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17 februari 2007, 13:41 | #1 |
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Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
Ceux qui basculent, ceux qui résistent
Les intellos virent-ils �* droite? Rien ne va plus �* Saint-Germain-des-Prés. D'anciens gauchistes s'enflamment pour le candidat UMP pendant que d'autres ricanent ou doutent face au phénomène Royal. A quelques semaines de l'élection présidentielle, la gauche peine �* rassembler ses soutiens traditionnels dans l'intelligentsia. Big-bang ou caprice de quelques divas ? Et si, derrière les ralliements spectaculaires ou les coups de gueule des têtes d'affiche, un nouveau paysage intellectuel était en train de naître ? Etat des lieux avant la bataille, par Aude Lancelin, Claude Askolovitch, Jean-Gabriel Fredet et François Bazin Branle-bas de combat au « Figaro » le 31 janvier. Nicolas Beytout, directeur de la rédaction, mène l'enquête. Mail collectif aux troupes. Le matin même, « le Canard enchaîné » a annoncé la publication imminente d'un coming out sarkozyste d'Alain Finkielkraut dans les colonnes du quotidien de droite. Son détenteur est appelé �* se signaler d'urgence. Mais non, rien �* faire. Personne ne peut fournir la « pantoufle de vair » autorisant �* célébrer les noces de Sarkozy et de son philosophe préféré, celui dont il assurait dans la foulée des émeutes de novembre 2005 qu'il faisait « honneur �* l'intelligence française ». Une fusée éclairante lancée par l'hebdomadaire satirique pour obliger celui-ci �* se découvrir ? Une semaine plus tard, Finkielkraut ne décolère toujours pas contre ce «journal de corbeaux». A peine atterri d'« une île lointaine », il dément violemment. «Il n'y aurait rien de monstrueux �* rallier Sarkozy, qui n'est pas Ahmadinejad, tout de même... » Mais non, il ne le fera jamais, et interviendra dans la campagne sur ses seuls tourments de prédilection - l'apocalypse scolaire par exemple. Deux jours plus tard, le démenti se veut toutefois plus nuancé. Une interview passionnément anti-Royal accordée �* « Libération » lui offre l'occasion de se reconnaître une «proximité de situation» avec un champion de l'UMP repeint en métèque hongrois. A l'heure du bouclage, on en est l�* de l'impossible idylle. Donnés pour mort, laminés en termes d'impact électoral par les Thuram et autres Debbouze, lesintellectuels français « d'appellation contrôlée » pèseraient donc encore sur la campagne ? On cherche en tout cas �* «faire parler le cadavre », assure Marcel Gauchet, qui dirige la prestigieuse revue « le Débat » aux côtés de Pierre Nora. Et quand il s'exprime, cela fait parfois une étrange musique. L'ex-« nouveau philosophe » André Glucksmann a cette fois franchi le pas. «Pourquoi je choisis Nicolas Sarkozy», expliquait-il dans « le Monde » du 30 janvier. Et d'autres encore n'hésitent plus �* afficher les mêmes sympathies, de l'essayiste Pascal Bruckner �* l'historien anciennement mitterrandiste Max Gallo. Alors cette fois ça y est, nous y serions bel et bien parvenus, �* ce terminus de la droitisation continue d'une ex-« intelligentsia de gauche » ? Hormis quelques compagnons de dérive ou protecteurs amicaux, plus grand monde pour le nier. Du côté des staffs politiques, un Franck Louvrier, conseiller en com de Sarkozy, nie toute «politique active de recrutement». Nombreux sont pourtant les essayistes qui ont été conviés �* divers pince-fesses. Et côté PS aussi, des éditeurs comme Olivier Nora ou Maren Sell avouent avoir été dragués sans succès par téléphone. Pas vraiment de quoi retrouver le sentiment de son importance cependant, alors que chacun semble se féliciter grassement que l'engagement d'un Glucksmann ne pèse plus rien face �* celui que susciterait un Zidane. A écouter l'avocat Jean-Pierre Mignard chargé par le PS d'organiser le grand raout « participatif » qui mêlera le 12 mars prochain saltimbanques, intellos et athlètes autour de Ségolène Royal, il y a même franchement de quoi être abattu. «Comment nier que le sportif a désormais un impact éthique et politique tout �* fait capital sur