Saviez-vous que... - 1227 - le regne de la Terreur

.... pour traquer sans relâche les "traîtres", les "saboteurs", les
"défaitistes" et autres "ennemis de l'État", pour en remplir par
millions les prisons et les goulags, il faut mobiliser des milliers de
délateurs et de policiers.

Mais dans l'URSS de Joseph Staline, même les responsables les plus zélés
et les plus performants dans cet exercice très particulier finissent eux
aussi, tôt ou tard, par devenir suspects, et par goûter �* leur propre
médecine.

Tour �* tour, Genrikh Yagoda, Nikolai Yezhov, et Lavrenty Beria, chefs
successifs du NKVD, sont arrêtés par leurs successeurs, torturés puis
exécutés au terme de procès de pacotille. D'éminents scientifiques, de
remarquables ingénieurs et avionneurs, comme Andrei Tupolev ou Vladimir
Petlyakov, sont arrêtés et emprisonnés pendant des années sous les
prétextes les plus futiles. Du haut en bas de l'échelle, chacun craint
de se voir arrêté par la police secrète, fusillé ou déporté en Sibérie.

Comme le souligne Laurence Rees, "En Union soviétique, le climat de peur
qui régnait sous Staline imprégnait tout, comme jamais ce ne fut le cas
en Allemagne sous Hitler avant les derniers jours du régime (...) Nul
n'était �* l'abri des coups frappés �* la porte �* minuit. On avait beau
tout faire pour se conformer, on pouvait bien crier tous les slogans du
monde, la hargne de Staline était telle que rien de ce que vous faisiez,
disiez ou pensiez ne pouvait vous sauver si on vous mettait sur la
sellette. (...) la vérité demeure que la majorité des Allemands - très
certainement jusqu'au moment où l'Allemagne a commencé �* perdre la
guerre - se sentaient personnellement en sécurité et si heureux qu'ils
eussent voté pour Hitler s'il y avait eu des élections libres. En Union
soviétique, au contraire, même le plus proche et le plus loyal des
collègues de Staline ne pouvait dormir tranquille" (1)

Impitoyable envers ses adversaire comme envers ses amis, Staline l'est
également vis-�*-vis des membres de sa propre famille. Ne supportant pas
la brutalité de son père, Yakov - le premier fils de Staline - rate son
suicide, ne s'attirant en retour que le mépris paternel. Officier dans
l'armée rouge, il mourra en captivité, Staline ayant refusé de
l'échanger contre le Maréchal Von Paulus. La seconde épouse de Staline,
Nadezhda Alliluyeva
(http://photos1.blogger.com/blogger/5...lliluyeva.jpg),
réussit quant �* elle son suicide, le 9 novembre 1932, après une violente
altercation avec son mari...

(1) Laurence Rees, Auschwitz, page 14)

--
Quotidiennement updatés, et avec photos, les "Saviez-vous que...",
sont enfin disponibles en ligne : http://diberville.blogspot.com/
"Davon geht die Welt nicht unter, sieht man sie manchmal auch grau".

Vitae forma vocatur D'Iberville <[email protected]>, die Tue, 18
Jul 2006 05:33:58 -0400, in littera <[email protected]> in
foro soc.culture.belgium(et aliis) vere scripsit quod sequitur:

>... pour traquer sans relâche les "traîtres", les "saboteurs", les
>"défaitistes" et autres "ennemis de l'État", pour en remplir par
>millions les prisons et les goulags, il faut mobiliser des milliers de
>délateurs et de policiers.
>
>Mais dans l'URSS de Joseph Staline, même les responsables les plus zélés
>et les plus performants dans cet exercice très particulier finissent eux
>aussi, tôt ou tard, par devenir suspects, et par goûter �* leur propre
>médecine.
>
>Tour �* tour, Genrikh Yagoda, Nikolai Yezhov, et Lavrenty Beria, chefs
>successifs du NKVD, sont arrêtés par leurs successeurs, torturés puis
>exécutés au terme de procès de pacotille. D'éminents scientifiques, de
>remarquables ingénieurs et avionneurs, comme Andrei Tupolev ou Vladimir
>Petlyakov, sont arrêtés et emprisonnés pendant des années sous les
>prétextes les plus futiles. Du haut en bas de l'échelle, chacun craint
>de se voir arrêté par la police secrète, fusillé ou déporté en Sibérie.
>
>Comme le souligne Laurence Rees, "En Union soviétique, le climat de peur
>qui régnait sous Staline imprégnait tout, comme jamais ce ne fut le cas
>en Allemagne sous Hitler avant les derniers jours du régime (...) Nul
>n'était �* l'abri des coups frappés �* la porte �* minuit. On avait beau
>tout faire pour se conformer, on pouvait bien crier tous les slogans du
>monde, la hargne de Staline était telle que rien de ce que vous faisiez,
>disiez ou pensiez ne pouvait vous sauver si on vous mettait sur la
>sellette. (...) la vérité demeure que la majorité des Allemands - très
>certainement jusqu'au moment où l'Allemagne a commencé �* perdre la
>guerre - se sentaient personnellement en sécurité et si heureux qu'ils
>eussent voté pour Hitler s'il y avait eu des élections libres. En Union
>soviétique, au contraire, même le plus proche et le plus loyal des
>collègues de Staline ne pouvait dormir tranquille" (1)
[...]

