Citaat:
NP : Notre lectorat est principalement composé de jeunes lecteurs plutôt isolés, qui travaillent �* leur formation politique, mais qui cherchent encore la solution miracle pour leur engagement et les problèmes de leur entourage direct. Un dernier mot pour eux ?
AdB : Le premier mot, plutôt, serait de leur dire qu’il n’y a précisément pas de solutions miracles. Il n’y a pas non plus de politique « idéale ». De même que la gauche a toujours tendance �* donner �* la politique une coloration morale, la droite a toujours tendance �* lui donner une coloration éthique. Ces deux visions sont aussi impolitiques l’une que l’autre. La politique n’est pas non plus la prolongation de la guerre par d’autres moyens (ce qui équivaudrait au renversement de la formule de Clausewitz). La politique est seulement une activité qui vise �* définir de façon prudente la meilleure façon de servir le bien commun – c’est-�*-dire un bien qui ne saurait faire l’objet d’un partage –, �* trancher entre les aspirations contradictoires qui naissent de la diversité humaine, �* arbitrer entre les nécessités de la coexistence civique et les exigences du souci de soi.
A ce « mot », j’en ajouterai deux autres, correspondant �* deux règles que je crois essentielles, et même vitales. La première : ne pas se tromper d’époque. Le monde actuel est ce qu’il est, avec ce qu’il a de meilleur et de plus déprimant. On peut le changer, mais on ne peut pas revenir en arrière. Et l’on ne peut pas non plus l’analyser avec des catégories interprétatives obsolètes. L’époque des Etats-nations souverains et des sociétés ethniquement homogènes est désormais derrière nous. Un général qui veut livrer bataille arrête sa stratégie en fonction du terrain tel qu’il est, non du terrain tel qu’il « devrait être ». Un mouvement dont tous les modèles appartiennent au passé n’a plus aucun telos (ndlr : objectif) �* réaliser. En prendre conscience implique de changer de références (il y a plus de leçons �* tirer et d’idées �* prendre dans n’importe quel livre de Louis Dumont, Cornelius Castoriadis, Jean Baudrillard, Serge Latouche ou Hannah Arendt que dans les œuvres complètes de la plupart des auteurs fétiches de droite), mais aussi d’habitudes (ce n’est pas l’origine culturelle ou ethnique des gens qui m’intéresse, mais ce qu’ils pensent et ce qu’ils font). Deuxième règle : ne pas se tromper d’ennemi. Ce qui menace aujourd’hui le plus l’Europe, ce n’est ni l’islam, ni l’islamisme ni le « choc des civilisations ». C’est l’Occident lui-même, dont l’être se réduit de plus en plus �* la logique de la marchandise et �* la réification des rapports sociaux. J’ai plusieurs fois employé l’expression de « Forme-Capital », qui avait été lancée par Gérard Granel. Cette expression va très au-del�* du capitalisme au sens étroit du terme. Elle définit le capital en tant que destructuration généralisée de l’imaginaire symbolique, en tant qu’avènement d’un idéal de l’illimité (ce que Heidegger appelait le Gestell) dont la mise en œuvre entraîne de telles modifications anthropologiques qu’elle peut aboutir �* l’effacement de l’humain comme tel. Je ne vois pas aujourd’hui d’ennemi plus puissant. C’est donc pour moi l’ennemi principal.
Entretien réalisé par NOVOpress Suisse, du 22 au 28 septembre 2005.
ch.novopress.info/?p=809
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Dit artikel is vooral interessant niet zozeer om de standpunten, maar vooral omdat het afrekent met de karikaturen van links over alles wat ook maar een beetje "(nieuw-)rechts" is. Misschien had ik het daarom beter aan een ruimer (linkser) publiek voorgeschoteld.
Wat denken jullie van de onderlijnde stellingen?
1) Akkoord.
2) op institutioneel vlak hebben ze afgedaan, op etnisch-cultureel vlak is het behoud ervan waardevol.
3) Niet akkoord. Bij de aanduiding van vriend-vijand gaat het om een
publieke vijand (b.v. islamieten, vreemdelingen of linksen). Men kan moeilijk een vaag gedefinieerd (theoretisch)
verschijnsel als "decadentie"
politiek gaan bestrijden. Zo blijft nieuw-rechts op het theoretische niveau (woordenoorlog) steken, net als de marxistische intellectueeltjes.