la société?» C'est de longue date que les épigones des maîtres penseurs se sont de toute façon eux-mêmes condamnés aux strapontins face aux chanteurs défiscalisés de « Sarko » et aux acteurs de « Ségo ». Pourfendeur inlassable de la démocratie spectaculaire, Finkielkraut ne dissèque-t-il pas avec le plus grand sérieux les chansons d'une Diam's, érigée par ses soins en nouvelle Beauvoir de l'antiracisme devenu fou ? A force de côtoyer le rappeur sur les plateaux au nom de l'urgence humanitaire et promotionnelle, l'« intello médiatique » subit les rudes lois de la concurrence, et se lumpenise gentiment �* défaut de se lepéniser définitivement comme certains l'en accusent. Auteur d'une remarquable réflexion sur le logiciel idéologique issu des années 1980intitulée « la Décennie », François Cusset, 37 ans, se voit aujourd'hui confirmé dans son sombre pronostic : «Au fond, nous assistons �* la première présidentielle de l'âge postintellectuel.» Fut un temps pas si éloigné, constate ce jeune prof de Sciences-Po et de l'Université Columbia, où de grandes voix politisées pouvaient encore peser sur une campagne autrement qu'�* titre de symptôme déprimant. Seulement voil�*, les Bourdieu, Derrida et Vidal-Naquet ont brutalement été emportés depuis 2002. Place désormais aux «humanistes réactionnaires», dit Cusset, ces essayistes issus de l'antitotalitarisme de la fin des années 1970, dont la densité des oeuvres est souvent inversement proportionnelle �* la capacité d'indignation publique sur l'horreur tchétchène ou le « fascislamisme ». Place aussi aux « experts », aux spécialistes tatillons de la « question sociale », ceux qui oeuvrent par exemple autour de Pierre Rosanvallon �* la République des Idées. Très lus dans les cercles PS, ceux-l�* composent une figure �* rebours de l'intellectuel sartrien �* whisky et Boyard, qui ne méprisait rien tant que le pragmatisme technocratique, l'intervention chiffrée, et les costumes impeccables. Du spécialiste des « classes moyennes �* la dérive » Louis Chauvel au fiscaliste Thierry Pech, on se tient toutefois �* proximité « raisonnée » du pouvoir. Pas question de devenir l'usine �* gaz de la gauche de gouvernement. Ce qui n'empêche pas d'ailleurs ce dernier, jeune bras droit de Rosanvallon, de moquer sèchement les ralliements �* Sarkozy. «Un candidat bavard et bruyant dont je n'ai toujours pas trouvé le programme. Pas une phrase de Sarkozy qui ne commence par «je veux»...» Glucksmann et les autres «se cherchent un homme providentiel, comme en 1958», moyennant quoi «ils adhèrent au volontarisme dans ce qu'il a de plus naïf et de plus dangereux». Lui estime que la «démocratie participative prônée par Royal est une direction vitale», et se dit favorable aux «comités de quartier, aux cénacles civiques où les élus devront rendre des comptes». Au terme de cela... l'idée horrifique que chacun pourrait bien être le meilleur « expert » de sa propre vie ? Un spectre qui saisit le politologue Pierre- André Taguieff d'un «sentiment océanique», assez proche du mal de mer �* vrai dire. Le côté «projetin-progress» de Ségolène Royal déchaîne les sarcasmes de l'ex-anarcho-situationniste qui, après avoir soutenu Chevènement en 2002, s'est un peu tâté sur le cas Sarkozy avant de renoncer finalement �* officialiser son intérêt. «Avec Chirac, c'était encore de la bonne vieille démagogie: je suis sympa, j'ai une belle gueule, faites-moi confiance, votez pour moi. Avec Ségolène Royal, c'est l'inverse, et c'est au fond plus pervers : voyez comme je vous fais confiance, votez pour moi.» Un «néopopulisme» dont Taguieff observe l'extension accélérée dans tout le champ politique. Notamment chez un Bayrou, «posant désormais �* l'abbé Pierre, jouant �* fond le côté «je suis la voix des sans-voix»». Déconcertés par la « ségosphère » et ne revendiquant aucune compétence en matière de microcrédit ou de droits des femmes battues, de nombreux intellectuels en viennent quasiment �* regretter le temps béni où la harangue universaliste supplantait dans les meetings la question du remboursement du patch par la Sécu. D'avant-garde éclairée des masses