tout cela me fait horriblerment penser �* la Révolution dite française
et aux moeurs politiques durant la Terreur.

D'ailleurs Lénine, un auteur �* lire absolument si on veut piger le
marxo-léninisme, a avoué �* plusieurs endroits dans son oeuvre que son
régime était directement inspiré de la Révolution française et de la
Commune de Paris (1870-71)
--
Fusti

"Fustigator" a écrit dans le message de news:
> Vitae forma vocatur D'Iberville:
>
> >... pour traquer sans relâche les "traîtres", les "saboteurs", les
> >"défaitistes" et autres "ennemis de l'État", pour en remplir par
> >millions les prisons et les goulags, il faut mobiliser des milliers de
> >délateurs et de policiers.
> >
> >Mais dans l'URSS de Joseph Staline, même les responsables les plus zélés
> >et les plus performants dans cet exercice très particulier finissent eux
> >aussi, tôt ou tard, par devenir suspects, et par goûter �* leur propre
> >médecine.
> >
> >Tour �* tour, Genrikh Yagoda, Nikolai Yezhov, et Lavrenty Beria, chefs
> >successifs du NKVD, sont arrêtés par leurs successeurs, torturés puis
> >exécutés au terme de procès de pacotille. D'éminents scientifiques, de
> >remarquables ingénieurs et avionneurs, comme Andrei Tupolev ou Vladimir
> >Petlyakov, sont arrêtés et emprisonnés pendant des années sous les
> >prétextes les plus futiles. Du haut en bas de l'échelle, chacun craint
> >de se voir arrêté par la police secrète, fusillé ou déporté en Sibérie.
> >
> >Comme le souligne Laurence Rees, "En Union soviétique, le climat de peur
> >qui régnait sous Staline imprégnait tout, comme jamais ce ne fut le cas
> >en Allemagne sous Hitler avant les derniers jours du régime (...) Nul
> >n'était �* l'abri des coups frappés �* la porte �* minuit. On avait beau
> >tout faire pour se conformer, on pouvait bien crier tous les slogans du
> >monde, la hargne de Staline était telle que rien de ce que vous faisiez,
> >disiez ou pensiez ne pouvait vous sauver si on vous mettait sur la
> >sellette. (...) la vérité demeure que la majorité des Allemands - très
> >certainement jusqu'au moment où l'Allemagne a commencé �* perdre la
> >guerre - se sentaient personnellement en sécurité et si heureux qu'ils
> >eussent voté pour Hitler s'il y avait eu des élections libres. En Union
> >soviétique, au contraire, même le plus proche et le plus loyal des
> >collègues de Staline ne pouvait dormir tranquille" (1)
> [...]
>
> tout cela me fait horriblerment penser �* la Révolution dite française
> et aux moeurs politiques durant la Terreur.

C'est d'ailleurs la première fois, qu'étudiant, apparaît dans mes
livres d'histoire le mot "citoyen". Inutile de te dire �* quel point j'ai
horreur de ce mot.

> D'ailleurs Lénine, un auteur �* lire absolument si on veut piger le
> marxo-léninisme, a avoué �* plusieurs endroits dans son oeuvre...

Peut-on parler d'oeuvre lorsque l'on connaît la terreur que ce type a
instaurée avec des potes comme trotsky ou staline?

