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"Ce jour vers 16h20, je me trouvais dans la gare du Nord. J'avais rendez-vous avec
une personne qui m'attendait sur le quai de la ligne 5", a-t-il expliqué. Il assure avoir
composté un ticket en passant le tourniquet, puis l'avoir jeté.
-- MDR ....
"Trente mètres plus loin, j'ai senti qu'une personne me touchait au niveau de l'épaule,
je me suis retourné et cet individu s'est présenté comme étant un contrôleur RATP
et m'a demandé mon titre de transport. J'ai expliqué �* cet individu que je venais de
jeter mon ticket au sol et je lui ai proposé de retourner �* l'endroit où j'avais jeté mon
ticket pour le reprendre.
-- Il prend les contrôleurs pour des cons l�*. Imagine t'on les contrôleurs cherchant un
-- ticket parmi les milliers qui trainent en station. MDR.
Le contrôleur m'a alors demandé mes papiers. Je lui ai alors répondu que je n'étais pas
sûr de les avoir mais que l'on pouvait regarder dans mon sac �* dos.
-- Quels papiers, il est clandestin ? Peut être fait-il allusion �* son arrêté de reconduite
-- �* la frontière ?
Un autre contrôleur est alors arrivé et sans rien me demander il a déclaré �* ses collègues :
bon voil�*, il a rien allez on appelle''. Je lui ai répondu que je ne bougerai pas tant qu'on
irait pas récupérer mon ticket. Ce contrôleur m'a alors fait comprendre que de toute façon
il me ramènerait de force, il m'a parlé avec un langage de cité. Je lui ai alors dit d'arrêter.
(.) Il s'est alors approché de moi et a commencé �* rapprocher son front du mien. Je lui
ai alors dit arrête ou je vais te boucher une oreille''. Nous nous sommes frottés les fronts
mais il n'y a pas eu de coups. C'est alors que les autres contrôleurs RATP m'ont saisi
au niveau des chevilles puis m'ont fait chuter au sol. Ils m'ont ensuite maintenu au sol
jusqu'�* l'arrivée des gendarmes. Je vous précise que jusqu'�* l'arrivée des gendarmes,
les agents RATP, surtout celui qui a collé son front au mien, m'ont donné des coups
de pieds entre les jambes ou ont essayé de me tordre les poignets. Moi, je leur disais
que ce qu'ils faisaient c'était vraiment n'importe quoi. Autour de nous une foule s'est
formée qui se demandait ce que ces contrôleurs étaient en train de faire. Je vous précise
que parmi cette foule il y avait de nombreuses personnes qui me connaissent car j'ai vécu
dans le dixième arrondissement et que je connais très bien la gare du Nord. Ensuite les
gendarmes sont arrivés. (.) Ils ont essayé de me faire comprendre qu'il fallait que je me
calme pour qu'ils me menottent. Je leur ai demandé de me lever puis ensuite de me
menotter. Comme je me débattais car je pensais que ce n'était pas humain de mettre
quelqu'un au sol comme ça, ils ont tout de même été obligés de me relever pour me
menotter en faisant usage de la force." A cet instant, Angelo Hoekelet s'accrochait
fermement �* son pantalon, pour éviter de se faire passer les menottes.
"Une fois debout et menotté le contrôleur RATP qui m'avait touché le front a cherché �*
m'attraper par les jambes. Il devait me connaître, je pense que c'est pour cela qu'il en
avait après moi. Les gendarmes et ses collègues lui ont dit que cela ne servait �* rien
et que je devais être conduit debout. C'est l�* que je me suis rendu compte qu'une foule
importante s'était ameutée autour de nous. Dans le local RATP, le contrôleur a dit �*
ses collègues oui vous avez vu il m'a bien mis un coup de tête. C'est l�* que j'ai compris
que c'était ne affaire personnelle, je vous précise que parmi ces agents RATP il y en
avait trois d'origine maghrébine. Peut-être qu'il en avait après moi parce que je suis noir.
-- Ah l'accusation de racisme, bien sur, ca met toute la gauche et tous les médias de
-- son coté. Ils connaissent tous la ficelle. Bien joué.
Ensuite, j'étais dépassé par les événements et je les ai bombardé d'insultes."
La veille de cette interpellation �* la gare du Nord, Angelo Hoekelet était censé prendre
le train pour se rendre �* Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Il devait comparaître devant
la cour d'appel pour une affaire d'outrage �* magistrat, qui lui a valu une condamnation �*
six mois de prison en première instance.
Hélas, il n'a pas pu s'y rendre, explique-t-il, "car les contrôleurs n'ont pas voulu [le] laisser
prendre le train sans billet."
-- c'est ça. Ils nous prend tous pour des cons ...
-- Allez hop, retour au Togo dans le premier bateau !
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