ou de vigie tocquevillienne des horreurs démocratiques, peu apprécient de se voir sommés de devenir les greffiers des récriminations populaires. Sous la transhumance versle petit « faucon » français Sarkozy, c'est bien souvent la nostalgie de la rhétorique de cape et d'épée des années de guerre froide qui perce. L'angoisse d'un déclassement aussi, peut-être même celle de la castration. Face �* cela, la gauche de la gauche s'époumone �* l'ombre du « Monde diplo », ou tourne carrément le dos et se remet �* l'ontologie pure comme Alain Badiou, honni par une certaine gauche domestiquée qui voit en lui le dernier mammouth maoïste �* abattre. Cité sur le site Desirsdavenir en avril 2006, plutôt pertinemment d'ailleurs, le philosophe Jacques Rancière s'est retrouvé bombardé en «penseur qui inspire Ségolène Royal» sur une pleine page de « Paris Match » pendant les vacances de Noël. Un choc pour cet ancien althussérien, devenu l'un des derniers penseurs politiques radicaux de l'Hexagone. Ses cibles usuelles : les pseudo- républicains, ceux-l�* mêmes qui rallientdésormais Sarkozy ou hésitent �* l'avouer avec des prudences de rosière. Reste que l'auteur de « la Haine de la démocratie », petit best-seller brillantissime, n'a aucunement l'intention de devenir «l'Emmanuel Todd de la campagne 2007». «Fournir de la pensée aux dominants» ne fait décidément pas partie de ses ambitions. S'il observe avec un réel intérêt la circulation inattendue de ses propres idées, Rancière ne prendra «aucune part d'aucune sorte dans cette campagne». «Elections, piège �* cons», selon le mot de Sartre dans « les Temps modernes » en 1973, on en est donc revenu l�* ? Chez les rares intellectuels « non alignés » qui veulent croire encore �* l'isoloir, quelques curiosités. Le philosophe Michel Onfray, qui milite pour la candidature de José Bové. Ou, �* l'opposé du spectre, un Alain Soral, essayiste agité passé d'un marxisme confusionnel au QG de campagne du Front national. «Si Marx était vivant, il appellerait �* voter Le Pen.» Au milieu de cette désorganisation idéologique avancée, une poignée d'irréductibles prône encore la mobilisation et la fidélité contre le reniement de leurs camarades de brasero en 1968. Trotskiste de toujours, l'historien de la colonisation Benjamin Stora dénonce �* travers Sarkozy une «berlusconisation» de la politique française (voir encadré p. 12). Et trouve grotesque de se poser ne serait-ce que la question de la « sincérité » républicaine du candidat UMP. Il n'en reste pas moins que Royal peine �* mobiliser les troupes, et que le réflexe « Sarko no pasarán » demeure son seul vrai atout chez les mandarins de gauche, qui du philosophe Etienne Balibar �* l'anthropologue Françoise Héritier appellent désormais �* voter pour elle. Que la dernière synthèse politique jugée un tant soit peu « cohérente » intellectuellement soit aujourd'hui incarnée par un Sarkozy ex-maire de Neuilly et enfant chéri du libéralisme balladurien, il y a l�* quelque chose d'au minimum cocasse. Atlantisme de joggeur occasionnel �* Central Park, dénonciation d'une « pensée 68 » d'opérette, arrestation de clandestins �* l'âge de la maternelle et aux soupes populaires, encouragement au sécessionnisme fiscal des classes supérieures, moralisme vague �* fondement prétendument chrétien. Qu'il y ait l�* de quoi les décider �* passer résolument « l'arme �* droite » ne laisse pas de surprendre. Le psychanalyste Jacques-Alain Miller se livre �* ce sujet �* un petit mea culpa courageux. En 2002, quand paraît « le Rappel �* l'ordre » de Daniel Lindenberg, un des premiers �* avoir pointé la « tentation réactionnaire » chez nombre d'apostats de l'extrême-gauche,le gendre de Lacan pilonne joyeusementle livre. «C'est Lindenberg qui avait raison,je ne le voyais pas alors.» Concernant Glucksmann, en revanche, pas de surprise. C'est Miller qui reçoit en mains propres �* la Gauche prolétarienne l'adhésion du jeune normalien prodige. «Après un «long détour», l'élève préféré d'Aron est revenu �* la source.» De l�* �* voter Royal, Miller n'y songe pas. «L'ordre juste, quelle loufoquerie! Un socialisme