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Oud 27 augustus 2006, 18:29   #1
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Standaard Vraies photos =?iso-8859-1?Q?truqu=C3=A9es?= , Vrais crimes de guerre

Vraies photos truquées
Vrais crimes de guerre



" Pendant la guerre d’Israël contre le peuple du Liban, nos médias, nos
politiciens et nos diplomates ont comploté avec les agresseurs pour nous
détourner des vraies questions, inventant des polémiques, cadrant le
langage de la diplomatie."

Pendant la trêve fragile actuelle alors que le Liban espère le retrait
d’Israël, ils nous en font plus encore.

Un exemple de ces cas où ils détournèrent notre attention pendant la
guerre et qui dévoile parfaitement leur véritable intention est l’affaire
du « photographe de Reuters accusé de truquage ». Le scandale supposé de
ce photographe libanais qui a retouché une photo d’une attaque de missile
israélien, en y ajoutant et noircissant de la fumée - sans grand résultat,
même sans résultat du tout, il faut le noter - n’a pas seulement été
dénoncé par les activistes des sites sionistes mais amplifié par des
journalistes qui ont lancé un débat pour savoir s’il fallait confiance
�*
l’ensemble des photos de cette guerre.

A qui profitent ces suspicions ? C’est que si nous ne pouvons être sûrs
de
la sincérité de ce photographe-l�*, alors dans le même sens, on peut
supposer que nombre de photos montrant ces mille civils libanais tués par
les bombardements israéliens sont truquées elles aussi. Peut-être que ces
morts ont été dessinés avec un aérographe aussi facilement que le nuage
de
fumée. Peut-être aussi, qu’en enlevant la fumée, on découvrirait qu’Israël
possède « l’armée la plus morale du monde ».

Alors que le pire scandale en matière de photos, et dont on ne parle pas,
c’est que celles de la guerre qui nous ont été montrées tout le mois
écoulé par nos médias occidentaux étaient constamment falsifiées, jour
après jour. Pas par les photographes sur le terrain qui risquent leur vie
et espèrent faire fortune, montrant la réalité de la guerre, mais par les
cadres supérieurs des journaux et des chaînes TV qui s’assurent qu’on
ne
verra jamais cette réalité. Les images ont été retravaillées ou coupées
quand elles laissaient entrevoir ce qu’étaient vraiment la souffrance et
la mort. Les téléspectateurs et auditeurs occidentaux n’ont pas vu la
rangée de cadavres carbonisés allongés dans la rue, ou l’agonie d’un
fils
serrant un morceau de tissu au bras sectionné de sa maman en train de
mourir en perdant son sang, ou le bébé écrasé retiré de sous les décombres.

Nos rédacteurs pour les infos et les photos prétendent que c’est une
question de bon goût. Ils justifient leurs choix par le refus d’exploiter
les victimes de la guerre en montrant des images indécentes de leur mort -
une bonne excuse alors que nous ne saurons jamais de quelle mort il
s’agissait. Plus significatif encore, cependant, le retrait des photos
représentant le coût humain de la guerre nous défend de comprendre combien
affreuses sont les conséquences des opérations militaires d’Israël ; il
s’agit bien d’une initiative autorisée et soutenue par nos médias,
politiciens et diplomates occidentaux, et indirectement par nos impôts.

La guerre d’Israël aurait-elle durer aussi longtemps si l’opinion
américaine avait eu connaissance de ces corps carbonisés ou de ces bébés
morts ? Les téléspectateurs occidentaux seraient-ils restés silencieux si
longtemps s’ils avaient été confrontés aux images diffusées tous les
jours
par les chaînes satellites arabes ? Peut-être qu’alors nous commencerions
�* réaliser pourquoi ils nous détestent - et plus utilement, pourquoi nous
devrions nous-mêmes, nous détester ?

Le même but a été plus ou moins atteint sur le plan de la diplomatie grâce
�* un débat sans fin sur la question de savoir si l’offensive d’Israël
était « disproportionnée » - un mot qui nous endort �* peine prononcé
- ou
si, plutôt, elle était nécessaire. Notamment grâce �* la polémique lancée
par Jan Egeland des Nations unies �* propos des combattants du Hezbollah
qui se « mêlent lâchement » aux civils libanais - un commentaire fait �*
Jérusalem, pas �* Beyrouth et qui se fonde sur une preuve qu’il n’a jamais
divulguée. Il est d’ailleurs surprenant que ce représentant au niveau
mondial des affaires humanitaires ait pu obtenir autant d’effets dans
cette guerre - où plus de 1 000 Libanais ont été tués et où des centaines
de milliers se sont retrouvés sans abri, - en essayant de faire passer le
Hezbollah pour responsable des milliers de raids aériens sur les quartiers
civils du Liban. Mais telles sont la logique et la moralité, �* contresens,
de nos dirigeants.

