"Pierre Sabbe" <
[email protected]> a écrit dans le message de news:
[email protected]...
> l'affaire récente opposant Copiepresse �* Google me donne �* réfléchir... �*
> contre-courant bien entendu, car il semble que tout le monde soit d'accord
> avec le jugement rendu par le tribunal de Bruxelles.
Ah bon ? Vous n'avez pas trop lu les forums depuis, alors ?
L'affaire "Google Actualités Belgique" suscite de plus en plus de réactions
sur les forums. Il s'agit en effet d'une décision judiciaire importante qui
risque de faire des émules ailleurs en Europe.
Qu'a fait Google ? Grâce �* un robot et un programme sophistiqué, Google a
rassemblé sur une page web des références d'articles triés par domaine
(Belgique, Monde, Sciences, etc.). Ces références sont composées d'un titre,
d'une source, d'une mention de durée (article paru il y a X heures ou jours)
et les quatre premières lignes du texte complet. Suivent les références de
quelques articles similaires. Le programme est capable de trier
intelligemment les articles par ordre d'importance dans l'actualité : seuls
les sujets les plus fréquemment abordés sont mentionnés. L'utilisateur peut
afficher plus ou moins d'articles dans chaque catégorie. En cliquant sur le
titre, le lecteur est dirigé vers le site web de la source et peut ainsi
lire l'article complet �* l'origine de la référence.
Est-ce de la copie ? Les informations ont-elles été "volées", comme le
mentionnent certains journaux belges ? Logiquement, aller jusque l�* est un
abus. Même si elles sont très réduites, les mentions suffisent clairement �*
préciser au lecteur que l'information ne vient pas de Google mais d'une
autre source. Il est d'autre part certain que cette page de références amène
sur les sites de presse concernés des lecteurs qui n'y viendraient pas
autrement, ce qui signifie que la presse belge se tire aussi une balle dans
le pied en faisant condamner Google. Certains, supporters inconditionnels de
la modernité en viennent �* insinuer que la condamnation décidée par le
tribunal fait la part belle aux tenants du code Napoléon qui ne comprennent
pas que le monde évolue et qu'un outil de communication comme Internet exige
l'adaptation des vieilles lois et ... des vieux réflexes.
Il n'empêche qu'il est patent que Google s'est comporté comme s'il était en
pays conquis et que les règles minimales de fairplay ont été bafouées �*
cause d'une absence totale de communication. Un arrangement préalable aurait
pu être conclu ; un accord sur les mentions �* afficher aurait pu être trouvé
; bref, contacter les éditeurs, leur expliquer la démarche, et leur demander
la permission sont des précautions minimales qui auraient pu éviter une
conclusion aussi abrupte.
Car finalement, la démarche de Google n'est rien d'autre qu'une revue de
presse remise au goût du jour, et adaptée aux technologies modernes. Aucun
éditeur n'a jamais attaqué la RTBF pour sa revue de presse du matin (qui ne
mentionne pas plus d'informations sur la source que les références de
Google). La démarche de Google pourrait aussi être assimilée �* un échange de
bons procédés, dans lequel chaque partie tire son profit : Google en
bénéficiant d'un passage accru de visiteurs et la presse en s'assurant 10 �*
20% au moins de visites supplémentaires sur ses sites. Il est certain que
cette décision du tribunal va �* contre-courant de l'évolution du médium
"Internet" et que, d'une façon ou d'une autre, ce type de page de références
reviendra sur le tapis, même si provisoirement, Google va probablement
devoir s'incliner.
--
F.