utopique, des niaiseries �* la Saint-Simon. La gauche va dans le mur avec cette pouliche-l�*.» Souvent il s'engueule avec son frère Gérard �* ce sujet. Au premier rang des facteurs déclencheurs du sarkozysme militant de Glucksmann, l'Irak bien sûr. «Ceux qui ont tout cru pensent tout croyable», écrivait le décidément regretté Guy Debord. On ne s'étonnera donc pas de voir un ancien mao de longue date rallié au charme des fusées Pershing américaines fantasmer cette fois le copain d'Arnaud Lagardère et Serge Dassault en candidat de «la France du coeur »,inspiré sacralement par «le murmure des âmes innocentes» �* Yad Vashem et hanté par le drame du Darfour. Assez instructif, aussi, l'entretien de Sarkozy recueilli par le même Glucksmann, Pascal Bruckner ou encore Yasmina Reza pour la revue « le Meilleur des mondes » �* l'automne 2006. Entre considérations sur l'« antiaméricanisme » français et coups de menton anti-Poutine qu'une élection assagirait très vite, un éloge survolté de « la nation », le tout émaillé de citations pointues de Goldman (Jean-Jacques) et de Corneille (le chanteur). On n'est décidément pas loin de l'excellente formule de Philippe Cohen, coauteur de « la Face karchée de Sarkozy », récente BD-enquête �* succès : «Sarkozy joue «la politique pour les nuls» �* l'un des peuples les plus politisés du monde.» Et le pire, c'est qu'il trouve de grands garçons très instruits pour « faire mumuse » avec lui. Une petite visite dans l'antre du « bushisme » français, « le Meilleur des mondes », rue du Cherche-Midi, chahute un peu la caricature. La réputation « néocons » de la revue énerve au plus haut point Michel Taubmann, l'ancien trotskiste qui l'a fondée avec Olivier Rubinstein, patron de Denoël. Il faut dire cependant que du cinéaste Romain Goupil en passant par Glucksmann, Bruckner ou Kouchner, tout l'état-major du désir de guerre inassouvi de 2003 parade au grand complet dans la revue. A cette revue de troupe s'ajoutent l'historien Stéphane Courtois, Pierre- André Taguieff et le romancier Marc Weitzmann, ancien des « Inrocks », �* qui Sarkozy apparaît désormais comme «de loin le plus cohérent, le plus structuré, le plus ancré dans le monde réel». Ce matin-l�*, on y trouve aussi Michaël Prazan, 36 ans, cuir noir, dix ans d'enseignement en banlieue et un livre sur le négationniste Garaudy �* paraître. Lui se présente comme un déçu de l'antiracisme des années 1980. Mais aussi Mohamed Abdi, militant de la cause palestinienne, qui, lui, fait carrément partie de l'équipe de campagne de Ségolène Royal. Différents profils qui cherchent �*se réchauffer dans le grand big-bang idéologique de l'après-11-Septembre. C'est Finkielkraut, présent �* l'origine de l'aventure, qui suggère comme titre « le Meilleur des mondes ». Au début, il voulait l'appeler « Trop tard ». «Mais on m'a dit que ce n'était pas un titre de revue, ça... » Et puis, les menées irakiennes n'étant décidément pas son affaire et les hasards faisant, il s'écarte. Le tropisme de Finkielkraut, on le sait, c'est le durcissement des vieux mythes républicains, �* l'heure de Clichy-sous-Bois et de l'extrémisme banalisé, où les modalités de la République de demain seraient plutôt �* repenser de fond en comble. Un point commun avec Max Gallo, qui, lui, affiche fièrement son enthousiasme sarkozyste. En 1983, le porte-parole du gouvernement Mitterrand interpellait les clercs de gauche, les accusant de ne pas se mobiliser contre le retour d'une droite décomplexée. «Où sont les Gide, les Malraux, les Alain d'aujourd'hui?», tonnait-il sur trois colonnestitrées « Le silence des intellectuels ». Aujourd'hui ils seraient �* l'UMP, doit-on comprendre. «Ontologiquement, sociologiquement, culturellement, je reste un intellectuel de gauche, déclare-t-il. Il se trouve cependant qu'ayant choisi comme test la question de la nation, ce qu'en a dit Sarkozy lors de son discours de Nîmes ou �* la porte de Versailles me satisfait pleinement.» A ceux qui imaginaient encore que la première mission du clerc, a fortiori « de gauche », était une certaine vigilance face �* la rhétorique des pouvoirs, bonsoir. Nul