Et nous restons toujours avec leur même démarche dans les discussions
actuelles pour savoir comment vont se reconstruire le Liban et Israël
après les combats. La reconstruction - un autre mot qui provoque un ennui
instantané - répond bien �* leur objectif : les deux nations, nous dit-on,
auront besoin de milliards de dollars pour réparer les dommages sur leurs
infrastructures. Et l’histoire des pertes astronomiques nous donne, en
nous rassurant, �* la fois la notion �* la fois des problèmes techniques qui
demandent �* être résolus par la suite et la notion d’une symétrie et
d’une
justice finalement dans la souffrance de ces deux nations. Les deux
peuples seraient confrontés �* un fardeau financier grave imposé par la
guerre, les deux méritant de façon égale notre sympathie.

Mais marquons une pause. Comment précisément les pertes matérielles de ces
deux nations peuvent-elles être équivalentes ? Pour Israël, les attaques
sur le Liban représentent l’essentiel de ses énormes coûts : les dizaines
de milliers de missiles tirés sur ses villes et villages qui ont tué la
plupart du temps des civils, les pertes et dégâts sur les tanks, les
hélicoptères et les navires, cette machine de guerre dont il a eu besoin
pour envahir un autre pays souverain. Les coûts restant pour l’essentiel
viendront avec le recul du tourisme et des investissements, les
conséquences d’une perte de confiance �* son égard suite �* une guerre
inutile pour le retour de deux soldats capturés par le Hezbollah au lieu
de négocier. L’attaque du Hezbollah n’a infligé qu’une petite partie
des
milliards de pertes subies par Israël.

Les dommages matériels du Liban concernent des postes tout �* fait
différents. Les routes et les ponts bombardés, les dizaines de milliers de
maisons en ruines, les centrales électriques, les usines et les stations
d’essence détruites, le coût de la marée noire tout le long de la côté
du
Liban sont les conséquences directes de la campagne des bombardements de
précision d’Israël sur l’infrastructure civile libanaise.

Pensez �* la façon dont un tribunal, chez vous, apprécierait les demandes
respectives de ces deux pays, si c’était un conflit de particuliers entre
voisins. Un juge donnerait-il satisfaction �* un homme qui demande une
indemnité �* son voisin parce qu’il aurait esquinté sa masse de luxe quand
lui-même l’a utilisée pour saccager sa maison, et parce que son agression
contre son voisin lui aurait valu de perdre sa réputation, et qu’il sent
être devenu un paria dans tout le voisinage ? Et s’il était prouvé que
le
voisin avait été un peu provoquant, cela ferait il une différence ?

Aussi incroyable que ça puisse paraître, une telle demande pourrait être
recevable - et probablement satisfaite - par les tribunaux civils
américains, si les avocats israéliens réussissent �* y porter l’affaire
contre le gouvernement libanais.

Mais tout cela, comme « l’affaire des photos truquées » est un autre moyen
de détourner notre attention. La vraie question, la plus pressante, celle
qui devrait être en premier sur l’agenda international n’est pas
l’estimation des crimes mutuels sur les biens matériels mais les crimes
-
la plupart étant du même côté - contre les êtres humains. Les crimes de
guerre en grand nombre qui ont été commis par les Israéliens durant tout
le mois écoulé, au Liban, où les effets continueront avec par exemple les
bombes �* faisceaux qui vont sauter avec le retour des réfugiés, et ceux
qu’ils commettent chaque jour contre les Palestiniens de Gaza et de
Cisjordanie.

Ce cas moral qui est urgent est tranquillement délaissé au bénéfice des
dommages matériels, et pour une raison qui n’est pas difficile �*
discerner. Car si on s’appliquait �* compter les points avec les crimes de
guerre, Israël serait le gagnant incontestable, au Liban et dans Gaza.


Jonathan Cook
***

Jonathan Cook est écrivain et journaliste, il habite Nazareth, Israël.