles seront l�* - et si elles arrivent ? Il y a eu un moment
symbolique hier lorsque les soldats libanais, déj�* basés au sud-Liban,
se joignirent aux hommes du Hezbollah �* Srifa pour dégager les gravats
d'une maison dans laquelle on pensait que les corps de toute une famille
étaient ensevelis. La Croix-Rouge libanaise et le personnel de la
sécurité civile - les représentants du pouvoir civil qui est supposé
récupérer sa souveraineté sur le Hezbollah - se sont joints aux
fouilles. Le moukhtar, qui regardaient ouvertement le Hezbollah comme
des héros, est aussi un représentant du gouvernement. Et �* l'entrée de
ce village dévasté se trouve toujours une affiche de Nasrallah et du
président iranien Ali Khamenei.

Loin de repousser le Hezbollah au nord, de l'autre côté du fleuve
Litani, Israël les a retranchés dans leurs villages libanais comme
jamais auparavant.

http://questionscritiques.free.fr/ed...ael_150806.htm