n'ignore désormais que la plume d'Henri Guaino, ex-membre de la Fondation du 2-Mars, contribue pour l'essentiel au saupoudrage socialo-gaulliste des récents discours du candidat de l'UMP. Peu importe, Max Gallo a déj�* réinvesti sa flamme chevènementiste de 2002 dans la « résistance » sarkozyste de 2007. Et n'hésite plus �* convoquer le fétiche du de Gaulle de 1940, qui lui aussi rassemblait «bien au-del�* de son camp». Face �* ce genre de transferts hallucinés, seuls quelques francs-tireurs et autres persifleurs donnent encore matière �* s'amuser. Auteur d'une tribune intitulée « la France moisie » en 2002, Philippe Sollers envisage deux hypothèses. «Ou la France est au stade terminal. Ou elle va en fait �* ce point bien qu'elle peut se permettre n'importe quoi. Je pencherais plutôt pour la seconde option.» Ainsi imagine-t-il entre autres scénarios une Ségolène Royal entraînée par Chirac vers le bouton nucléaire sur le perron de l'Elysée au printemps prochain. «De l'érotisme de masse, enfin! Les Américains seraient vraiment vampés, l�*. Autrement que par un Sarko en cousin d'Amérique essayant de repriser une République effilochée.» Dans un autre registre, le démographe Emmanuel Todd se dit sous le choc. «Le vide intellectuel de cette campagne atteint des proportions ahurissantes», commente l'inspirateur de la « fracture sociale » de 1995, qui milite désormais pour un « protectionnisme européen ». «Je méprise ces intellectuels qui se rallient �* un voyou comme Sarkozy. Mais on a atteint un tel point de désorganisation idéologique qu'il est normal que certains pètent les plombs.» L'apesanteur ne dure cependant jamais longtemps, poursuit-il. La réaction du corps social �* ceux qu'il persiste �* voir en «candidats du vide» l'effraie un peu, au point d'envisager «des phénomènes de violence». «En même temps, je me sens de plus en plus Groucho Marx, vous savez. Avec une réelle difficulté �* me prendre au sérieux et �* prendre au sérieux ceux qui prennent ça au sérieux.» En 2007, il n'y aura pas de Coluche pour recueillir les intentions de vote des Pierre Bourdieu, Jean-Pierre Faye ou Jean Baudrillard, comme en 1981. Même Nicolas Hulot vient de jeter l'éponge. Dommage, Alain Finkielkraut confiait le 6 février �* l'AFP qu'il avait trouvé en l'ex-animateur de TF1 un candidat crédible. Pierre-André Taguieff, André Glucksmann, Max Gallo et Alain Finkielkrautincarnent chacun �* sa manière une certaine « droitisation » de l'intelligentsia. Partisans d'un nouvel atlantisme (Taguieff, Glucksmann) ou persuadés de la décadence du modèle républicain (Gallo, Finkielkraut), ils récusent néanmoins l'étiquette de « néoréactionnaires »... Marc Weitzmann Des « Inrocks » �* Sarko Romancier et ex-journaliste aux « Inrockuptibles », il collabore �* la revue « le Meilleur des mondes » et soutient aujourd'hui la candidature de Nicolas Sarkozy, «le plus cohérent, le plus structuré», et dont les discours sont «les plus ancrés qui soient dans le monde réel et la société contemporaine». Jacques-Alain Miller Psy et anti-Ségo Pilier de la psychanalyse française, le gendre de Lacan doute des capacités de Ségolène Royal. «Avec elle, la gauche va dans le mur», jure- t-il. Mais cet ancien gauchiste dénonce aussi la défection des « néoréactionnaires », ces intellos de gauche tentés par la droite. Thierry Pech Expert critique Ce sociologue spécialiste de la justice est secrétaire général du nouveau think tank social-démocrate, la République des Idées. Partisan d'une «nouvelle critique sociale» et farouche partisan de l'indépendance des intellectuels, il a néanmoins dirigé un numéro de la revue « la Vie des idées » décryptant le populisme de Nicolas Sarkozy. Daniel Lindenberg Anti-néoréactionnaire Dans son essai « le Rappel �* l'ordre », ce philosophe, historien des idées, a dénoncé la dérive « néoréactionnaire » des anciens intellos de gauche. Une vive polémique s'en est suivie, notamment avec Jacques-Alain Miller, auteur d'une réfutation des thèses de Lindenberg (« le Neveu de Lacan »). Emmanuel Todd Boîte �* idées En 1995, la fracture sociale, c'était lui. Ce thème développé