DesertWarrior
17 maart 2007, 13:00
Dans un article paru en 1993 dans le quotidien israélien Yediot
Aharanot, Ariel Sharon exposait avec beaucoup de franchise sa vision
politique du sionisme.
Nos grands-parents et nos parents ne sont pas venus ici [en Israël]
pour bâtir une démocratie. Tant mieux si elle est préservée, mais ils
sont venus ici pour créer un Etat juif. L'existence d'Israël n'est
vraiment menacée que par ceux qui, parmi les israéliens, ne jurent que
par la démocratie et la paix, au risque de saper les fondements de
notre Etat juif démocratique et d'ouvrir la voie �* une dictature
criminelle d'un Etat palestinien dirigé par l'OLP. A plusieurs
reprises, la déclaration d'indépendance définit clairement la nature
de l'Etat crée en 1948, « Nous proclamons la création d'Etat juif en
Palestine [...], un Etat juif qui aura pour nom Israël.» Il n'a jamais
été question d'Etat « « démocratique» ou d'Etat « sioniste», mais
seulement d'Etat « juif », c'est-�*-dire de religion juive. Le sionisme
n'a jamais prôné la démocratie, mais la création en Palestine d'un
Etat juif appartenant �* tout le peuple juif et �* lui seul. C'est
pourquoi tout juif de la Diaspora a le droit d'immigrer en Israël et
d'en devenir citoyen.
Cette contradiction entre le retour �* Sion et les fondements de la
démocratie est connue depuis longtemps. Aux yeux des arabes et de
leurs alliés, il n'est évidemment pas démocratique d'offrir un pays �*
des millions d'étrangers contre la volonté de ses autochtones. Imposé
par la force par des étrangers qui y ont immigré illégalement, cet
Etat est entré en guerre contre les autochtones, a conquis leurs
villes et les a encouragés �* partir, quand il ne les a tout simplement
pas exilés.
La loi du retour accorde automatiquement la citoyenneté israélienne �*
tout juif (jusqu'�* la quatrième génération) né �* l'étranger. Or ce
droit au retour est dans le même temps refusé aux anciens habitants de
ce pays [les palestiniens] (et �* leurs descendants), qui, lors de la
guerre de 1948 (de leur point de vue, une guerre de défense contre un
envahisseur usurpateur), se sont enfuis ou ont été contraint de fuir
leurs foyers et leurs terres.
Dés l'origine, le sionisme n'a pu agir qu'en contradiction avec les
principes démocratiques. Dés les débuts de la déclaration Balfour
[déclaration britanniques de 1917 sur la création d'un foyer juif en
Palestine] et du mandat britannique [1922-1948], les Arabes, qui
représentaient alors 90% de la population de Palestine, ont réclamé la
constitution d'une Assemblée représentative qui statuerait
démocratiquement (majoritairement) sur des questions aussi cruciales
pour les autochtones que l'immigration juive. Le mouvement sioniste
s'est aussitôt mobilisé pour faire échec �* cette revendication.
Le gouvernement britannique avait décidé que la volonté et les
intérêts vitaux de la communauté arabe devaient être respectes, étant
donne qu'elle représentait alors la majorité absolue de la population
de Palestine. Cela n'a pas empêché la communauté juive et le mouvement
sioniste de partir en guerre contre un texte parfaitement légal. En
novembre 1947, la décision de l'ONU de partager la Palestine a été
prise en contradiction flagrante avec la volonté des Arabes
palestiniens, qui constituaient encore l'écrasante majorité de la
population. A des juifs qui ne formaient que le tiers de la population
les nations unies allouaient 55% du territoire. Le sionisme et la
communauté internationale ont agi ainsi en violation des principes
démocratique, tout en en respectant l'esprit et en appuyant le
principe du droit historique du peuple juif sur la terre des
Patriarches. Cela signifie permettre la poursuite de l'immigration de
millions de juifs en Israël et la colonisation du pays dans sa
totalité.
