On 18 Aug 2006 02:44:25 -0700, "BXL" <
[email protected]> wrote:
>Merci �* M. Jean Quatremer de nous avoir confirmé �* quel point M.
>Leterme est, comme tous ses semblables, pénétré de mépris �*
>l'égard de ce qui ne parle pas flamand (les «anderstaligen»).
M. Leterme fait penser que le flamingantisme rend idiot, méchant ou
les deux. Je pense que dans son cas, c'est les deux.
>Mais le journaliste de Libération ne sait pas tout: M. Leterme n'est
>pas une exception en Flandre. L'immense majorité des flamands ne
>rate jamais une occasion de cracher sur les Bruxellois et les Wallons
>et de les traiter de «nonchalants» (une grave injure en flamand),
A Zelzate il y a une grande aciérie, c'est Sidmar. Si vous avez la
curiosité et obtenez l'autorisation de la visiter vous aurez la
surprise de constater que tout le monde parle français. Les ouvriers
viennent - tous les jours - de Liège ou de Charleroi, ils sont très
qualifiés et très appréciés. On m'a expliqué pourquoi : le travail
est trop dur pour les flamands... Alors, nonchalants, les Wallons ?
Pas tous. Courageux et travailleurs les Flamands ? Pas tous.
>de
>profiteurs, d'«untermensch», voir de boulets qui empêchent les
>braves flamands de s'engraisser.
>
>Il est temps que les francophones belges (de Wallonie, de Bruxelles et
>de sa périphérie) se séparent de ce peuple grossier et qu'ils
>rejoignent un pays où ils seront traités avec considération. Suivez
>mon regard, regardez vers le Sud...
C'est très compliqué, parce que les populations s'interpénètrent.
Ainsi la prétendue frontière linguistique fait violence �* la réalité
sociale, puisqu'on a placé en Flandre prétendument unilingue une série
de communes plutôt francophones ou bilingues.
Et �* Bruxelles, où passe-t-elle, cette "frontière". Elle disparaît,
tout simplement.
En tout cas, si la Flandre flamingante veut se séparer des
francophones de Belgique, il faudra se souvenir que la frontière
linguistique était conditionnelle. Les francophones ne l'ont acceptée
qu'en échange de garanties "bétonnées dans la constitution" et
protégeant les droits d'importantes communautés francophones placées
en Flandre, d'ailleurs contre toute logique, alors qu'elles
appartenaient �* la région bilingue de Bruxelles.
Il est déj�* clair qu'après ce déni de droit, compensé vaille que
vaille, la Flandre ne joue pas le jeu et mange déj�* sa parole.
Ainsi le refus des francophones des communes �* facilités (où ils sont
généralement largement majoritaires) de déménager, de disparaître, ou
de s'assimiler et de renoncer �* leur langue maternelle est une
insulte �* l'arrogance bureaucratique des petits-blancs flamingants
comme M. Leterme. Leur rage impuissante en devient presque comique,
mais tout cela était pourtant �* prévoir.
Le faible rayonnement de la langue néerlandaise est une des raisons
qui explique que ceux qui l'apprennent le font parce que cette
connaissance leur est utile dans leur travail ou leurs contacts
sociaux. Tout le monde n'est pas dans ce cas. La périphérie
bruxelloise appartient sociologiquement �* Bruxelles, voire �* la
Wallonie pour une partie au moins de Rhode-Saint-Genèse, et on
n'apprend pas une langue dont on n'a pas l'usage, simplement pour
faire plaisir �* l'administration. Même si on parle couramment une
autre langue, on continue de préférer sa langue maternelle, par
définition celle qu'on maîtrise le mieux. On continue aussi d'attendre
de l'administration qu'elle s'adapte au peuple, et on n'admet pas les
exigences arbitraires de (dys) fonctionnaires qui soutiennent que
c'est aux citoyens de s'adapter �* la bureaucratie, qui par ailleurs se
montre de plus en plus ouvertement hostile �* leur endroit.
C'est pourquoi il est d'une évidence aveuglante que l'indépendance de
la Flandre remettrait en cause la protection précaire des droits
culturels de ces francophones qui en réalité - et ce n'est pas une
exagération - vivent déj�* sous occupation, sinon étrangère, en tout
cas ennemie.. Elle remettrait aussi en cause et ipso facto, le tracé
actuel de la frontière linguistique. C'est une évidence logique, mais
encore faudra-t-il que les politiciens francophones le disent avec
suffisamment de force pour l'imposer.