> que son
> régime était directement inspiré de la Révolution française et de la
> Commune de Paris (1870-71)
MH

Vitae forma vocatur "MH" <[email protected]>, die Fri, 21
Jul 2006 12:11:59 +0200, in littera
<[email protected]> in foro
soc.culture.belgium(et aliis) vere scripsit quod sequitur:

>"Fustigator" a écrit dans le message de news:
>> Vitae forma vocatur D'Iberville:
>>
>> >... pour traquer sans relâche les "traîtres", les "saboteurs", les
>> >"défaitistes" et autres "ennemis de l'État", pour en remplir par
>> >millions les prisons et les goulags, il faut mobiliser des milliers de
>> >délateurs et de policiers.
>> >
>> >Mais dans l'URSS de Joseph Staline, même les responsables les plus zélés
>> >et les plus performants dans cet exercice très particulier finissent eux
>> >aussi, tôt ou tard, par devenir suspects, et par goûter �* leur propre
>> >médecine.
>> >
>> >Tour �* tour, Genrikh Yagoda, Nikolai Yezhov, et Lavrenty Beria, chefs
>> >successifs du NKVD, sont arrêtés par leurs successeurs, torturés puis
>> >exécutés au terme de procès de pacotille. D'éminents scientifiques, de
>> >remarquables ingénieurs et avionneurs, comme Andrei Tupolev ou Vladimir
>> >Petlyakov, sont arrêtés et emprisonnés pendant des années sous les
>> >prétextes les plus futiles. Du haut en bas de l'échelle, chacun craint
>> >de se voir arrêté par la police secrète, fusillé ou déporté en Sibérie.
>> >
>> >Comme le souligne Laurence Rees, "En Union soviétique, le climat de peur
>> >qui régnait sous Staline imprégnait tout, comme jamais ce ne fut le cas
>> >en Allemagne sous Hitler avant les derniers jours du régime (...) Nul
>> >n'était �* l'abri des coups frappés �* la porte �* minuit. On avait beau
>> >tout faire pour se conformer, on pouvait bien crier tous les slogans du
>> >monde, la hargne de Staline était telle que rien de ce que vous faisiez,
>> >disiez ou pensiez ne pouvait vous sauver si on vous mettait sur la
>> >sellette. (...) la vérité demeure que la majorité des Allemands - très
>> >certainement jusqu'au moment où l'Allemagne a commencé �* perdre la
>> >guerre - se sentaient personnellement en sécurité et si heureux qu'ils
>> >eussent voté pour Hitler s'il y avait eu des élections libres. En Union
>> >soviétique, au contraire, même le plus proche et le plus loyal des
>> >collègues de Staline ne pouvait dormir tranquille" (1)
>> [...]
>>
>> tout cela me fait horriblerment penser �* la Révolution dite française
>> et aux moeurs politiques durant la Terreur.
>
> C'est d'ailleurs la première fois, qu'étudiant, apparaît dans mes
>livres d'histoire le mot "citoyen".

Exact....

>Inutile de te dire �* quel point j'ai horreur de ce mot.

Est-ce synonyme de non-guillotiné?

>
>> D'ailleurs Lénine, un auteur �* lire absolument si on veut piger le
>> marxo-léninisme, a avoué �* plusieurs endroits dans son oeuvre...
>
> Peut-on parler d'oeuvre lorsque l'on connaît la terreur que ce type a
>instaurée avec des potes comme trotsky ou staline?

Si plus d'Occidentaux avaient lu Lénine, on ne l'aurait jamais laissé
faire.

>> que son
>> régime était directement inspiré de la Révolution française et de la
>> Commune de Paris (1870-71)
>MH
--
Fusti

Le Fri, 21 Jul 2006 13:08:52 +0200, Fustigator a écrit�*:
?
>
> Si plus d'Occidentaux avaient lu Lénine, on ne l'aurait jamais laissé
> faire.

L'évangile selon Lénine ?

--
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Vitae forma vocatur Mythe Errant <[email protected]>, die Sat, 22
Jul 2006 17:22:37 +0200, in littera
<[email protected]> in foro
soc.culture.belgium(et aliis) vere scripsit quod sequitur:

>Le Fri, 21 Jul 2006 13:08:52 +0200, Fustigator a écrit�*:
>?
>>
>> Si plus d'Occidentaux avaient lu Lénine, on ne l'aurait jamais laissé
>> faire.
>
>L'évangile selon Lénine ?

Non, mais tout s'y trouve: stratégies et tactiques.
--
Fusti