Depuis toujours, les arabes d'Israël-Palestine estiment avoir un droit
légitime sur ce pays. Parmi eux, les modérés sont peut être prêts�*
reconnaitre des droits aux juifs, mais seulement s'ils sont
subordonnes �* ceux des Arabes. A leurs yeux, l'idéal sioniste
d'immigration et de souveraineté juive est « une agression criminelle
» qui doit être contrecarrée afin de permettre aux « propriétaires
légitimes » d'exercer leur souveraineté, au besoin en n'y tolérant
qu'une présence juive minime. La Charte de l'OLP [abrogée en 1999]
appelle �* liquider non seulement l'Etat juif, mais aussi le peuple
juif. Elle exprime l'opinion de la majorité des palestiniens, dont de
nombreux citoyens arabes d'Israël. L'allégeance de la majorité des
Arabes d'Israël, de leurs hommes politiques et de leurs députes ne va
pas �* Israël, mais �* l'intérêt des Arabes palestiniens. Cela ne
découle pas d'une haine d'Israël ou d'une volonté irrationnelle de le
détruire, mais d'une simple prise en compte d'un devoir national
élémentaire. Est-ce que les palestiniens sont prêts �* vendre leur âme
aux conspirateurs étrangers et �* combattre sous le drapeau israélien
pour la survie d'Israël comme Etat juif ?
Permettre aux députes arabes israéliens de décider du sort d'Israël
est une illusion dangereuse. Des questions aussi cruciales qu'un
retrait du Golan ou l'instauration d'une autonomie palestinienne en
Judée-Samarie (c'est-�*-dire un second Etat arabe palestinien après la
Jordanie) sont du seul ressort des juifs, pas des arabes israéliens.
Une application aveugle des principes démocratiques revient �* donner
raison au nationalisme palestinien.../
Source :
Courrier International
N°793 12 janv. 2006
DOCUMENT: "Il n'a jamais été question d'Etat démocratique"
Aharanot, Ariel Sharon exposait avec beaucoup de franchise sa vision
politique du sionisme.
Nos grands-parents et nos parents ne sont pas venus ici [en Israël]
pour bâtir une démocratie. Tant mieux si elle est préservée, mais ils
sont venus ici pour créer un Etat juif. L'existence d'Israël n'est
vraiment menacée que par ceux qui, parmi les israéliens, ne jurent que
par la démocratie et la paix, au risque de saper les fondements de
notre Etat juif démocratique et d'ouvrir la voie �* une dictature
criminelle d'un Etat palestinien dirigé par l'OLP. A plusieurs
reprises, la déclaration d'indépendance définit clairement la nature
de l'Etat crée en 1948, « Nous proclamons la création d'Etat juif en
Palestine [...], un Etat juif qui aura pour nom Israël.» Il n'a jamais
été question d'Etat « « démocratique» ou d'Etat « sioniste», mais
seulement d'Etat « juif », c'est-�*-dire de religion juive. Le sionisme
n'a jamais prôné la démocratie, mais la création en Palestine d'un
Etat juif appartenant �* tout le peuple juif et �* lui seul. C'est
pourquoi tout juif de la Diaspora a le droit d'immigrer en Israël et
d'en devenir citoyen.
Cette contradiction entre le retour �* Sion et les fondements de la
démocratie est connue depuis longtemps. Aux yeux des arabes et de
leurs alliés, il n'est évidemment pas démocratique d'offrir un pays �*
des millions d'étrangers contre la volonté de ses autochtones. Imposé
par la force par des étrangers qui y ont immigré illégalement, cet
Etat est entré en guerre contre les autochtones, a conquis leurs
villes et les a encouragés �* partir, quand il ne les a tout simplement
pas exilés.