dans une note de la Fondation Saint-Simon avait été repris avec succès par le candidat Chirac. Aujourd'hui, le chercheur de l'Institut national d'Etudes démographiques (Ined) fait le tour des écuries présidentielles pour les convertir �* un «protectionnisme européen». Michel Onfray A gauche toute ! Philosophe �* succès de l'hédonisme et défenseur d'un athéisme radical, le fondateur de l'Université populaire de Caen prend parti pour la candidature de José Bové. «Je crois �* la réalité et �* la vérité de la lutte des classes, je n'accorde mes suffrages qu'�* ceux qui savent que le monde des gens modestes n'est pas une fiction [...] », écrit-il sur son blog. Jacques Rancière Il inspire Ségolène Issu du séminaire Althusser, comme André Glucksmann, l'auteur de « la Haine de la démocratie » a été cité sur le site Desirsdavenir pour justifier l'approche « participative » de Ségolène Royal. Mais ce franc- tireur qui n'entend pas «fournir de la pensée aux dominants» ne prendra pas part �* la campagne. Aude Lancelin Le Nouvel Observateur -- FREE GILAD SHALIT, EHUD GOLDWASSER AND ELDAD REGEV! http://www.banim.org |
17 februari 2007, 15:51 | #2 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"BOLUDOVSKY" <[email protected]> a écrit dans le message de
news: [email protected] > Donnés pour mort, laminés en termes d'impact électoral par les Thuram > et autres Debbouze, lesintellectuels français « d'appellation > contrôlée » pèseraient donc encore sur la campagne ? Les badufronts soutiennent gogolhaine et les intellos sont pour Sarko ! |
17 februari 2007, 16:11 | #3 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"abourick" <[email protected]> wrote in news:bCEBh.45680$qm.151
@newsfe07.ams: > "BOLUDOVSKY" <[email protected]> a écrit dans le message de > news: [email protected] > >> Donnés pour mort, laminés en termes d'impact électoral par les Thuram >> et autres Debbouze, lesintellectuels français « d'appellation >> contrôlée » pèseraient donc encore sur la campagne ? > > > Les badufronts soutiennent gogolhaine et les intellos sont pour Sarko ! > Steevie, Johnny... Beaux intellectuels ! |
17 februari 2007, 17:51 | #4 |
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L'UMP est gauchiste Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
BOLUDOVSKY a écrit:
> Ceux qui basculent, ceux qui résistent > Les intellos virent-ils �* droite? > > Rien ne va plus �* Saint-Germain-des-Prés. D'anciens gauchistes > s'enflamment pour le candidat UMP Pourquoi "anciens" ? Ce sont des neo-cons, c'est-�*-dire des infiltrés, c'est tout. Quand l'UMP devient pour l'immigration ("choisie"), pour "Gaylib", contre la "double peine", etc., c'est l'UMP qui se gauchise, pas les "intellos" (arf!) qui "virent �* droite". |
17 februari 2007, 21:21 | #5 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
Toutankarton <[email protected]> dixit:
> Steevie, Johnny... > Beaux intellectuels ! Meme Doc Gyneco a plus de neurones que C'est-gole-haine. BOLUDOVSKY > -- FREE GILAD SHALIT, EHUD GOLDWASSER AND ELDAD REGEV! http://www.banim.org |
17 februari 2007, 21:41 | #6 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"BOLUDOVSKY" <[email protected]> a écrit dans le message de
news: [email protected] > Toutankarton <[email protected]> dixit: > >> Steevie, Johnny... >> Beaux intellectuels ! > > Meme Doc Gyneco a plus de neurones que C'est-gole-haine. > > BOLUDOVSKY C'est pas vraiment un exploit puisque même un lombric décérébré est plus intelligent que gogolhaine. |
17 februari 2007, 21:51 | #7 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"abourick" <[email protected]> dixit:
> C'est pas vraiment un exploit puisque même un lombric décérébré est plus > intelligent que gogolhaine. La faute est a ceux qui ont choisi cette connarde pour la candidature tandis que le PS a en fait de tres bons candidats pour faire face a Sarkozy: Fabius, et DSK nottament. BOLU -- FREE GILAD SHALIT, EHUD GOLDWASSER AND ELDAD REGEV! http://www.banim.org |
17 februari 2007, 22:01 | #8 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
Quelle droite ? Ce n'est pas la droite ? Mais l'UMP.
