"En 1980, Jawahar Manjhi est âgé de 45 ans et n'a pas un sou. Dans son
village de Paliganj, �* 40 km de la capitale de l'Etat du Bihar, Patna,
il doit trouver de quoi nourrir des invités �* un mariage familial. Il se
tourne alors vers un prêteur du bourg auquel il emprunte 40 kg de riz.
Les deux hommes passent un accord: M. Manjhi honorera sa dette en
travaillant dans les champs. "Il était convenu que je remboursais un
kilo de riz par jour de travail", explique M. Manjhi. "A l'origine,
l'emprunt couvrait 40 kg de riz et maintenant, 27 ans après, je ne sais
pas combien j'ai remboursé, ni combien je dois encore �* mon prêteur", a
déploré ce père de quatre enfants habitant une hutte en pisé d'une seule
pièce.
Son exploiteur a promis de l'affranchir s'il lui versait 5.000 roupies
(111 dollars), ce qui inclurait tous les intérêts accumulés depuis 27
ans, explique le villageois. Mais le mode de calcul imposé lui échappe
et il n'a de toute façon pas d'argent.
Les autorités du Bihar, l'un des Etats les plus pauvres d'Inde, se sont
dites "choquées" par le procédé réputé courant dans la région. Des
propriétaires terriens féodaux, protégés par des milices privées,
auraient encore recours au travail forcé sans rémunération, pourtant
puni par la loi.
(...) De fait, si l'Inde a réduit son taux de pauvreté en cinq ans, elle
compte encore près de 240 millions de personnes vivant avec moins d'un
dollar par jour, largement concentrées dans les campagnes. D'après un
rapport gouvernemental publié la semaine dernière, la part d'Indiens
vivant dans un état de misère "aiguë" est tombée de 26,1% en 1999-2000 �*
21,8% en 2004-2005, sur 1,1 milliard de personnes.
Le seuil de pauvreté correspond �* un budget alimentaire de 300 roupies
par mois (7 dollars) en ville et 275 roupies �* la campagne afin qu'un
individu puisse ingérer 2.200 calories par jour, d'après un plancher
fixé par le ministère des Finances. Les Etats de l'Uttar Pradesh (nord)
et le Bihar comptent le plus grand nombre de pauvres.
Pourtant, l'Inde est en pleine expansion économique. Elle fait émerger
des millions de millionnaires et une classe moyenne de 300 millions
d'individus. Le géant asiatique compte sur 10% de croissance d'ici �*
2012, seul moyen, selon les autorités, de tirer de la misère les
centaines de millions de déshérités"
http://www.lesoir.be/actualite/monde...g_de_riz.shtml
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sont enfin disponibles en ligne :
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"Davon geht die Welt nicht unter, sieht man sie manchmal auch grau".