L'Occident a toujours =?iso-8859-1?Q?cherch=C3=A9?= un messie
Il y a une autre voie.
C'est la voie traditionnelle lakota et les voies des autres peuples
amérindiens.
C'est la voie qui sait que les êtres humains n'ont pas le droit de
dégrader la terre mère, qu'il y a des forces au-del�* de tout ce que
l'esprit occidental a conçu, que les hommes doivent être en harmonie avec
toutes les relations entre les êtres et les choses et que celles-ci
éliminent éventuellement la disharmonie. Avec une vision emphatique et
déséquilibrée des hommes par les hommes, l'arrogance occidentale d'agir
comme s'ils étaient au-del�* de la nature de toutes choses et de leurs
relations entre elles peut seulement aboutir �* un déséquilibre total et
�*
un réajustement qui obligera les hommes arrogants �* baisser leurs caquets
et leur donnera un avant-goût de cette réalité par-del�* leur contrôle
et
restaurera l'harmonie.
Il n'y a pas place pour une théorie révolutionnaire dans cette résolution
des choses, c'est au-del�* des possibilités humaines. Les peuples
«naturels» de celte planète le savent et ne théorisent pas l�*-dessus.
La
théorie est une abstraction, notre connaissance est réelle.
Ramenée �* ses propositions de base, la croyance occidentale incluant la
nouvelle croyance en la scicnce -équivaut en une foi en un homme
naturellement bon.
L'Occident a toujours cherché un messie, que ce soit en l'homme
Jésus-Christ, en l'homme Karl Marx, ou l'homme Albert Einstein.
Les Amérindiens savent que c'est totalement absurde.
Les êtres humains sont les plus faibles de toutes les créatures, si
faibles que d'autres créatures sont prêtes �* leur donner leur chair pour
qu'ils puissent vivre.
Mais la rationalité est une malédiction �* partir du moment où elle conduit
des humains �* oublier l'ordre naturel des choses, �* un point tel qu'aucunc
aulre créature ne le fait.
Un loup n'oublie jamais sa place dans l'ordre naturel.
Les Indiens peuvent l'oublier parfois. Les Occidentaux s'emparent de la
viande comme d'un simple dû et considèrent le cerf comme être inférieur.
Après tout, les Occidentaux se considèrent eux-mêmes tout-puissants comme
des dieux par leur rationalisme et leur science. Tout-puissant est l'Etre
suprême, tout le reste doit être inférieur. Ainsi la capacité occidentale
de créer des déséquilibres ne connait pas de limites.
Toute la tradition de la pensée occidentale, marxisme inclus, a conspiré
pour braver l'ordre naturel de toute chose.
La terre-mère a été insultée, les forces naturelles ont été offensées,
et
cela ne peut pas continuer toujours, aucune théorie ne peut rien y
changer. La terre-mère va exercer des représailles, l'environnement global
va réagir et les offenseurs seront éliminés. Les choses suivent le cercle.
Retour au point de départ. Cela est révolution. C'est la prophétie de mon
peuple, du peuple Hopi et de tous les autres peuples sensés.
Les Amérindiens ont essayé d'expliquer cela aux Occidentaux durant des
siècles.
Mais, comme je l'ai dit auparavant, ceux-ci ont fait la preuve qu'ils
étaient incapables d'écouter. L'ordre naturel vaincra et les offenseurs
seront �* nouveau éliminés. Les cerf meurent lorsqu'ils brisent l'équilibre
en surpeuplant une région donnée. Il n'y a qu'une question de temps avant
que ce que les Occidentaux appellent «une catastrophe majeure des
proportions globales» ne survienne. Ce sera la fonction des peuples
amérindiens, de tous les «naturels» de survivre. Une partie de notre lutte
pour la survie est de résister. Nous résistons, non pas pour renverser un
gouvernement ou pour prendre le pouvoir politique, mais parce qu'il est
naturel de résister �* l'extermination, de survivre... Nous ne voulons pas
le pouvoir dans les institutions des Blancs, nous voulons que celles-ci
disparaissent. Cela est révolution.
Les Indiens maintiennent les relations avec ces réalités, les prophéties,
les traditions de nos ancêtres. Nous apprenons de nos anciens, de la
nature, des forces naturelles. Et lorsque la catastrophe sera passée,
nous, Indiens, nous serons toujours l�* pour habiter ce continent. Cela me
soucie peu si c'est seulement une poignée d'Indiens dans les Andes, le
peuple amérindien survivra et l'harmonie sera rétablie. Cela est révolution.
Russel Means
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