Ayaan Hirsi Ali, avant de quitter les Pays-Bas, l'été dernier, pour les États-Unis
avait lancé : « Je pars, mais les questions sur l'avenir de l'islam dans notre pays
demeurent. » Pourtant, avec l'exil de l'ancienne parlementaire d'origine somalienne,
égérie du combat contre les intégristes musulmans, les polémiques sur l'islam
et l'intégration semblent s'être estompées dans ce pays. Après l'assassinat, en
2002, du populiste Pim Fortuyn, qui qualifiait l'islam de « culture arriérée », puis
celui, en 2004, du cinéaste Théo Van Gogh par un islamiste, plus personne n'ose
mener de combat public contre l'islamisme.
L'immigration, l'échec du multiculturalisme et les tensions intercommunautaires ont
été largement absents de la campagne électorale des législatives de fin novembre. Il
y a désormais consensus des principaux partis politiques pour mettre un frein �*
l'immigration. Les lois très strictes mises en place ces derniers mois par le ministre
de l'Intégration, Rita Verdonk, ne sont pas remises en cause.
Mais dans la société néerlandaise, l'inquiétude est toujours sensible. Selon une étude
publiée l'été dernier, 63 % des Néerlandais pensent, comme Ayaan Hirsi Ali, que
« l'islam est incompatible avec les valeurs occidentales ». Et la moitié d'entre eux
affirment « craindre �*�*�*l'islam et son influence sur la société néerlandaise ». Le relatif
succès du nouveau Parti de la liberté (9 sièges), créé par Geert Wilders, un ancien
libéral qui veut « arrêter l'islamisation des Pays-Bas », reflète ce malaise.
http://www.lefigaro.fr/debats/200612...t_la_face.html