La loi du retour accorde automatiquement la citoyenneté israélienne �*
tout juif (jusqu'�* la quatrième génération) né �* l'étranger. Or ce
droit au retour est dans le même temps refusé aux anciens habitants de
ce pays [les palestiniens] (et �* leurs descendants), qui, lors de la
guerre de 1948 (de leur point de vue, une guerre de défense contre un
envahisseur usurpateur), se sont enfuis ou ont été contraint de fuir
leurs foyers et leurs terres.
Dés l'origine, le sionisme n'a pu agir qu'en contradiction avec les
principes démocratiques. Dés les débuts de la déclaration Balfour
[déclaration britanniques de 1917 sur la création d'un foyer juif en
Palestine] et du mandat britannique [1922-1948], les Arabes, qui
représentaient alors 90% de la population de Palestine, ont réclamé la
constitution d'une Assemblée représentative qui statuerait
démocratiquement (majoritairement) sur des questions aussi cruciales
pour les autochtones que l'immigration juive. Le mouvement sioniste
s'est aussitôt mobilisé pour faire échec �* cette revendication.
Le gouvernement britannique avait décidé que la volonté et les
intérêts vitaux de la communauté arabe devaient être respectes, étant
donne qu'elle représentait alors la majorité absolue de la population
de Palestine. Cela n'a pas empêché la communauté juive et le mouvement
sioniste de partir en guerre contre un texte parfaitement légal. En
novembre 1947, la décision de l'ONU de partager la Palestine a été
prise en contradiction flagrante avec la volonté des Arabes
palestiniens, qui constituaient encore l'écrasante majorité de la
population. A des juifs qui ne formaient que le tiers de la population
les nations unies allouaient 55% du territoire. Le sionisme et la
communauté internationale ont agi ainsi en violation des principes
démocratique, tout en en respectant l'esprit et en appuyant le
principe du droit historique du peuple juif sur la terre des
Patriarches. Cela signifie permettre la poursuite de l'immigration de
millions de juifs en Israël et la colonisation du pays dans sa
totalité.
Depuis toujours, les arabes d'Israël-Palestine estiment avoir un droit
légitime sur ce pays. Parmi eux, les modérés sont peut être prêts�*
reconnaitre des droits aux juifs, mais seulement s'ils sont
subordonnes �* ceux des Arabes. A leurs yeux, l'idéal sioniste
d'immigration et de souveraineté juive est « une agression criminelle
» qui doit être contrecarrée afin de permettre aux « propriétaires
légitimes » d'exercer leur souveraineté, au besoin en n'y tolérant
qu'une présence juive minime. La Charte de l'OLP [abrogée en 1999]
appelle �* liquider non seulement l'Etat juif, mais aussi le peuple
juif. Elle exprime l'opinion de la majorité des palestiniens, dont de
nombreux citoyens arabes d'Israël. L'allégeance de la majorité des
Arabes d'Israël, de leurs hommes politiques et de leurs députes ne va
pas �* Israël, mais �* l'intérêt des Arabes palestiniens. Cela ne
découle pas d'une haine d'Israël ou d'une volonté irrationnelle de le
détruire, mais d'une simple prise en compte d'un devoir national
élémentaire. Est-ce que les palestiniens sont prêts �* vendre leur âme
aux conspirateurs étrangers et �* combattre sous le drapeau israélien
pour la survie d'Israël comme Etat juif ?
Permettre aux députes arabes israéliens de décider du sort d'Israël
est une illusion dangereuse. Des questions aussi cruciales qu'un
retrait du Golan ou l'instauration d'une autonomie palestinienne en
Judée-Samarie (c'est-�*-dire un second Etat arabe palestinien après la
Jordanie) sont du seul ressort des juifs, pas des arabes israéliens.
Une application aveugle des principes démocratiques revient �* donner
raison au nationalisme palestinien.../
Source :
Courrier International
N°793 12 janv. 2006
DOCUMENT: "Il n'a jamais été question d'Etat démocratique"