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17 februari 2007, 22:21 | #9 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
dlink <[email protected]> dixit:
> Quelle droite ? Ce n'est pas la droite ? Mais l'UMP. Les jours de la fausse droite sous l'egide de Chirac se sont termines. Il faut desormais une nouvelle droite moderne, liberale qui fasse en France ce que Aznar a fait en Espagne ou Thatcher en Anglaterre. BOLUDOVSKY -- FREE GILAD SHALIT, EHUD GOLDWASSER AND ELDAD REGEV! http://www.banim.org |
17 februari 2007, 22:21 | #10 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"BOLUDOVSKY" <[email protected]> a écrit dans le message de
news: [email protected] > "abourick" <[email protected]> dixit: > > >> C'est pas vraiment un exploit puisque même un lombric décérébré est >> plus intelligent que gogolhaine. > > La faute est a ceux qui ont choisi cette connarde pour la candidature > tandis que le PS a en fait de tres bons candidats pour faire face a > Sarkozy: Fabius, et DSK nottament. > > BOLU C'est ce que je ne cesse de répéter. Mais les militants socialistes sont des connards et ont donc choisi super connasse. |
18 februari 2007, 02:31 | #11 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"BOLUDOVSKY" a écrit dans le message de news:
> Ceux qui basculent, ceux qui résistent > Les intellos virent-ils �* droite? > > Rien ne va plus �* Saint-Germain-des-Prés. D'anciens gauchistes > s'enflamment pour le candidat UMP pendant que d'autres ricanent ou > doutent face au phénomène Royal. A quelques semaines de l'élection > présidentielle, la gauche peine �* rassembler ses soutiens traditionnels > dans l'intelligentsia. Big-bang ou caprice de quelques divas ? Et si, > derrière les ralliements spectaculaires ou les coups de gueule des têtes > d'affiche, un nouveau paysage intellectuel était en train de naître ? Intellectwel???... C'est quoi un intellectwel?... Quelqu'un qui peut voter double aux élections? MH |
18 februari 2007, 07:31 | #12 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
On 17 feb, 10:37, BOLUDOVSKY <[email protected]> wrote:
> Ceux qui basculent, ceux qui résistent > Les intellos virent-ils �* droite? Mire, desde que en Francia "la droite" de De gaulle nacionalizó (entre otras cosas que hoy ser�*an "comunistas") y desde que "la gauche" de Mitterand privatizó (y liberalizó, en progresión geométrica que sólo va a parar cuando "las hordas de pobres copen el centro" ), deber�*a pensarse qué sentido tiene tirar cañitas voladoras por un rótulo. Pol�*ticamente, Izquierda y derecha en la actualidad son rótulos que no representan realidades materiales básicamente muy diferenciables. Saludos As Zamt |
18 februari 2007, 09:21 | #13 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"abourick" <[email protected]> wrote in
news:[email protected]: > C'est ce que je ne cesse de répéter. Mais les militants socialistes > sont des connards et ont donc choisi super connasse. > En plus vous êtes misogyne. Mon pauvre, elles ont du vous faire souffrir les gazelles... Elles préfèrent les zèbres aux ânes. |
18 februari 2007, 09:31 | #14 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
dlink <[email protected]> wrote in news:[email protected]:
