J'adhère d'autant plus �* cette idée qu'elle n'est même pas
"exceptionnelle" : c'est ce qu'on trouve dans les lois fondamentales de
presque tous les Etats (de droit) occidentaux...
La première question est de savoir pourquoi certains groupes de
pression (et pas seulement les musulmans) tentent non seulement de se
soustraire �* cette logique, mais aussi de la remettre en débat.
La seconde question, �* mes yeux plus essentielle, est de savoir
pourquoi nos sociétés occidentales (et singulièrement la France)
sont incapables de s'arc-bouter efficacement sur ces principes.
Bien sûr, je ne prétend pas disposer de la réponse universelle et
absolue �* ces questions. Mais j'observe que les intellectuels
occidentaux ont clairement démissionné sur ces sujets. Ils
interviennent du bout des lèvres, dévelopent des théories et des
hypothèses bourrées de références culturelles qui échappent
complétement �* l'entendement général, élaborent des discours d'une
complexité telle que le "bon peuple" n'y comprend goutte...
L'intellectuel est censé, depuis Voltaire et Rousseau, être un
"penseur intempestif", un homme qui met �* profit ses neurones et son
savoir pour donner de grands coups de pied dans la fourmillière.
Tout l'opposé d'un Bernard-Henry lévy, préoccupé de sujets
"porteurs de notoriété" mais incapable de faire bouger les choses et
le monde dans lequel il agit en prédateur de la Pensée plutôt qu'en
contempteur de ses vices !
Il y a belle lurette que nos intellectuels ne nous proposent plus grand
chose de neuf. Comme il y a belle lurette que leurs discours ne sont
plus intelligibles pour lecommun...
D'un point de vue purement rhétorique, le "J'accuse" d'un Zola, les
romans d'un Camus ou les pièces d'un Kafka prouvent que les idées les
plus complexes peuvent être exprimées de manière parfaitement
audible. Ou qu'il n'est pas nécessaire d'avoir l'air intelligent pour
l'être...
Or, on observe aisément que les intellectuels contemporains sont
davantage occupés de briller que de se faire comprendre.
Si je devais agir ainsi dans la gestion quotidienne de mon métier
d'enseignant universitaire, il est certain que mes étudiants fuiraient
les auditoires où je sévis ! Ils me prendraient certes pour un
génie, mais pour un génie inaccessible, une sorte de déité absconse
dont les objectifs et la logique demeurent très au large des rivages
communs.
Je ne parle pas d'un supposé rôle "pédagogique" des intellectuels,
mais de l'obligation quasi-éthique qui leur est faite d'exprimer leur
pensée de manière qu'elle soit comprise.
A condition, bien évidemment, que nos intellectuels soient encore
capables de développer une pensée cohérente originale et
intéressante. J'en doute, personnellement, �* lire les "chipotages"
intellectuels auxquels ils se livrent au gré de leurs publications.
En fait, nos intellectuels se révèlent incapables de conserver leur
place dans notre monde "d'experts". Ces "touche-�*-tout" restent les
bras ballants devant la vogue (donc la vague) des "spécialistes" qui
prétendent détenir des solutions scientifiquement démontrées aux
questions les plus épineuses.
Placez dans un débat un philosophe face �* un expert. Parce que notre
culture occidentale privilégie désormais la technicité d'un discours
�* son ouverture d'esprit, nous verrons le philosophe dans une impasse.
Comment lutter contre des chiffres, des analyses, des expérimentations
proposés comme des références absolues.
La démission des intellectuels est, par conséquent, logique mais
préjudiciable �* l'équilibre de notre culture.
Les "experts", en revanche, sont habiles �* nous fournir des idées
simples, voire simplistes, qui font figure de certitudes parce qu'elles
sont enrobées d'une confiture scientifique de pure forme.
Il est temps que les intellectuels réaffirment �* leur public que les
certitudes n'existent pas et qu'elles sont toujours dangereuses. il est
temps que les intellectuels retrouvent le goût de shooter fermement
dans les fourmilières. Il est temps que les intellectuels remettent
les "experts" �* leur juste place (celle d'outils de la culture et rien
de plus !).
Il est temps que les intellectuels retrouvent le courage d'exprimer et
de développer des pensées de la même veine que celle que vous venez
de nous rappeler dans votre message.
MOUHOUBI wrote:
> Le Tue, 31 Oct 2006 18:18:18 -0500, D'Iberville <[email protected]>
> écrit:
>
> Il faut de la fermeté contre ce genre d'agissements inadmissibles.
> Ne jamais céder, soutenir le regard et rappeller les choses
> simplement.
> A l'hopital ce sont les médecins qui font la loi, �* l'école ce sont
> les professeurs qui font la loi et que les curés, imams restent dans
> leurs eglises ou leur mosquées et tout ira pour le mieux.
> Si le message n'est pas compris : police, amende et en cas de violence
> prison ferme.
>
>
>
>
> http://k.mouhoubi.free.fr/monblog/
> ___________________________
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