Paracuellos, le Katyn espagnol

Quelques extraits d'un entretien avec César Vidal (docteur en histoire,
détenteurs de plusieurs prix littéraires, par exemple /Los hijos de la
Luz/ (2005), parmi ses livres �* succès : /Las Brigadas internacionales/
(1998), /Checas de Madrid/ (2003) et /Paracuellos-Katyn/ (2005)).


publié par l'excellente NRH (http://www.n-r-h.net)

NRH : Vous avez eu accès aux archives soviétiques et vous avez écrit
plusieurs livres sur l'action du Komintern et des communistes pendant la
guerre civile. Quel fut leur rôle ?

César Vidal : le Komintern avait été organisé par Lénine pour assurer un
contrôle bolchevique sur tous les partis communistes et centraliser la
direction des plans révolutionnaires dans le monde. En Espagne, son rôle
fut très important puisqu'il contrôla le PCE et que, pendant la guerre
civile, ses agents poussèrent le gouvernement du /Frente popular/ �* se
soumettre �* Staline. Son rôle fut aussi capital en ce qui concerne les
Brigades internationales et la répression des forces non staliniennes
dans ce qu'il est convenu d'appeler "l'Espagne républicaine". En ce qui
concerne les communistes, leur participation n'avait qu'un objectif:
ouvrir la voie d'une future dictature stalinienne.

NRH : Selon la propagande "antifasciste", les Brigades internationales
étaient un mouvement de volontaires qui allèrent en Espagne défendre la
démocratie. Rendant hommage au colonel FFI Rol-Tanguy , ex-brigadiste et
ancien membre du comité central du PCF, le président Chirac soulignait
il y a quelques années "sa passion de combattant [brigadiste] pour la
démocratie et la liberté" (12 septembre 2002). Qu'en pensez-vous ?

CV : Les Brigades internationales sont un de ces mythes que certains
entretiennent comme un dogme religieux alors qu'en vérité leur histoire
est sinistre. La décision de leur création fut prise par Staline au
cours de l'été 1936, alors que la guerre civile venait �* peine
d'éclater. Leur finalité n'était pas seulement d'intervenir en Espagne,
mais de justifier la spoliation de l'or de la Banque d'Espagne par
l'URSS. Le recrutement fur organisé par le Komintern, et en particulier
par le PCF, qui prêta ses locaux pour installer des bureaux de
recrutement. Staline imposa �* chaque parti communiste un quota minimal
de "volontaires" que les PC français et allemands fournirent assez
facilement, mais qui ne put être couvert, par exemple, par les
Britanniques ou les Américains, lesquels durent faire appel �* des
"compagnons de route", voire �* des personnes abusées. Il n'est donc pas
étonnant que beaucoup de brigadistes tentèrent de déserter après avoir
pris conscience de la réalité stalinienne de l'Espagne.

[...]

NRH : Vous considérez que Paracuellos, en Espagne, et Katyn, en Pologne,
sont le paradigme de la terreur communiste. Qui sont les responsables de
Paracuellos ? Que devint le rapport que rédigea la Croix-Rouge ?


CV: À Paracuellos, environ 5 000 personnes furent fusillées et enterrées
dans de gigantesques fosses communes, en novembre 1936. Il s'agit par
conséquent d'un antécédent direct des massacres réalisés par les
staliniens �* Katyn contre les Polonais. Le seul "crime" commis par les
personnes assassinées �* Paracuellos, était souvent d'être étudiants d'un
collège catholique ou d'appartenir �* une famille de médecins ou d'avocats.
Ce fut, et de loin, le plus grand massacre réalisé pendant toute la
guerer civile dans l'un ou l'autre des deux camps. Il ne faut pas
oublier que Madrid, où le Frente popular gouverna pendant la guerre, fut
la province la plus touchée par la répression et que le nombre de
personnes assassinées par le Frente popular dans la capitale approche
les 15 000.
Les responsables de Paracuellos sont plus particulièrement le député
socialiste Margarita Nelken (qui fut la première �* demander �* faire
"évacuer" de force les prisonniers pour les fusiller), le directeur
général de la Sécurité Múñoz, le socialiste Galarza et, surtout,
Santiago Carrillo, qui fut par la suite secrétaire général du PCE. Il
était responsable de l'ordre public dans le Comité de défense de Madrid.
À la fin 1936, le Dr Henny représentant de la Croix-Rouge décida de
faire un rapport sur les massacres et de le communiquer �* Genève, mais
son avion fut abattu le 8 décembre par les pilotes soviétiques Chmelkov
et Sakharov qui combattaient dans l'aviation du Front populaire. L'ordre
en avait été donné par Alexandre Orlov, un des agents de Staline, afin
que personne ne prenne connaissance des agissements du /Frente popular/
en Espagne.


[...]




Plus dans le dernier numéro de la NRH consacrée �* la Guerre d'Espagne

NRH (http://www.n-r-h.net)