> Quelle droite ? Ce n'est pas la droite ? Mais l'UMP. > Je suis d'accord. Mais le reste, c'est encore pire... Même l'UMP, en flirtant avec le reste de la droite en a horreur. Quand aux quelques gaullistes qui restent, ils ont été exclus. Et les centristes se rallieront tout simplement �* Sarkozy au second tour. Pas de miracles. On est révolutionnaire quand on veut gagner, mais si le quart des idées que l'on soutient en étant centriste risque de passer, l�* on pense �* son porte-monnaie et on vote �* droite. Remarquez, si on pense �* son porte-monnaie, on ne devrait pas voter �* droite. Récession économique en 1993. Balladur. Hausse de 1 % des prélèvements obligatoires de 2002 �* 2006 : UMP et Sarkozy aux finances. Accélération en 2003 et 2004 de l'augmentation du déficit de la France : UMP. Retour en 5 ans après un pic mémorable au taux de chômage de 2002 : UMP. Et encore, après avoir radié et condamné �* l'assistanat des milliers de personnes. Retour sur le devant de la scène des intellectuels de droite : Doc Gynéco, Johnny, Steevie... |
18 februari 2007, 09:41 | #15 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"abourick" <[email protected]> wrote in news:bKJBh.77564$jY3.59833
@newsfe05.ams: > "BOLUDOVSKY" <[email protected]> a écrit dans le message de > news: [email protected] >> Toutankarton <[email protected]> dixit: >> >>> Steevie, Johnny... >>> Beaux intellectuels ! >> >> Meme Doc Gyneco a plus de neurones que C'est-gole-haine. >> >> BOLUDOVSKY > > > C'est pas vraiment un exploit puisque même un lombric décérébré est plus > intelligent que gogolhaine. > Ah, vous en croisez souvent des lombrics décérébrés �* l'UMP ? C'est bien ce que je me disais... |
18 februari 2007, 10:01 | #16 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
BOLUDOVSKY <[email protected]> wrote in
news:[email protected]: > Toutankarton <[email protected]> dixit: > >> Steevie, Johnny... >> Beaux intellectuels ! > > Meme Doc Gyneco a plus de neurones que C'est-gole-haine. > Peut-être, mais n'importe quel collégiens sait que ce n'est pas le nombre de neurones qui compte, mais le nombre de synapses entre eux. Mais bon, vous êtes �* l'UMP, cela se comprend... |
18 februari 2007, 13:51 | #17 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"Toutankarton" <[email protected]> a écrit dans le message
de news: [email protected] > synapses UMP comprend... Toutatomike l'irradiant |
18 februari 2007, 13:51 | #18 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"Toutankarton" <[email protected]> a écrit dans le message
de news: [email protected] > lombrics décérébrés Toutatomike l'irradiant |
18 februari 2007, 13:51 | #19 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
"Toutankarton" <[email protected]> a écrit dans le message
de news: [email protected] > misogyne gazelles zèbres ânes Toutatomike l'irradiant |
18 februari 2007, 15:21 | #20 |
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Re: Les intellos virent a droite! Forza Sarko!
Vitae forma vocatur "As Zamt" <[email protected]>, die 17 Feb 2007
22:30:31 -0800, in littera <[email protected] .com> in foro soc.culture.belgium(et aliis) vere scripsit quod sequitur: >On 17 feb, 10:37, BOLUDOVSKY <[email protected]> wrote: >> Ceux qui basculent, ceux qui résistent >> Les intellos virent-ils �* droite? > >Mire, desde que en Francia "la droite" de De gaulle nacionalizó (entre >otras cosas que hoy ser�*an "comunistas") y desde que "la gauche" de >Mitterand privatizó (y liberalizó, en progresión geométrica que sólo >va a parar cuando "las hordas de pobres copen el centro" ), deber�*a >pensarse qué sentido tiene tirar cañitas voladoras por un rótulo. >Pol�*ticamente, Izquierda y derecha en la actualidad son rótulos que no >representan realidades materiales básicamente muy diferenciables. Es decir ¿que las cualificaciones "isquierda" y "derecha" no tienen en adelante ninguna significación? >Saludos >As Zamt -- Fusti |