Frédéric Laloux (PS): Je refuse de participer �* la « star academy » de la politique

[Politics.be]

Le 20 mars dernier, dans le cadre de la mise en place du Gouvernement définitif, j’ai été appelé �* assumer la fonction de Secrétaire d’Etat en charge de la Lutte contre la Pauvreté. C’est conscient de la situation politique particulière au Gouvernement fédéral que j’ai accepté cette mission.

Le 20 mars dernier, dans le cadre de la mise en place du Gouvernement définitif, j’ai été appelé �* assumer la fonction de Secrétaire d’Etat en charge de la Lutte contre la Pauvreté. C’est conscient de la situation politique particulière au Gouvernement fédéral que j’ai accepté cette mission.

Je me suis mis au travail immédiatement. Je me suis plongé dans les matières. J’ai intégré les décisions prises par les négociateurs. J’ai noué des contacts avec le monde associatif ainsi qu’avec les services avec lesquels j’allais travailler.

Ma volonté était de travailler avec toute mon énergie, tout en étant discret dans un premier temps pour appréhender au mieux le travail �* effectuer. Cela fait maintenant 17 ans que je fais de la politique. J’ai toujours privilégié le terrain et le concret aux projecteurs médiatiques.

Malgré cette volonté d’être discret, je n’ai pas eu droit, contrairement �* d’autres, �* une période de sérénité. Dès les premiers jours de mon entrée en fonction, des bruits de couloirs et des rumeurs sans fondements se sont développés �* mon sujet. On m’a reproché de « n’avoir qu’une formation d’artisan pâtissier ». Insultant ! On m’a reproché de ne pas être un « politicien �* la longue carrière ». Insultant pour tous les élus locaux qui, comme moi, peuvent apporter leur expérience �* la défense de causes nobles. Sur base d’informations parcellaires, certains ont voulu m’attaquer sur ma consommation d’essence ou encore faire des amalgames avec la situation de l’échevin Gavroy qui a fait bénéficier son épouse de la carte essence de la ville. Récemment encore, on m’attaquait sur des mandats desquels j’avais pourtant démissionné comme le prévoient les règles, ou demandé ma mise en congé pour les fonctions où il n’existe aucune incompatibilité. Tout ceci, afin de pouvoir être totalement disponible.

D’un tempérament modéré, j’ai essayé �* chaque fois de ne pas alimenter la polémique. Je suis toujours resté calme et j’ai tenté d’être constructif. J’ai démonté point par point les accusations mensongères et apporté des explications quand c’était nécessaire. Pour faire toute la transparence, j’ai d’ailleurs publié sur mon blog, explications, documents et informations utiles.

Aujourd’hui, je pense avoir prouvé mon honnêteté et démonté toutes les accusations qui ont été injustement faites �* mon égard.

Mais les conditions dans lesquelles se développe la vie politique au niveau fédéral ne me satisfont pas. Je fais de la politique pour améliorer la vie des gens. Je fais de la politique pour être utile. Je fais de la politique avec une volonté de proximité et de pragmatisme.

Or, depuis trois semaines, tout ce qui se dit �* mon égard n’est que mensonges, critiques subjectives et amalgames. Je refuse de participer �* une sorte de « star academy de la politique ». J’ai une autre opinion de la fonction politique que celle qui consiste �* critiquer pour le plaisir et sans fondements et attaquer les personnes plutôt que les actions. Ca ne m’intéresse pas de travailler dans un climat où certaines personnes veulent faire du travail politique un reality show et où on ne s’intéresse pas �* l’action. J’ai l’impression que se développe en ce moment une volonté de casser ou d’éliminer les personnes qui subjectivement �* un moment donné ne correspondent pas �* un « casting ». Peut-être, pour certains, est-ce plus important d’avoir le bon look pour pouvoir être « un bon secrétaire d’Etat ». Ce n’est pas ma vision, et ce ne le sera jamais.

J’ai eu souvent l’occasion de le dire. Je ne suis certainement pas parfait. Mais je suis un homme honnête et de conviction.

C’est pour rester fidèle �* mes valeurs et �* mon engagement que j’ai décidé de remettre mon poste de secrétaire d’Etat. Car dans les conditions d’animation médiatique et d’exigence de « casting », je ne pense pas sereinement pouvoir assumer une mission que j’estime pourtant essentielle : travailler �* réduire les inégalités dans notre pays et lutter contre la pauvreté.

Bron: politics.be